Dans un précédent article, je t’ai présenté la communication non violente (CNV) et les étapes clés pour la pratiquer. Je te disais aussi qu’il était important, à mon sens, d’avoir quelques notions supplémentaires en tête pour la mettre en place efficacement.
Voici 4 conseils et 3 exemples pratiques pour t’aider à changer de mode de communication.
1 – Prendre du recul pour bien pratiquer la communication non violente
Souviens-toi de la première étape de la CNV : observer la situation et partager tes observations avec l’autre. Encore faut-il pouvoir comprendre et analyser ce qui est en train de se passer, et ça n’est pas si simple !
Nous sommes tous et toutes habituées à faire des interprétations plus ou moins justes de ce que les autres pensent ou disent, et c’est ce à quoi nous réagissons réellement dans le cadre d’une conversation.
Ça prend une énergie folle et beaucoup d’espace mental, sans compter que c’est le meilleur moyen de créer des incompréhensions. Alors qu’au fond, on sait parfaitement que la seule façon de savoir ce que quelqu’un pense ou a voulu dire avec cet emoji betterave, c’est de le lui demander.
Permets-moi donc de te partager une question magique et qui a fait ses preuves à travers les âges : « pourquoi ? ».
C’est comme ça que j’ai commencé à introduire la CNV dans ma vie : en demandant aux gens autour de moi pourquoi ils me faisaient telle ou telle réflexion que je jugeais blessante. Cela m’a permis de désamorcer moult conflits avant même qu’ils ne commencent, en comprenant que dans 100% des cas, l’intention de la personne n’était pas de me blesser. Je n’avais alors plus aucune raison de m’énerver.
2 – Ne rien prendre personnellement
Les aficionados des « Quatre accords toltèques » le savent bien : nos réactions en disent plus sur nous que sur la personne en face.
Nous voyons tous le monde à travers un filtre qui s’est construit en même temps que nous – en fonction de notre passé, de notre éducation, de notre confiance en nous, de nos valeurs. C’est ce qu’on appelle, en psychologie, le cadre de référence (on parle aussi de « lunettes » en développement personnel).
Cela veut dire que nous voyons le monde, la vie, les autres d’une manière unique. Nous avons chacun notre propre réalité, et une même situation est vécue différemment par chacun·e d’entre nous.
Si, par exemple, la ponctualité est essentielle à tes yeux, tu risques de vivre le retard des autres comme un manque de respect. Pourtant, il y a peu de chance pour que ta meilleure amie arrive systématiquement en retard à vos rendez-vous parce qu’elle attend tranquillement chez elle que l’heure tourne, en se frottant les mains pour mieux savourer le plaisir qu’elle prend à te manquer de respect.
Le problème, ce n’est pas elle et son retard, mais bel et bien le fait que tu n’aimes pas avoir l’impression qu’on te manque de respect. Ton possible énervement en dit donc plus sur toi, que sur ton amie. Et ses retards systématiques sont un indicateur sur elle, et non sur toi.
3 – Comprendre les autres… et soi-même
Tu l’as compris, la communication non violente c’est d’abord et surtout se mettre à nu émotionnellement. Ça veut dire reconnaitre ses faiblesses, ses erreurs et en prendre la responsabilité. C’est aussi reconnaitre ses besoins, ses limites et être capable de les exprimer.
On est donc dans une démarche d’introspection intense qui nécessite d’interroger d’abord ses propres réactions avant de décider que tout est de la faute de la personne en face.
Lorsqu’on ressent une émotion négative (colère, tristesse, énervement, jalousie…), il est donc important de commencer par se demander pourquoi on se met dans cet état. Qu’est-ce qui se passe exactement, là, maintenant ? Que ressent-on ? Pourquoi ? Qu’est-ce que les paroles ou le comportement de l’autre viennent réveiller chez nous ? Comment aurait-on voulu que cela se passe à la place ?
Ce n’est qu’une fois ce travail effectué qu’on pourra exprimer les choses calmement et chercher une solution avec l’autre personne.
4 – La communication non violente : un shoot de bienveillance
Pratiquer la CNV, c’est donc apprendre à mieux se connaitre, et à mieux comprendre les autres, sans jugement et sans leur prêter d’intentions. On part du principe que l’autre est sincère : s’il ne l’est pas, cela le regarde. Je ne peux réagir qu’à ce que mon interlocuteur accepte de me partager puisque je ne lis pas (encore) dans les pensées.
Cette façon de communiquer m’a fait incroyablement gagner en bienveillance ! Envers moi, d’abord : j’ai appris à poser mes limites et donc à me préserver, à dire non, et j’ai accepté de ne pas toujours être au top y compris dans ma pratique de la CNV (parce qu’on va pas se mentir, crier sur des gens, parfois, ça fait du bien).
J’ai aussi appris à m’excuser dans mes moments d’énervement – oui, en hurlant « JE SUIS DE MAUVAISE HUMEUR ÇA N’A RIEN À VOIR AVEC TOI MAIS LÀ J’AI BESOIN DE CRIER OK ?? ».
Bienveillance envers les autres, ensuite : je ne cherche plus à leur faire dire ce que je crois avoir compris, au contraire je les interroge sans jugement, en cherchant sincèrement à les comprendre. J’accepte leurs limites sans chercher à leur imposer mon point de vue.
La CNV peut prendre plusieurs années avant d’être mise en place de façon automatique, mais les bénéfices sont tels que je ne peux que vous encourager à vous y mettre dès aujourd’hui !
Trois exemples concrets de communication non violente
Un exemple de communication non violente au sein du couple :
« Quand tu laisses trainer tes affaires partout, cela me blesse parce que je me sens obligée de les ramasser et cela me donne l’impression d’être ta bonne. J’ai aussi besoin de vivre dans un environnement rangé pour me sentir bien, et voir du désordre partout, tout le temps, ça me déprime. J’ai conscience que je dois travailler à lâcher un peu le contrôle, que c’est aussi chez toi, mais en attendant cela me pèse vraiment. Est-ce qu’on peut trouver une solution qui nous convienne à tous les deux ? »
Un exemple de communication non violente au travail :
« Quand tu me dis que je suis nulle, cela me blesse beaucoup parce que je le vis comme une attaque personnelle et non comme une remise en question de mon travail sur ce dossier. J’entends que ce que j’ai fait ne te convient pas, et je suis ok pour recommencer. Mais dans ce cas, j’ai besoin que tu m’expliques d’abord précisément ce qui n’allait pas dans cette première version afin que je puisse fournir un travail qui correspond à tes attentes. »
Un exemple de communication non violente avec son tonton raciste/sexiste :
« Quand tu fais ce genre de blagues, cela me met très mal à l’aise car je crois profondément que nous sommes tous égaux et c’est une valeur très importante pour moi. Je sais que tu dis que c’est de l’humour, mais je ne trouve pas cela drôle. Est-ce qu’il est possible que tu évites ce genre de blague en ma présence s’il te plait ? »
=> Note : si tu t’en sens l’énergie, tu peux aussi essayer de comprendre le point de vue de ton oncle. Il n’a peut-être pas pris conscience de la portée que peuvent avoir des « blagues » ?
Tu peux aller visiter le site web de Lauranne Chavel Life Coach et thérapeute ou consulter son compte instagram @lochavel
Et toi, quels sont tes conseils et astuces pour pratiquer la communication non violente au quotidien ? Viens en parler dans les commentaires !
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