J’aime quand des artistes tentent des choses, tentent de construire des ponts entre les styles, entre les cultures. Ceci étant dit, comment ne pas adorer Mélissa Laveaux ? Née à Montréal, de parents haïtiens, elle fit sensation au Canada en 2006 avec un premier album autoproduit qu’elle défendra sur scène dans tous les clubs du pays. Le label français No Format! l’a pris sous son aile en 2007 et son second album, Camphor and Copper sort le 3 novembre prochain. Voici pourquoi tu vas en entendre parler.
La musique de Mélissa Laveaux est à la croisée de Macy Gray et Cesária Évora, de Haïti et de l’Amérique du Nord. Sa voix est l’instrument au centre de cet album alors parlons-en : très légèrement cassée, elle est addictive, parfaitement addictive. Par son unicité, déjà, elle est parfaitement reconnaissable entre toutes, un peu comme celle de Richie Havens. D’ailleurs elle possède une charge soul aussi puissante que celle du grand chanteur folk. Si ce dernier s’est fait connaître en ouvrant le festival de Woodstock, Mélissa Laveaux s’est fait un nom en France en enchaînant les premières parties et les petits festivals, si bien que son album est attendu de pied ferme par une bonne base de fans acquis – ou piqués – à des artistes comme Asa ou Yaël Naïm.
Il faut dire que des filles qui prennent une guitare et se découvrent une voix pleine de soul, on a l’impression d’en découvrir une toutes les deux semaines. Au point que j’en arrive même à les confondre. Avec Mélissa Laveaux, aucun risque. Sa personnalité, sa tessiture de voix si particulière, son jeu de guitare tout en percussion, ses textes excellemment bien écrits – la version française de l’album, celle que tu iras acheter, contient plusieurs passages délicieux en français – font de cet album une perle véritablement addictive, j’en reviens à ce terme. Rien n’est superflu, son folk très roots et minimaliste agrège des influences venant de la musique traditionnelle haïtienne, brésilienne, du blues nord-américain, de la world music et des rythmes syncopés du calypso.
Le jeu de guitare et la voix de la jeune Candadienne (23 ans seulement !) frappent juste d’entrée avec Scissors, surprenant de maîtrise. L’album se compose de 10 titres originaux et 2 reprises, Needle In The Hay et I Want To Be Evil, qui sont deux grands moments de l’album. Je suis allée rechercher les versions originales (respectivement de Elliott Smith et Eartha Kitt, et la réinterprétation de Mélissa Laveaux est tout simplement extraordinaire. Les titres chantés en ce qui semble être le créole haïtien sont de purs moments de fraîcheur, enrobées par la douceur de la voix et des arrangements (on dirait une pub Tic-Tac là, non ?).
Mais si ça sonne un peu cliché, Camphor & Copper fait réellement voyager. Cet album fait un bien fou. Ferme les yeux, allonge-toi confortablement, Mélissa Laveaux Airlines t’offre un aller-simple pour Haïti.
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Les Commentaires
Je trouve qu'elle a une voix super et originale, j'adore son style et elle a pas la grosse tête. Bref, j'adore ! :smile: