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Ces croyances plus ou moins folles héritées de nos parents

Il arrive que nos parents, par conviction ou par jeu, nous fassent croire des histoires. L’équipe raconte ces idées folles qu’ils lui ont transmises.

En partenariat avec les Éditions JC Lattès (notre Manifeste)

La théorie veut que nos parents nous aiment, et nous élèvent dans la bienveillance, afin de nous aider à devenir les meilleures personnes possible, et à nous épanouir au maximum.

La pratique fait que, parfois, de par des convictions profondes, un environnement culturel fort, ou juste pour le plaisir de se foutre de nous, ils nous racontent pas mal de bêtises !

Quand les parents mentent

L’idée de cet article m’est venue à la lecture du livre Une Éducation, dont je suis extrêmement fière que madmoiZelle soit partenaire.

Il s’agit de l’histoire vraie de son autrice, Tara Westover, qui a grandi dans une famille mormone.

Petite, elle voyait son père se préparer pour la fin du monde, mettre de côté des vivres et des armes en prévision du « bug de l’an 2000 », une apocalypse liée à des dérèglements informatiques.

Elle a grandi avec beaucoup de croyances qui lui semblaient normales, persuadée que les médecins étaient à la solde des Illuminatis, par exemple…

Mais peu à peu est venue en elle l’envie d’apprendre et d’ouvrir ses horizons. Cette idée a germé, et elle a fini par aller à l’Université, se confrontant ainsi à un tout autre univers.

Ce livre raconte son chemin de pensée, et comment elle a remis en perspectives ces idées qui l’avaient accompagnée toute son enfance.

Découvre un extrait en cliquant ici, ou sur la couverture du livre ci-dessous.

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J’ai eu envie de questionner l’équipe de madmoiZelle à ce sujet.

Qui, parmi nous, avait grandi avec des croyances, pour les questionner beaucoup plus tard ?

À quel moment se détache-t-on des idées culturelles, religieuses, ou politiques de nos parents, pour choisir nos propres convictions ?

Voici donc ce que nous ont fait croire nos parents, et comment nous nous en sommes détachées… ou pas.

Les créatures auxquelles nos parents nous ont fait croire

Juliette, de la rubrique témoignages, a été la première à me répondre.

Son grand-père et son père la faisaient marcher lorsqu’elle était petite, de manière assez bon enfant. Ils lui soutenaient que des dinosaures se cachaient dans la forêt où ils avaient l’habitude de se promener en famille.

« Il y avait un lac. Ils y jetaient des cailloux quand nous avions le dos tourné, avant de crier : « REGARDEZ LÀ-BAS ! ».

Nous, nous voyions des ronds dans l’eau ; ça nous suffisait.

Évidemment, nous avons fini par grandir et savoir que non, des dinosaures ne subsistaient dans un petit bois du Pas-de-Calais… »

Cette anecdote m’a fait sourire, mais Juliette n’est pas la première gosse à laquelle ses parents font croire que des créatures peuplent son environnement. Parfois, les parents le font, pour d’autres raisons.

La mère de Clémence, rédactrice en chef de madmoiZelle, lui a par exemple soutenu qu’une sorcière hantait les profondeurs de l’étang près de chez elle. L’objectif : l’en tenir éloignée, et limiter les risques d’accident.

Toutefois, Clémence s’est aperçue de la supercherie, et pas de la manière la plus agréable, comme elle le raconte dans cette interview.

À partir de 31 min.

Les parents qui font croire des choses pour notre bien

D’une manière assez similaire, Zoé, qui travaille à la régie commerciale, m’a raconté que son père utilisait une légende locale pour la pousser à quitter sa zone de confort.

« Dans le Jura, la légende de la Vouivre est assez importante. Il s’agit d’une créature ayant l’apparence d’un immense serpent, maîtresse des eaux, et qui hante la région.

Dès que j’allais me baigner dans les lacs, mon père me disait de faire attention, qu’elle pourrait surgir avec ses nombreux disciples et m’attraper au fond de l’eau. »

Mais ici, nulle volonté de l’empêcher de se baigner, au contraire :

« Pour y remédier, il fallait que je croie en moi, que j’aille au-dessus de mes limites, le plus loin possible et sans avoir peur. »

Zoé raconte que cette histoire l’a aidée à prendre confiance, et à avoir le courage nécessaire pour se lancer dans le grand bain.

Toutefois, aujourd’hui et malgré le recul, elle n’est pas indifférente à cette histoire.

« En grandissant, j’ai fait des recherches. Certains disent l’avoir vue voire touchée… parfois je me fais des petites frayeurs ! »

Quand nos croyances d’enfant s’effondrent

La mère de Clémence et le père de Zoé ont donc chacun inventé une créature, certainement avec beaucoup de bienveillance. Mais que se passe-t-il lorsqu’une de ces croyances s’effondre ?

Clémence était dans l’incompréhension, la colère.

Louise, elle, a été plutôt triste lorsqu’elle s’est rendu compte que le lutin magique avec lequel elle pensait correspondre n’existait pas.

C’était sa sœur qui avait inventé pour elle cette histoire.

« Ce lutin venait me parler au creux de l’oreille seulement quand il faisait noir, avant d’aller dormir, et comprenait tout ce que je lui écrivais dans mes lettres… alors que je ne savais pas encore écrire.

Il me disait d’être gentille avec les parents, de ne pas faire de bêtises.

Notre correspondance se faisait de la sorte : « j’écrivais » sur un papier tout ce que je voulais, puis je le glissais dans une enveloppe (sans timbre et à mon nom) et enfin dans la boîte aux lettres de la famille.

