Aung San Suu Kyi a fait annoncer ce week-end par un porte-parole de la LND qu’elle comptait se présenter aux prochaines élections partielles en Birmanie (pays également connu sous le nom République de l’Union du Myanmar). Dans le même temps, Luc Besson sort la semaine prochaine The Lady qui met en scène Michelle Yeoh dans le rôle de la tête de file du principal parti de l’opposition birmane. L’occasion de revenir sur le parcours peu commun de celle qui fut nommée Prix Nobel de la Paix en 1991.
Aung San Suu Kyi et l'ambassadrice de Norvège le 17 novembre 2010.
Un destin peu commun
Avant même d’être née, Aung San Suu Kyi était déjà populaire en Birmanie. Il est vrai que son père, le général Aung San, était considéré comme un héros dans son pays puisqu’il en a négocié l’indépendance avant d’être assassiné en 1947.
Après avoir étudié la philosophie, la politique et l’économie à Oxford, Aung San Suu Kyi est revenue en Birmanie au chevet de sa mère, mourante. Au même moment, le général Ne Win perdait petit à petit le contrôle du pays et des manifestations de citoyens étaient réprimées dans le sang par l’armée. En septembre de la même année, le Conseil d’Etat pour la Restauration de la Loi et de l’Ordre, une junte militaire menée par Saw Maung prenait le pouvoir. Le terme « junte » désignant une dictature militaire et le gouvernement – la plupart du temps composé d’officiers – qui la dirige après avoir pris le pouvoir de force, tu peux donc comprendre que les aspirations démocratiques de la jeune Aung San n’étaient pas franchement assouvies.
C’est donc tout logiquement qu’elle est entrée en politique, avec en ligne de mire la démocratisation de la Birmanie. A la fin du mois de septembre, elle participait à la création de la LND (Ligue Nationale pour la Démocratie), en devenait secrétaire générale, et s’évertuait à s’opposer à la répression des peuples. C’est ainsi que sa popularité n’en a plus fini de s’accroître. Tellement que ç’en est devenu un problème pour elle, puisqu’elle fut arrêtée en juillet 1989. Cependant, le gouvernement choisit d’être grand seigneur et lui proposa la liberté à condition qu’elle quitte le pays. Ce qu’elle refusa.
L’année suivante, les élections générales birmanes étaient remportées par la LND, mais la junte militaire annula les résultats, provoquant un véritable tollé dans la communauté internationale. Quelques mois plus tard, la principale opposante à la junte militaire recevait le Prix Nobel de la Paix pour son combat. C’est beau. C’est beau, mais elle n’en était pas libre pour autant.
Un Prix Nobel de la Paix emprisonné
Attention anecdote tragique, sors ton tire-jus
: en juillet 1995, Aung San Suu Kyi était libérée de sa détention surveillée, mais elle réalisa qu’elle n’aurait plus eu le droit de remettre un pied en Birmanie si elle quittait le pays pour rendre visite à sa famille en Grande-Bretagne. Du coup, elle reste dans son pays natal. En 1997, son mari apprend qu’il a le cancer de la prostate ; le gouvernement lui interdit de venir voir sa femme en Birmanie pour inciter cette dernière à quitter le pays et ne plus jamais revenir. Michael Aris est mort en 1999 sans avoir vu son épouse une seule fois depuis que sa maladie ne se soit déclarée.
Vas-y, mouche-toi et on reprend.
Le 13 novembre 2010, elle est définitivement libérée après avoir sporadiquement passé une vingtaine d’années en détention dont 7 en résidence surveillée.
Depuis, le contexte politique en Birmanie a changé. Je te la fais rapide : la junte a été remplacée par un régime dit « civil », même si contrôlé par l’armée sur la base d’une « démocratie disciplinée ». Thein Sein, le président du pays depuis le 4 février dernier, multiplie les réformes pour « rompre l’isolement international qui épuise le pays », comme le dit si bien Le Monde.
Des élections et un film de Luc Besson
Aujourd’hui, Aung San Suu Kyi a décidé de se porter candidate aux prochaines élections législatives birmanes dans l’optique d’obtenir un siège au Parlement. Vendredi, son parti avait décidé de « revenir dans la légalité et de présenter des candidats pour 48 élections partielles ». C’est donc une grande première pour Aung San Suu Kyi puisqu’elle était toujours prisonnière de la junte birmane et ne pouvait donc pas se présenter l’an dernier.
Hasard du calendrier, c’est justement la semaine prochaine que sort The Lady réalisé par Luc Besson avec Michelle Yeoh dans le rôle de la célèbre dissidente birmane. Ce film biographique retrace la vie de Aung San Suu Kyi de 1988 (son entrée en politique) à 1999 (date du décès de son époux, interprété par David Thewlis, le Remus Lupin de Harry Potter).
The Lady, en salle le 30 novembre.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Papa m'a passé le film Rangoon en Dvd qui retrace une partie de sa vie et j'aime bien.
Je vais aller voir The Lady alors .