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Retha Ferguson / Pexels

Mes premiers pas dans le monde professionnel, bouleversés par le coronavirus

Le coronavirus a bien niqué la dernière année d’études de Faustine et ses premiers projets pro, mais elle a décidé de rebondir, et te raconte comment !

Ma dernière année d’étudiante s’annonçait éclatante. 

Revenue d’une année de césure en Australie, j’abordais ma rentrée 2019 avec un moral regonflé à bloc et confiance en l’avenir. 

Mon entrée dans une année pleine de surprises

C’était décidé, j’allais me lancer dans le journalisme, après avoir réussi à surmonter mes doutes et mes peurs face à mon avenir professionnel.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette année m’a réservé bien des surprises et que mon moral et mon estime de moi ont monté puis descendu des montagnes russes.

Car comme pour beaucoup d’autres, le déroulement de mon ultime année d’études et le chemin que j’avais fièrement construit se sont effondrés à cause d’événements que je n’aurais jamais pu anticiper… 

Je me serais attendue à tout sauf à une pandémie mondiale qui allait nous confiner pendant des mois et foutre un grand coup de pied dans de nombreux projets !

Je pensais mon année toute tracée et m’en félicitais, moi qui suis si anxieuse face à l’incertitude

Mes premiers pas parfaits vers le monde du travail

Pendant mon premier semestre sur les bancs de l’école, je me suis sentie étonnamment à l’aise, parvenant sans trop de difficultés à mener les différents projets de ma formation

Un soulagement après une première année de Master compliquée qui m’avait fait fuir l’université pour une césure.

J’ai ensuite dégoté un stage dans le média « de cœur » qui m’avait accompagnée dans ma vie de jeune adulte : madmoiZelle.

Je n’étais pas peu fière de pouvoir travailler dans ce magazine aux valeurs si proches des miennes.

J’ai aussi décroché un stage d’été dans un média régional réputé en discutant avec le RH venu présenter l’entreprise à la fin d’une conférence organisée par mon école. Décidément, la chance me souriait ! 

Je comptais sur ce stage pour faire beaucoup de travail de terrain et découvrir le monde du journalisme plus traditionnel.

J’appréhendais l’ambiance dans ce type de média mais j’ai eu la chance de rencontrer l’équipe qui était : très sympa.

Je devais enfin retourner suivre une formation en journalisme télé et radio au printemps. J’étais plus intéressée par le journalisme écrit, mais cela serait l’occasion de vérifier si je n’avais pas une éventuelle vocation manquée et d’ajouter plusieurs cordes à mon arc – toujours utile.

Tout semblait marcher comme sur des roulettes ! J’attendais beaucoup de ces expériences pour avoir une meilleure idée de mes envies professionnelles, mais mes plans ne se sont pas déroulés comme prévu.

Mon entrée dans le monde du travail amputée par le coronavirus

J’ai eu la chance de pouvoir commencer normalement mon stage chez madmoiZelle. J’apprenais de nouvelles choses tous les jours et étais ravie de mon travail, mais ce serait mentir que de dire que l’adaptation à Paris fut facile… 

Passer d’un rythme étudiant à un rythme de travail, l’enfer des transports parisiens, le monde, l’agitation, la grisaille parisienne et le manque de repères m’épuisaient. 

Quand j’ai commencé à prendre mes marques, que les beaux jours arrivaient (enfin !) et que de beaux week-ends entre potes se profilaient, le pays a pris conscience de la gravité de l’épidémie de coronavirus et le confinement a été déclaré. 

Certaine que je n’aurais pas supporté d’être confinée dans mon 20 m² dans la capitale, je suis rentrée chez mes parents dans le Sud, dans notre maison perdue au milieu de la campagne, et ai continué mon stage en télétravail.

Un changement radical.

Mon entrée dans le monde du travail et mon indépendance volées par le coronavirus

J’aurais pu profiter de cette situation pour me ressourcer, pour prendre du temps pour moi et pour renouer avec ma famille, avec qui les rapports sont difficiles depuis mon adolescence.

Mais avec la sensation d’avoir l’herbe coupée sous le pied et l’incertitude et l’angoisse ambiantes, je n’ai pas vraiment réussi. 

Quelques semaines plus tard, le reste de ma formation qui devait se dérouler sur deux mois en mai/juin a été reportée à septembre. 

Quelques semaines après, c’était au tour de mon stage d’être annulé.

J’avais l’impression d’être revenue à la case départ et je ressentais une certaine amertume de voir tous mes projets avortés, reportés ou annulés.

Il est très difficile pour moi d’être contrainte de revenir vivre avec mes parents à 24 ans – 25 maintenant – au moment-même où j’étais en train de prendre mon envol ultime pour l’indépendance d’adulte, et après 6 ans à vivre seule.

