En parallèle de la lutte pour des avancées écologiques profondes sur le plan politique, l’intérieur de nos foyers peut être un terrain de transformations. Refuser la surconsommation, manger local, se déplacer autrement : autant de décisions individuelles plus durables, qui espèrent bien peser sur une trajectoire climatique et environnementale qu’on prévoit difficile.
Et surprise, dans ces décisions, notre genre joue un rôle non négligeable. Plusieurs études l’avaient déjà prouvé à l’étranger, et en France, c’est un rapport du think tank Terra Nova publié aujourd’hui et intitulé Les femmes et le changement climatique qui le démontre.
Les femmes, plus préoccupées par la situation écologique que les hommes
Selon l’étude menée par l’ObsCop 2020 et analysée par Terra Nova, les femmes sont plus sensibles aux enjeux environnementaux que les hommes. Ainsi, elles sont 52% à citer la préoccupation écologique comme une priorité, contre 42% des hommes.
Bien sûr, ces résultats sont à nuancer en fonction d’autres facteurs : au sein du groupe «femmes », les plus de 65 ans sont moins inquiètes de la situation que les moins de 35 ans, par exemple (59% contre 38%), et l’éducation joue un rôle fort. L’étude indique en effet que « plus on est éduqué, plus on est sensible à la question environnementale ».
Mais tous facteurs confondus, les résultats attestent que les plus grosses différences se font en fonction du genre
:
« Une femme issue des classes moyennes est plus sensible aux enjeux environnementaux qu’un homme issu des CSP+, et une femme ayant un faible revenu reste légèrement plus sensible à l’enjeu environnemental qu’un homme à revenu élevé »
Dans la pratique, les femmes agissent plus
Chez les personnes interrogées, le changement de nos modes de vie est perçu comme le meilleur moyen de limiter le changement climatique, quels que soient leur genre ou leurs revenus. Dans la pratique, cela se traduit par des gestes quotidiens qui évoluent : le tri sélectif, les changements de consommation et de mode d’alimentation…
Et dans tous ces domaines, les chiffres montrent que les femmes se mobilisent plus que les hommes. Ainsi, elles sont 93 % à affirmer qu’elles privilégient « systématiquement ou de temps en temps les fruits et légumes de saison » (chez les hommes, ce chiffre s’élève à 86%), et 95 % d’entre elles déclarent trier leurs déchets contre 89 % des hommes.
Sur la question de la viande, l’écart se creuse un peu plus sensiblement : ce sont 75% des femmes qui affirment limiter leur consommation de viande animale, contre 59% des hommes, un rappel que l’alimentation porte elle aussi des marqueurs genrés.
On peut se réjouir de voir ces chiffres aussi élevés : c’est tout de même signe que la grande majorité des personnes interrogées sont prêtes à changer leur mode de vie et à s’investir dans des gestes plus écoresponsables. Mais ces disparités entre homme et femmes montrent combien la charge mentale écologique est portée par les femmes, qui sont souvent à l’initiative des transformations dans les foyers.
Et vu l’ampleur de la tâche qui nous attend, c’est une charge dont on se passerait bien !
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