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Élection présidentielle américaine : le récapitulatif

Tu te demandes comment se déroule l’élection présidentielle aux États-Unis ? Voici un petit récapitulatif.

En janvier dernier, je vous parlais des élections primaires américaines. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et seuls Barack Obama et Mitt Romney sont en liste pour briguer le poste de président des États-Unis (l’un de façon officiel, l’autre de façon officieuse). Une mise à jour s’impose.

Résumé des épisodes précédents

Le 26 juin dernier a eu lieu la dernière primaire républicaine de cette campagne dans l’Utah ; une primaire qui a (une fois est bel et bien coutume) été remportée par Mitt Romney, le grand favori de ces élections. Depuis le 30 mai dernier, Mitt Romney est assuré d’être le candidat républicain investi face au Président sortant, démocrate, le 6 novembre prochain. C’est ce jour-là qu’il a acquis le nombre suffisant de députés en remportant la primaire du Texas.

Le 10 avril, déjà, la partie commençait à s’annoncer gagnée pour Romney suite au désistement de Rick Santorum qui s’est retiré de la course en invoquant l’état de santé de sa fille. Étant le principal concurrent de Romney, c’est depuis ce jour que l’investiture comme candidat républicain de l’ancien gouverneur du Massachusetts est plus ou moins assurée. À noter que Jon Huntsman, Michele Bachmann et Rick Perry se sont désistés en janvier dernier, Buddy Roemer en février et Newt Gingrinch, aux idées plus conservatrices que Romney, le 2 mai 2012. Ron Paul, quant à lui, est toujours officiellement en lice même s’il a annoncé mi-mai qu’il cessait de faire campagne pour cause de problèmes financiers.

Pour pouvoir se présenter à l’investiture de son parti qui aura lieu lors de la Convention Nationale du parti républicain à Tampa, en Floride à la fin de l’été, Mitt Romney se devait de rassembler plus de la moitié des 2286 délégués, et il a justement dépassé les 1144 députés le 30 mai avec les primaires du Texas. À moins d’une énorme surprise (mort, maladie, putsch, burnout, fin du monde, astéroïde qui tombe pile sur lui…), c’est donc Mitt Romney qui représentera les républicains à l’élection présidentielle américaine.

Côté républicain : Mitt Romney

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>> Principaux points forts

Le plus grand atout de Mitt Romney sont les fonds qu’il a réussi à lever pour financer sa campagne. Comme le souligne Le Monde, il a récolté 76,8 millions de dollars au mois de mai pour sa campagne grâce à la mobilisation des super-PACs (les « super-comités d’actions politiques »), soit bien plus que Barack Obama pour qui les contributions mensuelles du mois de mai ne s’élèvent qu’à 60 millions. Avoir un plus gros budget signifie avoir plus de moyens que son concurrent pour faire campagne. Son équipe de campagne, très efficace, a organisé la diffusion massive de spots télévisés vantant les mérites du candidat. Il peut également jouir du soutien d’une population déçue par les quatre années de présidence de Barack Obama.

>> Principaux points faibles

Ce qui pourrait être un point fort (le fait d’aller chercher des électeurs très à droite) pourrait également s’avérer être un point faible. Le débat sur l’immigration clandestine peut éventuellement poser problème à Mitt Romney. Comme le rappelle L’Express, Mitt Romney a radicalisé ses propos et ses propositions de mesures tout au long de la primaire de son parti pour dragouiller les Républicains les plus radicaux, qui lui préféraient Rick Santorum et Newt Gingrich. Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits ou si elle l’éloignera trop de certains sympathisants plus modérés.

Cependant, l’un des talons d’Achille du candidat républicain est probablement la stratégie du clan Obama de démontrer que son bilan en tant que gouverneur du Massachusetts entre 2002 et 2007 était désastreux

. L’équipe du Président sortant rappelle que le taux de chômage, qui était inférieur dans cet État à la moyenne nationale, a grimpé pendant son mandat de gouverneur, qu’il n’y a pas créé les emplois qu’il avait promis, ou encore qu’il a creusé la dette de son État.

De plus (et de manière plus anecdotique pour nous), le fait qu’il soit mormon pose problème aux évangélistes américains qui exercent une certaine pression sur les politiques. En effet, selon eux, les mormons ne sont pas de vrais chrétiens et sa foi l’empêche d’accéder aux votes d’un électorat supplémentaire.

Côté démocrate : Barack Obama

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>> Principaux points forts

En règle générale, Obama se veut l’allié des classes moyennes et des minorités. Il a fait des propositions pour améliorer le quotidien des sans-papiers (il a annoncé mi-juin la fin des expulsions des jeunes immigrés sans papiers arrivés aux États-Unis avant leur 16 ans, qui ont moins de 30 ans, sont scolarisés dans une école américaine ou ont obtenu l’équivalent de leur baccalauréat et ont un casier judiciaire vierge). Il s’est également déclaré en mai favorable au mariage gay, ce qui lui ramène une partie de l’électorat homosexuel ainsi que des 52 % des Américains voulant le mariage pour tous. Cette prise de position lui permet également de grapiller quelques voix des centristes et des indépendants, comme nous l’explique l’historien et spécialiste de la vie politique américaine François Durpaire dans cette interview au JDD.

