- Prénom : Alice
- Âge : 57 ans
- Lieu de vie : ouest de la France, avec une vie de ville et de littoral
- Orientation romantique et/ou sexuelle : hétérosexuelle
Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ?
Je crois que la dernière approche que j’ai stoppée (mal perçue par le monsieur qui m’a fait une scène comme si nous avions passé une vie entière ensemble), doit dater de 2017.
Mon éducation de petite et jeune fille m’a interdit les petits copains. Puis j’ai eu la chance de faire un premier métier passion dans le domaine artistique. La couple a alors été très secondaire, j’étais dans l’instant T.
Un burn out m’a ensuite fait changer d’univers professionnel. Ce deuxième métier m’a confronté au schéma « classique » du couple et de la famille, ça a été assez violent. J’ai donné de mon temps pour apprendre ce nouveau métier, et j’ai à nouveau mis de côté la construction du couple pour assurer mes arrières. Mais j’étais aussi convoitée sans le savoir dans mon travail. J’ai eu quelques rencontres et histoires qui ont duré trois, quatre ou cinq ans, sans que je ne m’investisse totalement. C’était plutôt « chacun chez soi ». Je crois que je n’étais tout simplement pas prête à me mettre dans un cadre trop stéréotypé, même si j’étais fidèle et aimante.
Puis j’ai repris mes études supérieures, là encore en m’imposant des plannings très chargés, entre un métier à honorer (pour « ramener des sous » à la maison) et mes études à réussir. Je les ai heureusement réussies, mon métier a progressé, mais le Covid est arrivé à un moment où je prévoyais de ressortir, où je me remettais à penser au couple.
J’aurais juste tendance à dire que dorénavant, si je rencontrais quelqu’un, j’aurais envie qu’il y ait un aménagement de sorte d’avoir un chacun chez soi, et un chez nous en commun. Maintenant, j’ignore si je suis animée d’une envie profonde d’avoir un compagnon. J’ai un rythme professionnel très soutenu, j’ai besoin de repos total. Pour que ça fonctionne, l’envie de partager devra être plus forte que le confort que je me suis fabriqué, à être sans obligations le week-end par exemple.
Et puis, il y a la problématique de l’âge. Nos corps changent, comment l’autre va-t-il accepter ce corps modifié ? Il faudrait que je sois dans une situation de rencontre, pour voir comment je réagirais à tous ces paramètres.
Comment décririez-vous votre célibat ?
Je vis ma vie avec une certaine liberté d’actions, d’être. Selon les situations, il arrive que je sois perçue comme LA célibataire, ce qui peut donner lieu à des jugements ( « c’est qu’elle doit avoir un problème »). Mais je remarque que je suis aussi de plus en plus entourée de célibataires.
Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?
Oui et non. Oui parce qu’il peut m’abstraire de certaines opportunités de dîner : si je reçois chez moi, je dois être au four et au moulin ou caler une organisation, face à un couple invité par exemple. Non, parce que cela finit par être assez commun, selon où je vais ou qui je reçois par exemple.
Estimez-vous que le célibat a un impact sur votre moral, au quotidien ?
J’ai toujours des choses à faire, je ne m’ennuie jamais quand je suis avec moi-même. Même sans enfant et avec une famille assez lointaine, j’ai un quotidien assez rempli. Je poursuis ma route mais je reste ouverte à la rencontre.
Être célibataire vous permet-il des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ?
C’est probable, puisque je n’ai besoin d’aucune concertation avec l’autre, d’aucune négociation pour faire ce que je souhaite, je n’ai aucun planning à gérer…
À l’inverse, être célibataire vous empêche-t-il de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ?
Là aussi, c’est probable, mais j’avoue que dorénavant, tout est de plus en plus possible socialement parlant : je pars en club de vacances entre copines, je vais en club celib… Dans le pratico-pratique c’est évident qu’à deux, certaines choses sont plus faciles à mener, et seule il faut où solliciter un tiers, ou faire seule ou renoncer…
Financièrement, deux bourses sont sûrement plus solides, on peut bénéficier d’un relai si besoin, et on peut se soutenir dans nos projets respectifs. Être seule, cela suppose d’être autonome financièrement. J’ai tendance à dire qu’en termes de dépenses, de budget et d’obligations financières, je suis « un couple à moi toute seule ».
