Editions Naïve
Partis précipitamment de Los Angeles, Jeliza-Rose et son père, un vieux rockeur sur le retour drogué jusqu’à l’os, viennent de s’installer dans une ferme décrépie plantée dans un bled paumé du Texas. Papa étant incapable de s’occuper d’elle, la petite est bien obligée de se débrouiller seule dans son nouvel environnement. Ce qui ne change pas grand chose pour ce "baby-junkie" habitué à être livré à lui-même des journées entières.
La voici donc qui explore la vieille baraque et ses alentours en compagnie de Classique, une tête de Barbie récupérée dans une brocante qu’elle considère comme sa "meilleure amie". Elle y croise les habitants du lieu (écureuils fous, fourmis légionnaires, lucioles-fées etc) et s’invente des histoires fantastiques inspirées tantôt d’Alice au Pays des merveilles, tantôt des émissions de télé à sensation qu’elle regardait à LA. Elle vit sa vie, un pied dans la merde, l’autre de l’autre côté du miroir.
Le tableau qu’on devine à travers les yeux de cette petite fille poussée n’importe comment, est bien étrange. Les faits en eux-mêmes pourraient difficilement être plus glauques. Mais vus et interprétés par Jeliza-Rose, ils semblent nimbés d’un voile surréaliste et féérique. D’où une sorte de conte à la beauté étrange et cruelle, poignant mais pas du tout mélo. Pas étonnant que le réalisateur Terry Gilliam ait décidé de s’en emparer…
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