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Je suis travailleuse sociale auprès de personnes handicapées

Léa a choisi de travailler sans le secteur du social. En tant que conseillère en économie sociale et familiale, elle accompagne des personnes handicapées dans leur quotidien.

Léa a bientôt 25 ans, elle est originaire de la Bresse, et elle fait partie de la team des travailleurs et travailleuses sociales.

Travailler dans le secteur du social

Elle a voulu témoigner des réalités de son travail dans le secteur du social.

Un secteur à vocation qu’elle adore, mais qui peut parfois être compliqué à vivre au quotidien.

Avant d’attaquer sur ton travail, est-ce que tu as une passion ou un kif dans la vie ?

J’aime la mode.

Et justement, dans mon travail, ce n’est pas toujours évident. Eh oui, les travailleurs sociaux ont la réputation d’être en sarouel Desigual !

Et bien figure-toi que ça se vérifie, alors parfois je sens que je dénote un peu et l’importance que j’apporte à mon apparence a pu m’être « reprochée ».

Je tenais à en parler car ce n’est pas toujours facile auprès de mes collègues, on me « taquine » souvent autour de ça, parce qu’on attendrait d’une travailleuse sociale qu’elle ait ce fidèle style « baba cool ».

En tout cas, je reste moi-même et je continue à être bien dans mes baskets avec mes fringues.

Et ton job alors, c’est quoi ?

Je fais partie de la team des « travailleurs et travailleuses sociales ». Comme les éducateurs et éducatrices spécialisées et les assistantes sociales.

Nous sommes au même niveau d’études, ce qui nous distingue ce sont nos spécialités.

Moi, je suis Conseillère en Economie Sociale et Familiale (CESF), c’est à dire que je suis spécialisée dans l’accompagnement global à la vie quotidienne, notamment l’aide au budget et aux démarches administratives.

Je suis en poste de référente sociale au sein d’une association. La structure est un « Service d’Accompagnement Renforcé par le Logement ». Nous accompagnons des personnes en situation de handicap psychique, bien souvent sortants de psychiatrie.

L’association possède 39 logements dispersés dans la ville de Lyon.

Notre rôle est d’accompagner ces personnes dans le logement, au travers de la vie quotidienne (faire ses courses, son ménage, gérer ses démarches administratives, avoir une vie sociale, etc.).

Les personnes sont accompagnées pendant 3 ans dans le but qu’elles se réinsèrent ensuite.

Travailler dans le social : une vocation ?

Pourquoi tu aimes ce que tu fais ?

Je dis souvent qu’on apprend aux personnes qu’on accompagne, mais qu’elles nous apprennent tout autant !

Ce que j’aime dans mon métier c’est que c’est enrichissant, humainement et personnellement. J’apprends beaucoup sur moi.

Est-ce que c’est le domaine que tu avais choisi dès le départ ou tu t’es retrouvée ici après une réorientation ?

Ma mère travaille dans le secteur du social, et je pense que ça a dû me guider dans mon choix. Chez nous ça a toujours été un peu naturel « d’aider les autres ».

Dans ma vie personnelle, j’ai toujours été la personne qu’on venait voir pour se confier, et encore aujourd’hui je sais mieux écouter que parler.

Alors avec ses aspects là, travailler dans le social était plutôt logique

.

Pour être honnête, j’ai fait le choix du métier CESF par hasard quand il fallait faire les choix après le bac… Je me suis dit que je verrai bien où ça me mène !

Qu’est-ce que tu as eu comme formation ?

J’ai fait un BTS ESF (économie sociale et familiale) qui s’effectue en deux ans après mon bac général ES. C’est un diplôme de niveau bac + 2 qui se prépare en formation initiale.

Être titulaire du BTS ESF conduit à la vie professionnelle, cependant, il est conseillé de poursuivre sur une année complémentaire pour obtenir le Diplôme d’État de conseiller en économie sociale et familiale (DECESF) pour être CESF.

J’ai donc fait cette troisième année.

Être travailleuse sociale au quotidien

Est-ce que tu as une journée type ?

Clairement, les journées ne se ressemblent pas ! On alterne sans arrêt selon nos suivis.

Je peux avoir à la fois des rendez-vous au bureau, où je vais surtout faire des démarches qui nécessitent d’avoir un ordinateur.

Soit je vais au domicile des personnes que j’accompagne, pour voir comme ça se passe, si elles se sentent bien chez elles.

J’ai aussi beaucoup de rendez-vous à l’extérieur, par exemple des rencontres avec les équipes de soins (psychiatres, infirmières, psychologues), les mandataires judiciaires (beaucoup sont sous mesure de protection), mais également des démarches avec des partenaires (CAF, bailleurs sociaux…).

Il y a des journées très calmes et d’autres beaucoup plus mouvementées, avec souvent des imprévus et des urgences !

Ton petit bonheur qui fait que tu kiffes ton boulot ?

Mon petit bonheur est tout simple, c’est quand je vois qu’une personne accompagnée n’a plus besoin de moi !

C’est toujours triste de les voir partir et en même temps tellement satisfaisant de voir qu’elles évoluent et « volent de leurs propres ailes ! ».

La qualité indispensable pour s’épanouir dans ce job ?

La première qualité qui me vient en tête c’est : la détermination.

Il en faut de la volonté pour faire valoir les droits des personnes que l’on accompagne et rester tenaces face aux situations les plus compliquées.

La qualité d’écoute et d’empathie est indispensable, bien sûr, car on travaille avec des êtres humains.

Je pense aussi que la maitrise de soi est une des caractéristiques les plus importantes. Nous avons parfois à faire à des personnes très désagréables ou provocatrices.

Rester à l’écoute et les comprendre est parfois très difficile et il faut garder son sang froid. En travaillant j’ai beaucoup évolué sur ma patience et il en faut dans ce travail.

Et pour finir, tu gagnes combien ? (Parce que c’est important de savoir à quoi s’attendre !)

Je gagne 1 480€ net, après 5 ans d’expérience. Oui, par contre, il ne faut pas aller dans le social pour être riche !

À lire aussi : Mathilde, infirmière en psychiatrie, nous raconte son quotidien fait d’empathie et de soins


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Les Commentaires

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Avatar de Ninananere
3 août 2019 à 14h08
Ninananere
Et bien je pense qu'on travaille dans la même association, les 39 logements sur Lyon me font tilt...
Merci beaucoup pour ton article, c'est très intéressant d'avoir le point de vue d'une personne travaillant sur un autre pôle (hébergement pour ma part) mais dans le même milieu, et de voir un peu comment ça se passe ailleurs dans l'association. Merci!
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