Ma sœur devait sûrement intercepter mes lettres avant que mes parents ne les trouvent, et devait me tirer les vers du nez pour savoir ce que j’avais bien pu écrire à ce lutin.

Un jour, elle m’a carrément emmenée dans la forêt pour me montrer où il habitait ! Sur le chemin, on a retrouvé des jouets à moi qu’il avait empruntés parce qu’il s’ennuyait… »

Mais un jour, la supercherie a été révélée :

« Ma mère est revenue de la boîte aux lettres avec une enveloppe pour moi… Bien sûr, c’était une lettre que j’avais écrite pour le lutin.

J’ai piqué une crise de larmes parce qu’à mes yeux, elle avait interrompu ma correspondance avec mon ami secret. »

Quand les croyances inculquées par nos parents sont culturelles

Ces histoires sont imaginaires, et les parents qui nous les ont racontées savaient bien qu’elles n’étaient pas réelles.

Il arrive toutefois que leurs croyances viennent d’un autre fait : culture, religion, convictions politiques… Ce sont donc des convictions, plus profondes, car ici, nulle raison qu’une « vérité » soit révélée.

Par exemple, ma mère m’a élevée en me soignant à l’homéopathie, et cela ne fait que quelques années que je découvre qu’il s’agit d’un sujet controversé (un euphémisme !).

Manu a elle aussi hérité de croyances, dues à la culture camerounaise de son père.

« Pendant des années, j’ai évité de poser mon sac par terre et je sais que ma mère et mes tantes ne le font toujours pas, car « on ne pose pas son sac par terre parce que ça rend pauvre ».

Il y a aussi l’idée que si tu défies tes ancêtres, ils te maudissent, et que ça t’empêche d’accomplir quoi que ce soit. »

Elle semble s’en être plutôt bien tirée :

« Guess what ? Un jour sous le coup de la colère mon père m’a maudite et pourtant ça va ! »

Comment se détacher des croyances de ses parents ?

Ces histoires sont plutôt classiques, rigolotes, parfois même mignonnes.

Mais en pensant à Zoé que la Vouivre continue à inquiéter, je me demande à partir de quel moment et comment est-ce que nous nous détachons des idées que nous ont transmises nos parents…

Dans une famille à la culture politique très forte, par exemple, et où il ne serait pas possible de questionner telle ou telle position ; ou bien dans une famille très religieuse, j’imagine qu’il peut être compliqué de mettre en perspective les idées avec lesquelles nous avons grandi.

Je ne m’étais jamais trop posé la question jusqu’à présent, parce que j’ai eu la sensation que cela s’était toujours fait naturellement.

Par exemple, la moitié de ma famille est vietnamienne, et très bouddhiste. Chez mes grands-parents, il y a un autel aux défunts, avec des offrandes.

Mais je n’ai jamais pris cela pour une vérité universelle, parce que l’autre moitié de ma famille est catholique ou athée. J’ai donc eu le loisir de choisir entre plusieurs modèles, et de me questionner sur d’autres.

Grandir en mettant en perspective son éducation

Cependant, en lisant Une Éducation, je me suis questionnée sur tous les pensées et fonctionnements que j’avais hérités de ma famille, de mon éducation.

Tara Westover a réussi à, en quelques pages seulement, me faire remettre en perspective toutes mes idées.

Son histoire est fascinante, dérangeante, et absolument incroyable. Or elle est vraie, et si universelle que je me suis identifiée très vite à elle malgré le caractère extrême de sa situation.

Pour elle, les violences de ses frères, la paranoïa de son père, la passivité de sa mère face à cela sont normales. Qu’on ne lui fasse pas « l’école à la maison » est normal.

Jusqu’à ce qu’un jour, à l’université, elle demande à haute voix et devant des dizaines d’autres étudiants et étudiantes le sens du mot « holocauste »…

C’est l’une des scènes qui m’a le plus marquée, un moment où, pour moi, l’héroïne a pris conscience de son ignorance et de son décalage avec cet autre monde.

La suivre dans ses questionnements et dans son cheminement m’a complètement transformée. À présent, je me demande dans quelle mesure j’agis par mimétisme, quelles sont les croyances que je vais voir malmenées à l’avenir…

Et j’ai hâte de tout remettre en question.

Et toi, quelles sont les croyances, légères ou plus profondes, que t’ont inculquées tes parents ? Quand et comment les as-tu remises en question ?

Je te laisse y réfléchir et partager ça dans les commentaires, le temps de commander et recevoir Une Éducation de Tara Westover — qui au passage a été le livre préféré de Barack Obama cet été, s’il te manquait encore une raison pour l’acquérir !

Elle vivait avec sa famille à l’écart du monde, de ses lois, et de l’école… Quel est le prix à payer pour changer son destin ?

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À lire aussi : Ces trucs cons mais mignons qu’on croyait quand on était petites

Les Commentaires

24
Avatar de Mewen
26 février 2019 à 15h02
Mewen
Quand j'étais petite j'allais chez ma grand-mère toutes les mercredis et à chaque fois elle me parlait de choses que j'avais fait durant la semaine (où je ne l'avais pas vue donc) et je lui demandais comment elle pouvait savoir toutes ces choses à mon sujet alors qu'elle n'était pas là. Elle me disait que c'était son petit doigt qui lui avait raconté et elle le mettait près de son oreille, l'agitait et elle faisait comme s'il lui chuchotait des choses. J'étais vraiment fascinée et j'ai longtemps cru que son petit doigt était magique.
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