J’avais déjà très envie de voyager à Tokyo à la base, mais maintenant que je sais que l’artiste Yayoi Kusama y aura son propre musée cet automne, j’attends officiellement qu’on m’offre le billet.
Le bâtiment, conçu par l’architecte Kume Sekkei, était construit depuis 2014. Mais c’est pour mieux se consacrer à sa conception que l’artiste avait décidé de rester silencieuse jusqu’à aujourd’hui.
Yayoi Kusama, avant-gardiste unique en son genre
Née en 1929 au Japon, Kusama a alterné son enfance et son adolescence entre formation classique à l’École d’art de Kyoto, Hiroshima et hallucinations.
Celles et ceux qui se sont déjà penché•es sur son travail le savent bien : les pois, la répétition de motifs à outrance et les couleurs sont des thèmes récurrents.
Mais cette « lubie » provient à la base d’hallucinations — qu’elle explique commencer à avoir à l’âge de 10 ans.
Après avoir fixé une table pleine de petites fleurs rouges, elle en aurait vu apparaître partout autour d’elle, influençant grandement son style par la suite.
Elle commencera à exposer ses travaux à partir de 16 ans, mais sa famille et la société patriarcale japonaise dans laquelle elle évolue ne lui faciliteront pas la tâche.
Yayoi Kusama finit donc par quitter le Japon à la fin des années 50 pour s’installer en Amérique (sisi la quête de ses rêves) où elle s’y fera définitivement remarquer.
Elle a notamment collaboré avec Andy Warhol, Donald Judd, Yves Klein et plusieurs autres artistes des mouvements Pop-Art/Psychédéliques.
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Yayoi Kusama, une personnalité torturée
Yayoi Kusama, c’est aussi un concentré de tourments et de crises existentielles.
En 1976, elle tente de se suicider après être revenue au Japon, ce qui lui vaudra de
s’installer dans un hôpital psychiatrique au centre de Tokyo.
C’est là-bas qu’elle commence à démultiplier son recours aux pois (après une période « formes phalliques ») et elle en mettra en scène partout : sur des miroirs, dans des espaces clos, dans des endroits sombres…
Un peu à la manière qu’on lui connaît aujourd’hui, finalement.
Sa vie, elle la définit comme « un pois perdu parmi des milliers d’autres pois ». C’est pourquoi je l’adore, en plus d’apprécier l’ensemble de son travail.
Le projet de musée de Yayoi Kusama enfin dévoilé
Dans le quartier cosmopolite de Shinjuku, le musée ouvrira le 1er octobre. La peintre/sculptrice/écrivaine/j’en passe, du haut de ses 88 ans, ne cessera jamais de m’éblouir.
Cinq étages dont une salle de lecture, une consultation d’archives et un espace extérieur seront accessibles, et pour sa première expo, l’intitulé sera :
« La Création est une quête solitaire, l’amour est ce qui vous rapproche de l’art. »
C’est beau.
Elle représentera notamment sa série nommée My Eternal Soul, recueil de son accomplissement et de son expérience en tant qu’artiste ces 70 dernières années.
Le prix ? 1000 yens l’entrée, soit 7,70€…
COMBIEN DE YENS POUR UN BILLET POUR TOKYO EN OCTOBRE SVP ???
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