Précédemment dans #62jours : Lettre d’excuses à moi-même : pardon pour le mal que je t’ai fait #62jours
Je suis pas venue ici pour souffrir, ok ? Ben non, ça tombe sous le sens. Je n’aime pas souffrir. Qui aime ça ? J’avoue, chacun ses kinks, je juge pas, mais justement… Parfois, la souffrance provoque du plaisir.
Bon, c’est pas mon cas, je ne suis pas une adepte du BDSM, j’aime pas prendre des coups et encore moins en donner (ouais, encore moins que les recevoir…). Et pourtant, moi aussi, je prends parfois du plaisir dans la souffrance.
Prendre du plaisir… dans la souffrance ?
Ça m’a traversé l’esprit alors que j’étais en train de courir un 5 km sur les bords de mer à Marseille, dimanche 25 juin, pour les événements #ROXYFitness.
Il faisait une chaleur à ne pas se foutre au soleil, et j’étais en train d’avaler la poussière soulevée par un millier de runneuses.
Le ciel d’acier, la réverbération du bitume, les douleurs musculaires, rien de ceci n’était plaisant.
J’étais en train d’en chier. Alors je me suis dit que j’allais arrêter, parce que qu’est-ce qui m’oblige à m’infliger ça ?
Je serais pas mieux en bikini, les orteils dans l’eau, comme les plaisanciers que je passe à grandes foulées, écarlate, le souffle douloureux ?
Et c’est là que je me suis rendu compte d’un truc : j’avais davantage envie de continuer que d’arrêter. Alors que j’avais objectivement zéro raison de persévérer.
Tout était pénible. J’avais même pas réellement envie d’être en train de courir. Mais ça me procurait un KIF, j’te raconte pas.
Souffrir… et résister, deux sensations différentes
Dans ma tête, j’étais pas en train de souffrir, j’étais en train de résister. La chaleur, la poussière, c’était la vengeance des éléments, et ce matin-là, j’étais plus forte qu’eux. J’ai pas abandonné.
Les douleurs musculaires, c’était pas un bras de fer entre mon esprit et mon corps, c’était une démonstration de mon potentiel : ça fait mal, mais pas assez pour m’arrêter.
J’étais pas en train de crever sur cette piste, j’étais en train de me dépasser. C’était une vieille version de moi-même qui était en passe de dépérir, et c’était elle qui voulait me pousser à abandonner, comme une tentative désespérée de me convaincre que « c’était mieux avant ».
C’était mieux quand je me sentais trop lourde et trop empotée pour me lancer des défis sportifs. Quand j’étais trop fatiguée et trop occupée pour enfiler mes baskets et avaler 5 km juste parce que je peux le faire en 30 minutes. Et que j’aurai toujours 30 minutes par jour à consacrer à mon corps, à mon bien-être, à ma santé.
En chier parfois, pour se dépasser ?
Je suis pas venue ici pour souffrir, mais parfois, la souffrance est une transition, une étape de transformation par laquelle je passe pour devenir une meilleure version de moi-même. Un peu comme « tu enfanteras dans la douleur », je me métamorphose dans la souffrance.
Ça veut pas dire que je suis prête à en chier tous les jours, en attendant que ma situation s’améliore comme par magie. Ça veut dire que je suis prête à taper dans mes réserves et résister, quitte à en souffrir, pour réussir, vaincre, persister, accomplir. Devenir meilleure, tout simplement.
L’expression « seuil de douleur » ou seuil de tolérance a pris tout son sens à mes yeux, ce jour-là. C’est un seuil. Si je m’arrête là, je ne vais nulle part. Pour avancer, il faut le dépasser.
Je suis pas venue ici pour souffrir, mais je suis prête à souffrir pour pouvoir avancer plus loin, plus vite. Pour devenir une meilleure version de moi-même.
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