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Vous faire rire en parlant du dernier rapport du GIEC sur le climat, c’est possible sisi

Vous faire marrer en parlant du dernier rapport du GIEC sur le climat, c’est l’exercice d’équilibriste de haute volée auquel s’attaque notre chroniqueuse Chloé cette semaine.

Jeudi dernier, je suis tombée sur un rapport et je ne pense pas avoir besoin de préciser de quel rapport il s’agit puisque si j’en crois mon fil Instagram vous l’avez lu aussi et depuis, nous pourrissons nos messageries privées respectives à grand renfort de prédictions apocalyptiques. Je n’avais pas attendu ce rapport sur le réchauffement climatique pour avoir des doutes quant au destin planétaire. Chez moi les canicules, c’est super bonne ambiance. Je reste inerte sur le canapé, les pieds dans une bassine d’eau qui croupit au fur et à mesure des jours et le ventilateur qui tourne à plein régime fait valdinguer mes larmes alors que je répète inlassablement qu’on va tous mourir, et qu’on l’aura bien mérité, car j’ai encore acheté des pyjamas pour les enfants dans une célèbre enseigne de fast fashion. Mais comme je vis aux Pays-Bas, une pluie froide vient rapidement balayer la psychose ambiante et la vie reprend ses droits.

Pourtant, malgré une météo normale, depuis jeudi plus rien n’arrive à me calmer et je gigote dans tous les sens, consciente que le rebond immédiat exigé dans ce foutu rapport n’aura probablement pas lieu. Parce que d’un côté, j’ai envie de faire confiance à l’humanité et de la croire capable des plus belles prouesses pour assurer sa survie (après tout, c’est bien un humain qui a inventé la pizza), mais en même temps ça sent encore le deuxième tour Macron VS Le Pen pour la présidentielle, donc qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, on va tous crever.

Est-ce que j’ai vraiment bien fait d’avoir des enfants ?

Ni les nuits que mon petit dernier passe à me hululer dans l’oreille ni le 300e visionnage de l’épisode où Peppa Cochon se dispute avec sa copine Suzy Mouton n’étaient encore parvenues à me faire regretter mon choix de maternité.  Je fais partie des gens qui incriminent un mauvais partage des ressources plutôt que la surpopulation et jusqu’au bout je me serai autopersuadée que nos petits efforts et notre éducation verte pourraient changer la donne. Parmi tous nos chers trésors, il devrait bien y en avoir au moins deux ou trois qui soient VRAIMENT HPI et qui vont trouver la solution pour nous sortir de là sans que les boomers n’aient besoin de renoncer à leur petit confort, n’est-ce pas ?

Je pense toujours que la génération de nos enfants va devoir trouver des solutions. Mais le joli fantasme version Google Corp qui met en scène nos inventeurs et inventrices en herbe dans des laboratoires rutilants, mais non polluants, se transforme peu à peu en remake de Mad Max. Les solutions mises en place serviront avant tout à survivre sur une terre aride et à tuer efficacement des armées de zombies, puisque si j’en crois mon catalogue Netflix, une fin du monde ne peut pas se passer de morts-vivants.

« – C’est trop la merde, je dis à mon mari, il ne nous reste plus qu’à nous soûler atrocement à la vodka coca qu’on boira dans des gobelets en plastique pour oublier ! – Chloé, déjà la vodka coca tu oublies, on n’a plus 16 ans, et en plus, je te ferais remarquer que les enfants sont là, devant toi et qu’il est 14 heures de l’après-midi… »

Décidément, on aurait mieux fait de ne pas les avoir ces enfants.

En tant que femme et mère, je suis directement responsable de la situation

Vous auriez dû me voir il y a cinq ans, complètement déglinguée, jetant mes capsules de café en plastique dans la poubelle générale et arrosant mes plats d’une sauce en poudre dans laquelle j’avais mélangé de l’eau en bouteille. Entre-temps, j’ai eu des enfants et sans rien voir venir, j’ai commencé à développer un truc qui m’était jusque-là totalement étranger : des valeurs et une conscience écologiste que j’ai rapidement partagées avec les membres de mon foyer. C’est vraiment super parce qu’en 2021, nos mecs sont pour la plupart d’accord pour se laver les cheveux au shampoing solide si on leur demande, alors que ça ne mousse même pas. J’ai énormément de chance d’avoir un mari mêêêrveilleux qui accepte de manger les plats végétariens que je prépare alors que ce n’est pas facile pour lui, on le sait hein, les hommes ont besoin de manger une grosse entrecôte à tous les repas. Ou en l’occurrence du poulet de batterie, vu le prix de l’entrecôte et tant pis si on doit tous en crever dans vingt ans, le nouvel ordre vegan est beaucoup trop prosélyte, on dirait des féministes.

Jeudi soir, évidemment, je n’ai pas réussi à dormir, ressassant en boucle les couches jetables de mes enfants, qui une fois jetées étaient (probablement) acheminées tout droit sur la banquise dans le simple but d’asphyxier les ours polaires. Quel avenir pour mon bébé que je sacrifiais sans scrupules sur l’autel des lingettes imbibées ? Je me suis tournée et retournée dans le lit, arrivant à la conclusion que si tout le monde était comme moi, on se serait éteints depuis longtemps. À mes côtés, mon mari respirait paisiblement, happé par le sommeil du juste. On aurait presque pu croire que je n’avais pas passé la soirée à lui rabâcher qu’on allait tous mourir.

Comme disait Coline dans sa vidéo « J’en ai marre d’être écolo », la charge mentale écologique repose souvent sur les épaules des femmes, d’où l’impression d’être l’unique responsable de la situation écologique, puisque si je sombre de nouveau dans le consumérisme carnivore, tout mon foyer sombrera avec moi.

La solution, c’est que je n’ai pas de solution

Alors voilà, depuis le dernier rapport du GIEC, je suis en PLS et tous mes contacts parents aussi. Mais je n’ai pas envie de finir cette chronique avec une réflexion pseudo-philosophique cynique ou à l’inverse pleine d’espoir. Comme a dit Freud (ou Platon peut-être ?) : « tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. »

Après tout, mon travail c’est de distraire mes lecteurs et de créer des sites internet, pas d’analyser un rapport d’expertise complexe. Par contre, je voudrais vous proposer quelque chose qui va nous faire du bien : réfléchissons chacune et chacun à ce que l’on pourrait faire pour endiguer la situation. On peut élaborer des solutions à notre échelle, mais vous-même vous savez que ça ne suffira pas, alors comment force-t-on les grandes entreprises et les gouvernements à se bouger les fesses ?

Moi j’avais une idée à base de dépôt de couches usagées devant le Parlement, mais bon, si vous avez mieux, je suis preneuse…

À lire aussi : Faire des enfants et/ou sauver la planète ?


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Les Commentaires

2
Avatar de eLLuLa
6 juillet 2021 à 01h07
eLLuLa
Toujours aussi piquante !
0
Voir les 2 commentaires

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