Pour moi, cette année marquait le passage symbolique de mes études vers le début de la vie professionnelle avec au bout du tunnel l’autonomie financière, dernier palier de mon cheminement vers l’indépendance.

À la place, me voilà revenue dans la demeure familiale face à de vieilles blessures enfouies que je n’étais pas vraiment prête à affronter, et dans une position d’enfant pas franchement bonne pour mon amour propre.

Comment le coronavirus a impacté ma confiance en moi

J’avoue, je ne peux pas toujours résister à la tentation de regarder en arrière en ruminant et regrettant mon début d’année sur les chapeaux de roue.

Et en arrière-plan, la petite voix que j’avais si bien réussi à faire taire pendant un temps s’est réveillée, me murmurant des choses comme : 

– Tu n’arriveras pas à retrouver un stage ou du travail, surtout avec la conjoncture actuelle !

– Tu n’as pas les compétences et la volonté pour y arriver.

– Personne ne voudra t’embaucher si tu ne fais pas plus d’efforts pour prendre en main ta vie et sortir de ton blues !

Mais même si j’ai perdu confiance en moi ces temps-ci, je me connais assez pour savoir que ces phases de montées et de descentes de self-esteem font partie de moi et je sais que je remonterai la pente. 

I’ve been there before.

Le coronavirus a niqué mes projets professionnels, mais je vais rebondir !

Comme si ça ne suffisait pas, j’ai tendance à culpabiliser sur ma baisse de régime — oui, j’ai un goût assez prononcé pour l’auto-flagellation —, mais je commence doucement à accepter mon état.

Plutôt que de bloquer sur la situation, j’essaye de voir le positif et je me dis que l’ultime annulation de mon stage de cet été était peut-être un signe. 

Tout bien considéré, déménager ENCORE dans une nouvelle ville, m’adapter ENCORE à une nouvelle équipe, à de nouvelles missions, le tout en rédigeant — parce que je ne l’avais pas précisé — mon mémoire de fin d’études… tout cela aurait peut-être été un peu trop.

Au fond de moi, je sens que j’ai grandement besoin de me reposer et de digérer mes difficultés afin de rebondir

Je mesure la chance que j’ai d’avoir cette possibilité, car même si on ne se comprend pas très bien avec mes parents, ces derniers me soutiennent et m’offrent un toit sans me mettre la pression pour que je retrouve du travail immédiatement.

Et si je saisissais l’occasion pour me poser, moi qui ai tendance à être tellement hyperactive que je m’épuise ? Et si je prenais le temps de réfléchir à mes envies professionnelles ?

Le coronavirus, l’occasion de réfléchir à mon projet professionnel

Prendre du recul sur moi-même et sur mes expériences plutôt que me précipiter la tête la première dans la vie professionnelle sans trop savoir ce que je veux me semble finalement une sage décision.

D’autant plus que ma formation accorde des dérogations à celles et ceux qui souhaiteraient faire un stage jusqu’à fin décembre — à la place de septembre pour une année normale.

Cet été, je pourrai aussi me consacrer à mon mémoire et ne pas passer une semaine de nuits blanches et de panique à l’approche de la deadline.

La fin de la limitation des 100 km et mes quelques économies me rendront un peu de la liberté dont j’avais cruellement manqué pendant le confinement.

J’en profiterai pour partir en vacances et rendre visite à tous les amis que je n’ai pas pu voir pendant 3 mois.

Malgré mes doutes, je sais que ma démarche est bonne et que le chemin qui m’attend derrière sera sûrement plus lumineux que celui que je traverse en ce moment.

Et, qui sait, tous ces événements et ces rebondissements m’emmèneront peut-être in fine dans une voie meilleure que celle que j’avais prévue !

Je me dis aussi que nous sommes nombreuses dans ce genre de situation, et j’espère d’ailleurs que mon témoignage t’aura aidée à te sentir moins seule si tu rencontres le même genre de difficultés.

Et si c’est le cas, viens m’en parler dans les commentaires ! 

À lire aussi : Des étudiantes racontent comment elles vivent le report de leurs concours

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Les Commentaires

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Avatar de HeloJo
8 juin 2020 à 19h06
HeloJo
Je compatis aussi, c'est vraiment une période qui bouleverse tout même pour ceux en recherche d'emploi. Je suis diplômée depuis septembre et je cherche toujours un poste, la crise du covid a fait que pendant presque 3 mois il n'y avait plus aucune offre dans ma région et les pensées négatives arrivent bien vite dans cette situation... Je te souhaite de rebondir et de t'épanouir dans tes futurs projets .
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