Ça a commencé par un sentiment diffus de mélancolie. Un mal-être que je ne savais expliquer. J’avais la totale : le diplôme, le job qui suit, un mec que j’aimais et l’appart en commun.
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Je ne comprenais pas. Petit à petit, ça montait dans ma gorge, me rendait malade. Les mois passaient mais je ne mettais pas le doigt sur ce qui n’allait pas. Et puis un jour, je me suis écoutée, ça a explosé et tout a volé en éclats : j’ai quitté travail et copain, et je me suis cassée pour vivre à l’étranger.
De l’extérieur, ça a fait peur à mon entourage. De l’intérieur, c’était comme si un ouragan avait lieu dans mon cœur. Alors après son passage, je savais que rien ne serait plus pareil… mais ce n’est pas grave, parce que ce que j’ai construit ensuite est bien mieux !
J’ai la gagne et mes ami•es se moquent de mon air benêt
La crise du quart de vie, c’est une crise existentielle comme il y en a d’autres.
Depuis quelques semaines, je vois apparaître cette expression dans différents médias : la crise du quart de vie. Comprenez : l’énorme période de remise en question que vivent les gens vers vingt-cinq ans, quand ils se retrouvent pour la première fois, pour de vrai, dans la vie d’adulte.
Personnellement, j’appelle simplement ça une crise existentielle. C’est arrivé là, ça aurait pu arriver plus tard ou plus tôt, et peut-être que ça reviendra à d’autres moments de nos vies.
Alors, comment profiter de ce moment où on envoie tout valser au loin pour mener cette danse avec succès ?
Une crise existentielle, c’est avant tout un changement de point de vue
Non, une crise existentielle n’est pas une crise d’adolescence vécue tardivement. Dire cela contribue à enlever toute crédibilité à ce moment si particulier. Ce n’est pas non plus une dépression — même si les deux peuvent être liées. De même, elle n’est pas forcément visible. Certaines personnes connaîtront cela sans que cela soit visible de l’extérieur.
Ça prend place dans le ventre, doucement, et puis ça explose. C’est le genre de moment où l’on se retrouve obligé•e de s’écouter soi-même.
Souvent, ça part d’un déclic dû à changement de situation, à une décision à prendre. Parfois, ça arrive après une période de lassitude, à force de se comparer aux autres ou de ruminer sa vie. Ça prend place dans le ventre tout doucement, et puis ça explose.
Il faut se dire que si ça casse, c’est que ça ne pouvait plus tenir. C’est le genre de moment où l’on se retrouve obligé•e de s’écouter soi-même.
S’écouter soi-même, c’est important pour ne pas passer à côté du simple bonheur. Bien entendu, une crise existentielle peut pousser à des comportements qui peuvent sembler extrêmes (démission, changement radical de vie). Mais après tout, on s’en remettra.
La crise, c’est un SOS de l’esprit, un moment où il tire la sonnette d’alarme pour se recentrer. Et souvent, quand il y a une alarme qui se déclenche, c’est qu’il y a le feu…
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Tomber sept fois, se relever à la huitième
Oui, les crises existentielles, c’est une période de merde. C’est pas jojo, mais c’est un peu comme se faire arracher les dents de sagesse : beaucoup doivent passer par là, c’est possiblement très douloureux mais bon, une fois remis•e… on va généralement mieux !
Alors, comment faire en sorte de tirer profit de ce moment de trouble ? Voici ma réponse en quatre points.
- Osez admettre que ça ne va pas
Ça ne va pas et vous le sentez au fond de vous, alors admettez-le. Il ne sert à rien de mentir au monde et encore moins à vous-mêmes. Aller mal n’est pas une honte. Bonne nouvelle : si vous suivez ce conseil, vous avez sans doute déjà mis le doigt sur ce qu’il faudrait changer.
À ce titre, j’aimerais parler du syndrome de l’imposteur : se dire qu’on n’a pas le droit d’aller mal parce qu’en théorie, tout va bien. Sauf que se dire ça, c’est un peu comme balayer des miettes sous un meuble en pensant qu’elles disparaîtront ainsi : un jour, vous déménagerez et ça sera TELLEMENT PIRE.
- Racontez vos doutes à plein de gens : aux proches, à des inconnu•es et/ou à des psy
Quand ça va mal, le dire fait du bien. Mieux, recevoir du réconfort est une chose précieuse. Alors dites-le à vos proches pour les aviser de votre mal-être. Parlez aussi à des inconnu•es qui auront une vision bien plus neutre de votre vie. Et n’hésitez pas à voir un•e psy, ça peut faire du bien.
Attention sur ce point : ne tenez pas compte des conseils qui vous tirent vers le bas. Les gens qui vous les donnent : fuyez-les ! Ne gardez que le positif, c’est le moment de penser à VOUS. Prenez exemple sur les personnes qui vont bien pour voir comment vous pouvez vous reconstruire au mieux après tout ça.
- Prenez du recul sur votre vie
Impossible de faire le point sur soi quand on reste dans une routine habituelle de travail/études/familles/ami•es. Si de nombreuses personnes quittent tout dans ces moments de crise, ce n’est peut-être pas forcément parce que rien n’allait mais plutôt parce que c’est un moyen simple de se retrouver seul•e. Parce que chaque élément représente une goutte d’eau qui faisait déborder le vase de la vie.
Alors justement, retrouvez-vous seul•e au moins un temps. Si vous le pouvez, prenez des vacances, essayez de partir loin de votre quotidien. Si vous ne pouvez pas, cherchez à vous isoler d’une autre manière. Bref, prenez le temps, réfléchissez et ne ruminez pas : profitez de ce temps pour vous inventer un futur meilleur !
- Prenez le temps qu’il faudra pour aller mieux, sans limites
Si vous avez tout plaqué, ne reprenez un train de vie normal que quand VOUS vous sentez prêt•e. Une fois la crise passée, il y a un moment de reconstruction. Il peut être plus ou moins long, allant de quelques jours à des mois entiers. Quand vous aurez atteint une certaine sérénité quant à vos choix de vie, cela voudra dire que vous irez bien de nouveau.
Promis, quand le moment se présentera, tout semblera plus simple. Peut-être même que vous serez finalement fier•e d’avoir vécu tout ça.
Comment évite-on une crise existentielle ?
Cela peut sembler bête, mais en s’écoutant régulièrement, tout simplement. La crise arrive souvent parce qu’on change de point de vue… alors si vous en changez régulièrement, cela peut permettre de l’anticiper et donc de l’éviter.
Demandez-vous régulièrement si vous êtes heureux•se, et sortez de votre zone de confort !
Demandez-vous régulièrement : est-ce que je suis heureux•se ? Comment pourrais-je améliorer ma qualité de vie ? N’hésitez pas non plus à faire des choix qui vous font sortir de votre zone de confort. Mesurez les risques et rappelez-vous qu’il vaut mieux des remords que des regrets. Au pire, vous aurez essayé.
Ne cherchez pas à tout prix à l’éviter.
Vous pouvez également l’éviter… en ne cherchant pas à tout prix à la fuir ! Si elle doit arriver, c’est qu’elle devait surgir. Rien ne sert de s’enfermer ou de se réfugier dans un excès de travail/vie sociale ou autre pour que cela ne vous arrive surtout pas !
N’oubliez pas que ce genre de crise est normale et que ce que vous vivez, d’autres le vivent également. Enfin, rappelez-vous que ces périodes sont éphémères. Si aujourd’hui, la vie n’est pas rose, demain, elle se teintera sans doute des couleurs de l’arc-en-ciel !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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