C’est une bonne situation, ça, parent influenceur ? À l’heure où les élus mènent des actions de plus en plus concrètes pour garantir la sécurité des enfants sur internet, certains parents exploitent à fond l’univers digital et partagent leur quotidien familial avec toute la toile. Ce contenu très apprécié des internautes est particulièrement lucratif et permet à certaines tribus de très bien gagner leur vie, comme le révèle une étude publiée sur le site internet de l’OPEN (observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique).
Le parent influenceur, mode d’emploi
On les suit au quotidien, on les regarde rire, pleurer, s’émouvoir et pourtant ce ne sont pas nos enfants. On estime qu’en France, 1,1 % des parents sont influenceurs sur les réseaux sociaux et publient des contenus mettant en scène leurs enfants pour percevoir des revenus ou des compensations (cadeaux, réductions). Une enquête menée pour le compte de l’OPEN a révélé que parmi ces influenceurs interrogés, 93 % postaient au minimum une fois par semaine, et même une fois par jour pour 57 % d’entre eux.
L’étude révèle également que plus de 74 % de ces experts du web consacrent plus de cinq heures par semaine à gérer leurs contenus. 60 % d’entre eux sont prêts à refaire leurs prises plusieurs fois si nécessaire et consacrer jusqu’à une heure à l’édition des publications.
Combien gagnent les parents influenceurs ?
Tout travail mérite salaire, et les influenceurs perçoivent des revenus ou des avantages qui varient en fonction de leur popularité. L’enquête révèle que 47 % des familles se mettant en scène sur les réseaux-sociaux vivent de cette exposition, même si 70 % de ces influenceurs gagnent moins de 5 000 euros par mois. Outre des rémunérations, la moitié des ambassadeurs reçoivent aussi des cadeaux, au moins une fois toutes les deux semaines pour 62 % d’entre eux.
Pour ces tribus 2.0, l’influence est un moyen d’engranger des revenus confortables et de faire profiter leurs familles de services et de produits souvent très chers. Beaucoup de parents qui pratiquent cette activité affirment d’ailleurs agir dans l’intérêt de leurs proches et 66 % d’entre eux destinent leurs gains à leurs enfants ou leurs dépenses familiales.
Si on ne doute pas de la bonne foi de la grande majorité de ces acteurs de la parentalité internet, le traitement réservé à leurs « stars » inquiète. Les trois quarts des petits influenceurs seront présentés à leur communauté avant l’âge de cinq ans, un âge où la notion de consentement est floue, voire inexistante. Si leur image est exploitée sans leur accord au risque d’être récupérée à des fins malveillantes, ces nouveaux responsables du gagne pain familial endossent également un rôle qui ne devrait pas être le leur.
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Les Commentaires
Sinon, en France, le travail des enfants est réglementé. Et leurs revenus ne sont pas à la libre disposition des parents : de mémoire, bloqués à la Caisse des Dépots et Consignations jusqu'à leur majorité, les parents ayant le droit d'utiliser 10 % pour l'éducation des enfants, sous le contrôle d'un juge. Si on appliquait cette règle aux parents qui mettent en scène / font travailler / exploitent (rayer les mentions inutiles) leurs enfants, cela en calmerait peut être certains.