— Publié le 11 mars 2015, remonté à l’occasion de la journée des serpents
Depuis maintenant plus de deux ans, mon compagnon et moi sommes terrariophiles : nous maintenons plusieurs espèces de serpents à la maison, et nous adorons ça.
Notre premier contact avec des serpents
Tout a commencé chez un ami à nous, où nous avons rencontré un bébé Pantherophis guttatus (serpent des blés) qu’il venait d’adopter. Tenant entre mes mains pour la première fois de ma vie une telle bestiole, je n’ai ressenti que de l’excitation et de la fascination.
Je n’avais pas spécialement d’appréhension vis-à-vis des reptiles en général avant ce premier contact, et depuis toute petite j’affectionne toutes sortes d’animaux.
C’était donc tout naturellement et avec plaisir que je découvrais ce drôle d’animal de compagnie.
Trois de nos bébés Pantherophis guttatus de phases différentes – ne sont-ils pas choupis ?
Pour mon homme, ça a été une véritable révélation. Il a très vite voulu en adopter un aussi. À l’époque j’aurais préféré un élevage de bébés licornes mais bon : je me suis dit pourquoi pas et nous nous sommes lancés.
Élever des serpents
Notre premier bébé s’appelle Némeïa, c’est un python royal femelle que nous avons récupéré chez un particulier. Je me suis tout de suite attachée à elle, c’est une crème.
Il faut savoir que pour débuter, le Python regius est une espèce idéale car très placide et pas un poil (enfin une écaille en l’occurrence) agressive. Vous pourrez manipuler la bête sans difficulté.
Pour la petite anecdote, le Python royal tiendrait son nom vernaculaire du fait que la reine Cléopâtre elle-même aimait apparemment en porter autour de ses poignets.
Voici Némeïa, dite « Mémé », en train de se désaltérer tranquillou-bilou.
Après l’adoption de Mémé, tout s’est très vite enchaîné. Mon compagnon passait le plus clair de son temps à lire tout ce qu’il pouvait sur les serpents.
Il apprenait énormément de choses, qu’il me transmettait au fur et à mesure. Au niveau des tâches, c’est en effet surtout lui qui met la main à la pâte, moi j’ai plus le rôle de l’assistante !
Durant les premiers mois, je ne partageais pas forcément la même envie que mon homme d’en adopter autant en si peu de temps. Je voulais y aller progressivement.
Donc au début, je les trouvais surtout envahissants. Forcément, je passais de zéro serpent (je n’aurais même jamais pu imaginer en posséder un jour) à dix d’un coup.
Mais très vite, on s’est rendus compte, lui comme moi, à quel point ces bestioles sont intéressantes et fascinantes… Nous découvrions chaque jour de nouvelles choses, et notre passion grandissait toujours plus.
Plus nous avions d’informations, plus les préjugés que nous avions pu avoir se dérobaient, et plus l’idée d’élever ces bêtes à priori impressionnantes et insaisissables nous apparaissait finalement bien réelle et gérable.
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S’occuper de serpents
Il faut bien savoir reconnaître une espèce afin de réagir en conséquence, car la majorité du temps, l’espèce détermine le caractère du serpent. Nous avons maintenant seize espèce différentes.
Il y a certaines précautions à prendre avant de manipuler un serpent :
- Se laver les mains avant et après chaque manipulation.
- Il vaut mieux sortir le serpent de son terrarium à l’aide d’un crochet, car il n’aime pas trop être embêté dans son lieu d’habitat ; mieux vaut ne le prendre avec les mains qu’hors du terrarium.
- Il ne faut jamais stresser le serpent en le maintenant trop fermement par exemple : il ne faut pas le retenir, juste contrôler sa direction et le laisser « glisser ».
Et bien sûr, autant d’animaux ça prend de la place : il faut une bonne taille de terrarium selon l’espèce et l’âge du serpent. Du coup nous avons une pièce entière dédiée à ça.
Dans chaque terrarium, un dispositif est mis en place pour maintenir la température adéquate (grâce à un thermostat, un hygromètre et un minuteur).
