Quand on entend parler d’interruption volontaire de grossesse, s’en suivent souvent des réflexions sur les dégâts qu’une telle décision infligerait aux femmes.
Troubles de stress post-traumatique, regrets, dépression… des prétendues conséquences à long terme parfois utilisées pour dissuader les femmes.
Aucune étude scientifique n’a jamais validé cela.
Mais une étude américaine postée le 13 janvier 2020 dans la revue universitaire Social Science & Medicine nous dit que ce n’est pas le cas pour la majorité des femmes.
Regret après une IVG : une étude sur l’impact émotionnel de l’avortement
L’étude Turnaway a été portée sur deux groupes de femmes : certaines ayant fait le choix d’avorter, d’autres ayant été privées de ce droit parce qu’elles avaient dépassé le délai légal.
Le but de cette démarche : mesurer l’impact de l’accès ou du refus de l’avortement au niveau sanitaire et socio-économique.
Au début de l’étude, en janvier 2008, 956 femmes on été recrutées pendant 2 années au sein de 30 centres d’avortement
répartis dans 21 états des États-Unis.
661 (dont l’âge moyen était de 25 ans) ont été suivies dès la première semaine après leur avortement, puis chaque semestre pendant 5 ans, jusqu’au 31 janvier 2016.
Elles ont été interrogées sur leur état émotionnel, leur tristesse, leurs potentiels regrets, culpabilité, soulagement…
Les femmes regrettent-elles d’avoir avorté ?
Les conclusions de cette étude montrent que :
- 95% des femmes ne regrettaient pas leur décision une semaine après l’IVG
- 99% des femmes ne regrettaient pas leur décision après 5 ans
- 51% des femmes ressentaient des émotions principalement positives une semaine après l’IVG
- 17% ont ressenti des émotions négatives une semaine après l’IVG, et 20% ont déclaré n’en ressentir aucune ou peu
- 6% des femmes ont déclaré avoir des émotions principalement négatives 5 ans après l’IVG
- 84% des femmes ont déclaré ne ressentir aucune émotion négative ou peu 5 ans après l’IVG
Les résultats de l’étude indiquent aussi que :
« Les émotions à propos d’un avortement sont associées au contexte personnel et social, et ne sont pas directement liées à la procédure d’avortement elle-même. »
Pour lire l’étude dans son intégralité (en anglais) et avoir plus de détails sur les résultats, rendez-vous sur le site de ScienceDirect !
Le droit à l’IVG souvent remis en question aux États-Unis
Dans le monde entier, et particulièrement aux États-Unis, le droit à l’IVG (s’il existe) est fragile, et souvent remis en question.
Les conséquences négatives et traumatiques d’un avortement sont souvent une arme pour les anti-IVG pour dissuader les femmes d’y avoir recours, il est donc important que de tels chiffres existent.
Slate cite le site libéral ThinkProgress.org, notant que :
« Sept États ont des lois imposants des consultations aux femmes enceintes pour recevoir des informations sur les conséquences psychologiques négatives de l’avortement, avant d’avoir le droit d’y recourir.
Certaines brochures mentionnent spécifiquement un « syndrome de stress post-avortement traumatique », un trouble qui n’est pas reconnu par l’Association américaine de psychiatrie. »
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