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Rencontre de ligue des champions 2014-15 entre le PSG et Veszprem. A la Halle Carpentier (Paris), le 12 avril 2015. // Source : Wenflou / Wikimedia Commons
Actualités France

Violences sexuelles : Bruno Martini, condamné pour corruption de mineur, s’épanche dans les pages de L’Équipe

Le 25 janvier 2023, l’ancien gardien de l’équipe de France de handball a été condamné pour « corruption de mineur » et « enregistrement d’images pédopornographiques ». Le 20 mars 2023 dans L’Équipe, il s’apitoie sur son sort et déroule ses arguments sans contradictoire. Ce qui interroge sur la couverture médiatique de ce type d’affaires.

Pour une fois, la justice avait pourtant donné raison à la victime. Le 25 janvier dernier, le double champion du monde Bruno Martini était condamné pour « corruption de mineur » et « enregistrement d’images pédopornographiques », écopant d’un an de prison avec sursis, de 2500 euros d’amende et de l’interdiction d’exercer avec des mineurs pendant cinq ans.

Il avait plaidé coupable face aux faits qui lui étaient reprochés, à savoir d’avoir abordé un adolescent de 13 ans via les réseaux sociaux, d’avoir échangé avec lui plusieurs selfies et vidéos à caractère sexuel et de lui avoir proposé de payer son taxi pour qu’il le rejoigne. Finalement, l’adolescent ne s’était pas présenté, et avait déposé plainte en 2020.

« Je ne suis pas pédophile, je le répète : je pensais qu’il s’agissait d’un jeune adulte »

Dans un grand entretien accordé au journal sportif L’Équipe, Bruno Martini s’est épanché sur sa « culpabilité » et sa « honte » vis-à-vis de sa famille, se défendant avec lyrisme et réitérant les arguments déjà évoqués lors de son procès sur la terrible méprise dont il aurait été « victime » en estimant incorrectement l’âge du jeune homme. Cette parole, livrée brute, n’a pas tardé à susciter l’indignation, et à questionner la manière dont on présente les mots des accusés dans le discours médiatique :

Est-il pertinent de relayer la parole des auteurs de violences sexuelles, au nom de la liberté d’expression ? Comment la présenter ? Faut-il la nuancer, proposer un contradictoire pour la mettre en perspective ?

À lire aussi : Féminicides : « La manière dont on nomme les choses n’est jamais politiquement neutre »

S’interroger collectivement sur ce qui répond ou non, au devoir d’information, et sur l’éthique de la nomination

Dans une interview pour Madmoizelle, Giuseppina Sapio, maîtresse de conférences à l’Université Paris-8 en information et communication, spécialiste experte du traitement médiatique des violences conjugales et des féminicides, revenait sur cette question, dans le cas notamment, des affaires de féminicides :

C’est essentiel d’avoir un contradictoire, pour mettre cette parole en perspective. On peut faire appel aux associations de victimes, à un collectif qui fait des comptes, à des militants… Il faut s’interroger sur comment on nomme les choses, et la responsabilité que l’on endosse en construisant une réalité que l’on fait exister par nos mots.

Giuseppina Sapio

Comme le rappelle l’experte, en 2011, la Convention d’Istanbul a posé un cadre pour le traitement journalistique des violences sexuelles, appelant les journalistes à s’interroger sur la pertinence des éléments, discours et détails relayés. Répondent-ils au devoir d’information du journaliste ? L’entretien de Bruno Martini est une preuve supplémentaire qu’il devient urgent d’engager une réflexion collective sur la manière dont nous abordons et concevons ces violences, aussi bien dans l’espace médiatique et politique, que dans les discours qui façonnent notre société, et sont, très souvent, imprégnés d’imaginaires culturellement construits à partir de biais sexistes.


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Les Commentaires

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Avatar de Matilda Verdebois
23 mars 2023 à 21h03
Matilda Verdebois
En plus, la peine qu'il a eue est plutôt légère. Chercher à minimiser son geste ne le grandira pas. Il a merdé, il le sait puisqu'il a plaidé coupable, il devrait juste faire profil bas pendant un temps.
Je ne comprends pas trop la démarche de l'Equipe. La recherche du scoop ?
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Voir les 2 commentaires

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