Dix-huit mois après la fin (magnifique) de Breaking Bad, Vince Gilligan a remis ça avec Better Call Saul.
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L’idée est simple : retracer l’histoire de l’un de ses personnages les plus emblématiques, Saul Goodman, l’avocat corrompu de Walter White. Bande-annonce !
Better Call Saul — Vince Gilligan, le créateur de Breaking Bad
Les deux séries ont été créées et orchestrées par Vince Gilligan, et c’est à la fois l’argument qui sert et dessert le plus Better Call Saul sans doute.
Si vous avez été rebuté•es par Better Call Saul, dites-vous qu’on y retrouve la même patte scénaristique que dans Breaking Bad.
Alors que Breaking Bad est l’une des séries les plus marquantes de ce siècle — avec The Wire — à mes yeux, les fans des aventures de Walter White et Jesse Pinkman oublient souvent que la série a mis du temps à s’installer et a pris de l’ampleur crescendo sur ses cinq saisons.
La comparaison incessante entre les deux shows (même si l’un est la préquelle de l’autre) cause du tort à Better Call Saul, parce que OUI, ce ne sont pas les mêmes séries : d’une part parce qu’on connaît déjà la fin de Better Call Saul, et d’autre part parce que les thèmes abordés ne sont pas exactement les mêmes.
Ceci dit, la plupart des fans de Breaking Bad mais déçu•es par Better Call Saul que j’ai pu croiser semblent oublier une chose : les deux premières saisons de « BB » n’étaient pas vraiment des chefs-d’œuvre, c’est par la suite que l’histoire est devenue passionnante, voire addictive jusqu’à un final en apothéose !
La cabine téléphonique, meilleure amie de l’avocat véreux.
Donc si vous avez été rebuté•es par Better Call Saul, prenez votre temps et dites-vous qu’on y retrouve la même plume au scénario, cette utilisation toujours à propos du flashback ou du flash-forward qui permet d’offrir une toute autre dimension à la situation présente, et surtout cette lenteur savoureuse dans la façon de poser l’histoire.
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À la fin des deux premières saisons, vous aurez peut-être au premier abord la sensation que Better Call Saul ne vous aura pas apporté grand-chose, et pourtant… en creusant un peu, vous vous rendrez sûrement compte qu’elle est beaucoup plus puissante qu’elle n’y paraît.
Un peu comme Breaking Bad lors de ses deux premières saisons, en somme.
Better Call Saul — Pour en connaître plus sur le passé des protagonistes de Breaking Bad
Comment Jimmy McGill est-il devenu Saul Goodman ? Si dès les premières secondes, on comprend avec un flash-forward que Better Call Saul ne sera pas qu’une préquelle de Breaking Bad, la série s’intéresse — pour l’instant — au passé de deux protagonistes de BB : Jim McGill et Mike Erhmantraut, le patron de la sécurité de Gus Fringe dans Breaking Bad.
On y retrouve aussi quelques méchants bien vénères qui avaient donné du fil à retordre à Heisenberg.
Les scénaristes ont néanmoins annoncé qu’on retrouverait tout au long de l’avancée de Better Call Saul d’autres personnages emblématiques de BB.
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Et cet aspect est vraiment très jouissif pour le fan de « I Am The One Who Knocks » que je suis, parce qu’il permet aux scénaristes de poser des bases concernant des personnages qu’on retrouvera des années plus tard.
Parce Better Call Saul, c’est l’histoire de la fratrie McGill est (pour l’instant) parfaite
S’il y a bien un aspect particulièrement réussi dans Better Call Saul, c’est la relation entre Jimmy et son frère, Chuck, écrite à la perfection.
Les scénaristes disséminent tout au long des deux premières saisons des indices, des flashbacks, qui offrent vraiment profondeur et complexité au rapport entre les frangins.
L’histoire est compliquée mais relativement banale : on comprend assez vite que Chuck, l’aîné, a toujours voulu être le fils parfait alors que Jimmy, le cadet, s’est distingué en mettant pas mal de YOLO dans sa vie… et, fatalement, dans l’existence de ses proches.
On dit souvent qu’avec le temps et l’âge, les prises de tête familiales passées s’amenuisent et finissent par être pardonnées. Better Call Saul montre que ce n’est pas le cas — et surtout, on se demande à quel point sa relation avec son grand frère aura transformé Jimmy McGill en Saul Goodman.
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Better Call Saul — Parce que la réalisation et les acteurs sont fabuleux
Chaque épisode est un délice visuel, et ce kif cinématographique est accentué et amplifié par la justesse du jeu des acteurs.
On ne va pas épiloguer : la réal de Better Call Saul depuis l’épisode 1 est tout à fait fabuleuse. La photo est magnifique, et on y retrouve l’ingéniosité de certaines séquences marquantes de Breaking Bad. Chaque épisode est un délice visuel, et ce kif cinématographique est accentué et amplifié par la justesse du jeu des acteurs.
Ce petit génie.
Bob Odenkirk, qui incarne Jim McGill, est tout bonnement parfait dans un rôle où il dissémine déjà du Saul Goodman-mais-pas-trop. Rhea Seehorn, incarnant sa collègue Kim qu’on découvre dans la série, ou encore Michael McKean, qui incarne Charles (le frère de Jim), sont vraiment excellents, tout comme l’ensemble du casting.
Better Call Saul — Parce qu’y a moyen de la binge-watcher sur Netflix
La saison 2 venant de se terminer, vous avez à votre dispo vingt épisodes de quarante-cinq minutes, ce qui vous fait trente heures de régal devant votre ordinateur — de quoi passer un des week-ends prolongés à venir à vous délecter devant votre écran. Vous m’en direz des nouvelles !
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