En outre, le fait que l’Obamacare ait été validé par la Cour Suprême est une grande victoire pour le président sortant et laissera son empreinte sur le bilan de son mandat à quatre mois seulement de l’élection (mais on y reviendra plus longuement un peu plus bas).

Fait notable, un sondage publié le 27 juin 2012 et rapporté par Big Browser nous annonce qu’un tiers des Américains croit à l’existence des extraterrestres et qu’ils sont deux tiers à penser qu’Obama était le plus à même de les protéger d’une éventuelle attaque.

>> Principaux points faibles

En 2008, Barack Obama représentait l’espoir pour une bonne partie des Américains en même temps qu’un symbole : c’était la première fois qu’un Noir accédait au poste de président des États-Unis. Son élection a quelque peu engendré une sorte d’euphorie la nuit du 4 novembre, et nous étions beaucoup à nous prendre pour des amerloques ce jour-là.

Malheureusement, la crise économique est passée par là et son bilan n’est pas à la hauteur de toutes les promesses qu’il a tenu pendant sa première campagne. De plus, Barack Obama a dû faire face à une cohabitation avec une chambre des représentants majoritairement républicaine, ce qui ne lui a pas facilité la tâche.

L’Obamacare validée par la Cour Suprême : le bourre-pif aux républicains

Coup de théâtre jeudi 28 juin : l’Obamacare, la loi sur l’assurance-maladie que porte le Président actuel depuis plusieurs mois, a été validée par la Cour Suprême qui est pourtant majoritairement conservatrice. La mesure la plus importante de cette loi est l’obligation pour tous les citoyens du pays d’avoir une couverture maladie (32 millions en sont dépourvus et ne sont donc pas protégés en cas de problèmes de sante). Ceux qui ne seront pas couverts par une assurance-maladie en 2014 devront payer une amende. La seule restriction apportée par la plus haute juridiction du pays est une limitation apportée à l’élargissement de la couverture maladie aux plus pauvres.

La validation de l’Obamacare met fin à une bataille politico-judiciaire entamée en mars 2010 entre le gouvernement et pas moins de 26 États républicains qui s’y opposaient, estimant que cette loi était anticonstitutionnelle et qu’elle bafouait les libertés individuelles des Américains en les obligeant à se doter d’une assurance-maladie.

Mitt Romney a d’ores et déjà annoncé qu’il abolirait la loi s’il était élu. Pourquoi ? « Parce que c’est une mauvaise loi« , comme le rapporte CNN.

Aux dernières nouvelles, les sondages se contredisent et les deux candidats sont pour l’instant dans un mouchoir de poche. Il ne nous reste plus qu’à attendre les prochains rebondissements pour se faire une idée de l’issue de cette élection.


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

6
Avatar de Jane Smith
30 juin 2012 à 07h06
Jane Smith
d'autant plus que le Affordable Care Act (y'a que les republicains qui l'appellent Obamacare) est passe uniquement sur le principe qu'il est en fait une... taxe. Donc croyez-moi, pas mal de republicains et de d'indecis reac vont se mobiliser parce que mon dieu, taxe, c'est un gros mot.

Personnellement je suis TROP heureuse de savoir que tous les abrutis qui ne veulent pas payer devront quand meme payer, parce que ca s'appelle la solidarite tout simplement et quand ces abrutis se pointeront aux urgences sans assurance et qu'ils auront pas les moyens de payer les sommes astronomiques qu'on leur demandera, ils comprendront a quoi cette taxe sert (a payer pour les gens comme toi.). Avec mon mari on a saute de joie toute la journee d'hier et on a meme improvise une fete le soir meme. Quand je suis arrivee aux usa, j'ai galere parce que je n'avais pas d'assurance et je ne souhaite ca a personne.
On est quand meme tres tres decu que l'alternative publique n'ait pas aboutie (si tu ne peux pas acheter une assurance privee, tu peux acheter une assurance publique.)... En esperant que les differents etats vont s'y mettre, comme c'est le cas a washington, hawaii, vermont et quelques autres exceptions.

Et par rapport a l'article, le principal defaut de Mitt Romney c'est que c'est vraiment un connard tellement riche et deconnecte de toute realite qu'il arrive pas a s'exprimer aupres du peuple americain correctement (serieusement, je pense que toutes les boulettes qu'il a fait etaient juste dues au fait qu'il comprend rien a la vie de l'americain lambda.)
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