Donner « une attention particulière et singulière à la situation des femmes ».
C’est son identité de femme que Valérie Pécresse n’hésite pas à brandir en affirmant que si elle est élue présidente de la République en mai prochain, elle agira contre les violences faites aux femmes, et probablement mieux que ses adversaires hommes.
Invitée des Matins présidentiels de France Info (format dédié au décorticage du programme d’un ou d’une candidate), l’actuelle présidente de la région Île-de-France a présenté plusieurs mesures de son programme, dont ses propositions concernant la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
L’objectif de Valérie Pécresse contre les violences conjugales : réduire les délais et s’inspirer de l’Espagne
Elle propose un plan d’urgence de la justice avec un recrutement massif de magistrats et magistrates, qui permettra selon elle d’enfin répondre à l’urgence sur la question des violences faites aux femmes.
Suffisant ? Dans l’état des lieux dressé par France Inter concernant les mesures des candidats et candidates à la présidentielle pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, l’organisation féministe Nous Toutes rappelle « la nécessité d’un budget spécifique dédiée aux femmes victimes de violence ».
La candidate LR compte aussi renforcer l’offre de formations destinées aux forces de l’ordre chargées de recevoir les plaintes.
La question des féminicides était évidemment incontournable au vu de l’actualité récente : 113 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2021, et 4 femmes déjà tuées en ce tout début d’année 2022, rappelait l’organisation Nous Toutes ce 10 janvier au matin dans un communiqué.
Afin de lutter contre les meurtres des femmes par leur conjoint ou ex-conjoint, Valérie Pécresse entend créer « une juridiction spécialisée qui prononcera des ordonnances de protection en moins de six jours, et de préférence dans les 24 ou 48 heures. ».
Elle affirme vouloir reproduire le modèle de l’Espagne, qui a mis en place un arsenal juridique sévère, et qui porte ses fruits. En 2017, c’est un budget d’un milliard d’euros qui a été alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes.
Une réponse pénale, mais qu’en est-il de la prévention ? Valérie Pécresse affirme vouloir agir dès l’école : des campagnes dans l’Éducation nationale « Tu m’aimes tu me respectes » ; rendre plus accessible et visible le violentomètre, outil pour sensibiliser à reconnaître les mécanismes d’emprise.
« Je ne vois aucun candidat se préoccuper vraiment de cette situation », clame la candidate LR déplorant par la même occasion l’inaction du gouvernement d’Emmanuel Macron, « encore une grande cause pour rien, encore des promesses sans résultat ».
Face aux mesures présentées jusqu’ici par l’ensemble des candidats et des candidates – car Valérie Pécresse n’est pas la seule à faire des propositions sur le sujet –, Nous Toutes juge que le compte n’y est toujours pas et que les annonces manquent de concret.
« En réalité, beaucoup de choses pour lutter contre les violences conjugales sont déjà mises en places, mais ne sont pas appliquées », déplorait Marylie Breuil auprès de France Inter.
À lire aussi : Jean-Luc Mélenchon réitère une belle promesse sur le droit à l’IVG
Crédit photo : France Info (capture)
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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Les Commentaires
Surtout que l'on sait que quand une personnalité politique dit/fait des choses face caméra c'est qu'en off le discours / la pensée est bien plus tranchée.
Alors certain.e.s diront qu'elle ne réfléchissait peut être pas en parlant, que la manif pour tous c'était il y a 6 ans, mais c'est le genre de phrase et de geste que j'oublie pas personnellement. Je ne juge pas les candidat.e.s que sur les 3 mois de campagne quand ils nous promettent tout.e.s monts et merveilles.
On dirait surtout qu'elle essaye de manger à tous les râteliers. C'est plus intéressant d'un point de vu électoraliste aujourd'hui de parler des violences conjugales et de se poser en femme pour essayer de gratter des voix que d'être contre le marriage homosexuel et l'homoparentalité.
Et pour parler de ses propositions, les ordonnances de protection ne sont déjà pas exécutées correctement aujourd'hui (cf le reportage d'Envoyé Spécial de la semaine dernière), en prononcer plus et plus vite ne changera rien. Les forces de l'ordre n'ont pas les moyens de les faire respecter... on possède pourtant maintenant des moyens technologiques largement au point pour empêcher une personne d'entrer en contact avec une autre, mais personne ne fait rien. Le port d'un bracelet électronique sur le conjoint violent ne peut se faire qu'en cas de condamnation pénale ou si le conjoint est d'accord... et comme souvent dans les affaires de ce genre le conjoint violent n'est pas jugé assez rapidement (donc présumé innocent) et reste donc libre sans bracelet. Ce n'est pas qu'une question d'argent mais surtout de volonté politique.