Le lieu géographique où vous vivez a-t-il un impact sur votre rapport aux relations amoureuses ?
C’est possible, les littoraux sont moins peuplés en hiver, et l’été, ils sont très « famille ». Il faut trouver des assos dynamiques pour rencontrer des gens. Ici, les relations fonctionnent beaucoup par réseau, être dans ceux-ci est une nécessité pour faire des rencontres, même amicales. C’est ensuite une autre étape de voir si cela donne une possibilité de rencontre amoureuse.
Cherchez vous activement à trouver une relation amoureuse ?
Pas du tout. J’ai un métier assez prenant et dans mon temps libre, je me repose. C’est seulement après ça que je vois si je me sens disposée, disponible pour « conquérir ». Ce qui est assez rare en ce moment.
J’ai tenté les applis, j’ai été effarée de voir mon profil pris d’assaut. Il faut trier, entre les curieux, les déjà mariés qui veulent flirter, les célibataires… Et payer en sus pour cela, je trouve ça triste.
J’ai bien eu quelques rendez-vous, mais à chaque fois, je me suis retrouvée face à une différence entre ce qui est affiché sur l’appli et ce qu’il se passait « en vrai ». Ou bien je sentais que l’autre voulait autre chose. Pourtant, j’ai des amies qui ont réussi à faire des rencontres sur les applis. Je me sens en vrai décalage par rapport à cela. Et puis, c’est un vrai travail de s’inscrire, de créer un profil, de trouver la bonne photo, de trier les arrivants… Un peu comme une annonce de maison à vendre sur un site !
Ressentez-vous une forme de pression à chercher « activement » un ou une partenaire amoureux·se ?
La pression, je l’ai au travail et je la gère. Aussi, je refuse de la mettre là-dessus, au prétexte de trouver quelqu’un. Je fais des rencontres sans être active, mais aussi sans pression. Si cela doit se faire, ça se fera. Idéalement, j’aimerais que ce soit avant de tomber en décrépitude et avant d’être trop gaga !
Le célibat amoureux a-t-il un impact sur votre vie sexuelle ?
Je me vois mal avoir « faim » de sexe et courir après un boy pour assurer une sexualité, (qui pourrait pour un coup, ne ressembler à rien d’ailleurs). Elle fut vive quand j’étais en couple et désormais elle est en veille pour le moment.
Ressentez-vous une forme d’injonction à être en couple ?
Je préfère être seule que mal accompagnée. Après, si je rencontre quelqu’un en me sentant prête, je pourrais faire le premier pas. Mais je ne ferai rien par injonction.
Avez-vous un budget « dating » ?
Pas vraiment, mais je vais peut-être y penser !
Quels sont vos projets pour le futur ?
J’en ai plein ! Je n’ai pas pris de billet d’avion depuis une éternité, par exemple, et je voudrais faire un certain nombre d’activités qui me tentent. Et là, célibataire ou non, je ne vais pas me priver.
Avez-vous une anecdote sur le célibat à partager ?
Dans ma maison précédente, je voulais faire poser du bois – du vrai, bien lourd – au sol. Je le fais livrer et j’appelle des copines pour vider le camion. Nous le vidons en 10 minutes chrono, devant l’équipe de chantier masculine éberluée de notre culot et de notre efficacité.
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Les Commentaires
Il se trouve que j'ai re-testé le couple après des années de célibat avec enfants.
Ce n'était pas un célibat par choix, cependant après le deuil de la rupture, j'ai bien apprécié la vie en solitaire. Pourtant, je me suis laissée de nouveau tenter par la vie de couple, mais je n'ai pas réussit à re-partager le quotidien, l'affection n'a pas remplacé positivement la liberté.
Je retourne au célibat aménagé, à moins que ce soit la vie de coule que j'aménage, quoi qu'il en soit je choisi de me contenter de moi pour vivre sereinement le quotidien. Je n'aurai pas assez d'une vie pour réaliser toutes mes envies, je ne vois pas d'ennui possible.