Concernant la nourriture, nous nous procurons des mus musculus (souris blanches) congelées que l’on trouve dans la plupart des animaleries proposant un rayon reptiles.
Les espèces nées en captivité sont habituées à prendre la nourriture sous cette forme (décongelées au préalable bien entendu !).
Pour l’achat, il y a plusieurs sources : les animaleries, les particuliers (contactés via des forums), les bourses et expositions, et les boutiques en lignes.
Nous sommes passés par tous ces moyens-là, avec une préférence pour les éleveurs : il y a un meilleur suivi, la maintenance est certifiée…
Kabuki, serpent faux corail phase tangerine (de son nom scientifique Lampropeltis Triangulum Hondurensis), qui a son petit caractère.
Et au niveau de la législation ?
Les serpents sont désormais considérés comme des NAC (Nouvel Animal de Compagnie), il est donc tout à fait possible d’en acquérir sans conditions particulières, mais dans la mesure où l’espèce adoptée n’est pas soumise au CDC (le Certificat de Capacité) et sans dépasser un certain quota (tel nombre de spécimens pour telle espèce — mais il y a de la marge).
Pour résumer le joyeux bazar que représente le CDC, il s’agit d’un certificat autorisant, entre autres, le maintien de certaines espèces (je ne parle que des serpents) classées comme dangereuses (les venimeux par exemple) ou protégées (appartenant par exemple à la faune guyanaise).
C’est bien plus compliqué que ça mais en gros, de nombreuses espèces en vente en animaleries ou entre particuliers sont adoptables sans contrôle.
Amaterasu, notre Boa Constrictor Imperator de presque deux mètres, une belle bête.
Les serpents, entre mythes et réalité
Il est vrai qu’en général, les serpents n’ont pas très bonne réputation.
Dans la mythologie, dans la Bible, dans les légendes, ils véhiculent une image menaçante voire diabolique, et la plupart des gens les craignent ou ne conçoivent tout simplement pas que l’on puisse en élever en captivité.
Certains sont rebutés par l’aspect physique, ce que je peux comprendre, ressentant moi-même la même chose pour les mygales par exemple.
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Alors évidemment, dans plusieurs pays, des espèces venimeuses se baladent un peu partout et peuvent être un fléau pour leurs humains.
Je ne vais de plus pas vous dire que tous les serpents ont un caractère docile.
Bien que je m’attache à ceux qui font partie de notre élevage, je sais pertinemment que cette affection ne sera jamais réciproque comme avec un toutou, qu’un serpent reste un reptile au cerveau limité aux seules fonctions de survie (se nourrir et se défendre donc).
Je l’ai appris à mes dépends et je retiendrai à jamais la leçon.
Je me suis en effet déjà fait mordre par notre premier serpent, Némeïa ; j’avais tellement confiance en son caractère docile et placide qu’un jour, trop confiante, je l’ai mal manipulée. Ça ne lui a pas plu et elle m’a mordue pour se défendre.
Rien de grave, j’avais juste de petits marques de morsures sur le pouce et je n’ai pas beaucoup saigné, mais sur le coup ça fait mal : l’impact est assez puissant ! Nous restons par conséquent toujours prudents lors de manipulations.
Quant aux gens de notre entourage, même s’ils ont pu être intrigués voire choqués au début, ils ont finalement été poussés par la curiosité et désireux de découvrir et toucher nos bébêtes. Ils ont tous été agréablement surpris.
Le bonheur d’élever des serpents
En tout cas, je suis heureuse qu’on ait été capables de le faire, car ce n’est pas de tout repos.
Au quotidien, je ressens un réel plaisir à vivre entourée de terrariums abritant de magnifiques spécimens tous plus intéressants les uns que les autres.
Croyez-moi, quand je suis dans mon canapé, je les trouve souvent bien plus enrichissants à mater qu’une émission à la télévision ! Ce sont à mes yeux des merveilles de la nature.
Alors les madZ, si je vous invitais à venir boire un thé à la maison, vous viendriez ?
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Les Commentaires
Je souhaite aussi me lancer dans l'aventure de l'élevage de serpent, et je voudrais contacter l'auteure de l'article (en MP si tu le préfères) pour te poser tout plein de questions !