Petits, on imaginait tous le futur en terme de voitures volantes et cerveaux bioniques. Marty Mc Fly nous paraissait plus séduisant que l’emploi jeune du collège et avec Le Cinquième Élément, Luc Besson nous semblait être le prophète le plus pragmatique du monde adulte. Les marques se terminant par « 2000 » symbolisaient sincèrement la modernité et du haut de nos 15 ans, on se voyait presque être les futurs arrières grands-parents de gosses constitués d’hologrammes (un peu comme Tupac, ou Elvis). Ah, vision caricaturale du XXIe siècle !
Entre temps, Christina Aguilera a pris du poids, les peuples arabes se sont soulevés, plus personne ne boit de Candy Up en se sentant cool… mais toujours pas de voitures volantes.
Ça fait pourtant 12 ans qu’on est entrés dans les années 2000, 12 ans que les marques se terminant par « 2000 » regrettent leur appellation désormais désuète, 12 ans qu’au réveillon, y a toujours un mec pour passer cette chanson. Alors OK, on n’a toujours pas les voitures volantes, mais il y a bien deux ou trois que je n’avais pas vu arriver dans ma boule de cristal Mattel.
1. La possibilité de deviner le nom de la chanson qui passe en ce moment
Qui l’eût cru ? Aujourd’hui, quand une chanson que tu aimes passe à la radio du Monoprix, tu peux dégainer ton portable et, boum,
Shazam te sonde la mélodie et t’offre le nom de l’artiste et le titre en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « où est le rayon lardons fumés ? ».
Comment faisait-on avant, déjà ? Ah oui. On restait des heures durant l’oreille collée à Fun Radio, Skyrock et Le Mouv’ pour essayer de tomber sur la dite chanson. Le doigt prêt à appuyer sur REC, on enregistrait alors le tube, jusqu’à finalement supplier nos parents de nous acheter le single en CD 2 titres à chaque virée hebdomadaire chez Auchan. Attendez, il paraîtrait même qu’il fut une époque lointaine où les rappeurs mettaient des mois et des mois à retrouver une instru, à coup de virées chez les disquaires de la région. Si je ne dis pas de bêtises, les dinosaures existaient encore, à l’époque.
2. Les ongles qui ont l’air d’avoir été plongés dans de l’amiante sans aller à Tchernobyl
Si à l’époque où je me mettais du Blanco (quoi, comment ça vous dites Tipp-Ex ?) sur les ongles (rassurez-vous, c’était en 1996, après j’ai arrêté de trouver ça rock’n roll) on m’avait dit qu’un jour, rien qu’en passant un aimant sur ma manucure je pourrai obtenir des ondulations de couleurs, JAMAIS ô grand jamais je ne l’aurais cru.
La possibilité d’avoir sur mes mains l’équivalent stylistique de l’écharpe tie and dye de ma tante prof d’histoire géo est à la fois très plaisant et carrément flippant. Mais au moins, pendant les dîners de famille, ça offre une raison à mes aïeuls de me parler d’autre chose que de ma situation sentimentale ou professionnelle (« pourquoi tu n’essayes pas d’avoir un CDI au Figaro ? », « tiens, tu approches les 25 ans, quand comptes-tu te marier ? ») AU SECOURS. Heureusement que le nail art est un sujet bien moins clivant (et vous devriez voir nos tutos Nail-Art en vidéo, ils déglinguent)
3. Le droit de jeter le rouleau de papier toilette directement dans la cuvette
Mais quel bonheur, oh quel bonheur, de voir le rouleau de papier toilette vide tournoyer au fond de la cuvette en même temps que son petit caca ! La vision de ces deux entités disparaissant dans une valse intrépide est aussi satisfaisante qu’une séance de yoga offerte par le comité d’entreprise de mon paternel. C’est dire le sentiment d’accomplissement.
Si on m’avait dit un jour qu’il serait possible de jeter le tube sans risquer d’avoir à faire appel à un plombier jouant sur ma détresse pour justifier ses prix exorbitants, j’aurais peut-être repris espoir en ces luttes perdues d’avance qu’ont été mes notes en mathématiques (je n’ai jamais rien compris aux fonctions affines), la paix dans le monde (j’ai toujours pensé que Gandhi était une figure mythologique inventé par les reptiliens du pacifisme international) et ma tentative d’aimer le Pastis et les Car en Sac (les goûts anisés m’ont toujours donné envie de vomir). Mais bon.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Et oui je découvre totalement ce truc, et pourtant je passe ma vie devant la télé, alors mes yeux et mes oreilles doivent faire un tri sélectif de ce qu'il s'y passe.
Mais Lotus c'est pour les riches, moi mon PQ c'est du Leader Price, haha.