Graff, pochoir, mosaïque… le street art est le nom générique décrivant ce mouvement artistique qui s’empare de nos rues. Une discipline qui va de pair avec le hip hop, le breakdance et le beatbox, et qui s’est trouvée il y a quelques jours dans les merveilleux locaux de la Bellevilloise, re-questionnée par l’évolution des technologies numériques.
Cultural Behavior et Madone (une marque de fringues dont on vous parlera prochainement) nous ont invitées à venir découvrir l’événement. Conférence sur les nouvelles technologies dans le street art, séance de scratch, beatboxeurs talentueux, expo de photo, performance de graff, live painting, théâtre, danse et breakdance : les soirées de vendredi et samedi ont été hautes en couleurs ce week-end à la Bellevilloise !
Et puisqu’on avait une place en plus pour découvrir l’atelier de graff virtuel, on a décidé d’inviter une de nos lectrices. Vous avez été nombreuses à nous adresser des e-mails très convaincants, et le choix a été rude. Mais pour cette fois, c’est Margot qui a eu la chance de venir tagger sur écran ! Report.
Il est 17h30 et je rejoins Margot à l’entrée de la Bellevilloise. Margot est directrice artistique, passionnée de street art, globe-trotteuse (elle revient de 10 mois de vagabondage partout dans le monde), a travaillé pour plusieurs grandes marques, dont Carambar, pour qui elle a notamment oeuvré à l’écriture des fameuses blagues. On allait bien s’entendre, c’était certain.
On se rend alors dans l’atelier Picturae 2.0. Là, Benjamin nous accueille pour nous parler de son installation permettant de faire « du graff virtuel ».
Il y a un an, entouré de programmateurs et codeurs, Benjamin a travaillé sur ce dispositif composé d’un grand écran (une toile virtuelle) et d’une fausse bombe de peinture, de laquelle s’échappe une lumière infrarouge répondant à un récepteur caché derrière l’écran.
La « manette » en bois singeant la forme d’une bombe de peinture permet de « graffer » directement sur la toile virtuelle, puisque tous les mouvements de l’utilisateur sont retranscrits à l’écran. Le projet a été développé avec Openframeworks.
Benjamin nous présente la boîte à outils située sur le côté droit de l’écran : une liste d’onglets permettant de changer la couleur du tracé, moduler la largeur du trait et choisir le type de peinture.
Margot s’essaye alors au graffiti sur écran, pendant que Benjamin raconte en riant qu’un visiteur passé l’après-midi a qualifié son installation de « graff de droite » .
Ce graffiti de salon a t-il vocation à supplanter le tag vandale, la pratique puriste de la peinture, celle qui se passe dans la rue ? « Non. Le but ici est d’atteindre un nouveau public, pas de convaincre les mecs qui font des trains de peindre en intérieur. C’est une vision ludique du street art que l’on expose là : les gens jouent avec le dispositif, expérimentent de nouvelles choses. Les enfants y sont réceptifs, ils dessinent… À terme, on aimerait même incorporer un son qui irait de pair avec le tracé », explique Benjamin.
Après les (fructueux) essais de Margot, c’est maintenant à mon tour d’essayer la bête. Je convoque le corporatisme qui sommeille en moi, et m’attelle à un tag plutôt partisan…
… mon blase et ma rédac. YEZZIR.
(Ça vaut ce que ça vaut, mais je l’ai fait avec amour, hein)
L’approche du projet est intéressante en ce sens qu’elle questionne une des pratiques les plus primitives de l’art (la peinture murale) et la transpose de façon numérique, via une interface très interactive.
Avec le rap qui passait dans les enceintes de la salle, on avait presque l’impression de faire un terrain sympa avec des potes ou une session nocturne en solo. Manquait plus que le bruit de la canette, et on s’y serait vraiment cru.
— Plus d’infos sur Pictuaret.net Et les photos sont de Tony Trichanh, dont voici le blog !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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