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Culture

Sélection d’histoires d’amour… pas comme les autres

Ah, l’amour ! Pour lutter contre la morosité ambiante et Fifty Shades of Grey, la rédac’ vous propose ce mois-ci quelques histoires d’amour toute mignonnes… ou pas.

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Haut les coeurs, les enfants ! C’est bientôt le printemps, les oiseaux vont se remettre à chanter, et les allergies vont venir remplacer votre rhume des foins quasi-permanent ! N’est-ce pas le moment idéal pour parler d’amouuur et de coeurs en fête qui frétillent à l’unisson ?

Comment ça, « c’est bon on en a déjà bouffé à la St Valentin et puis il fait moche » ? Ah, mais cessez de faire la tête, enfin. Il n’est pas question de refaire une crise de foie à trop manger de chocolats ou de nutella seul-e devant sa télé ! (Et puis si vous vouliez du soleil, il fallait vivre dans le sud)

À lire aussi : Sélection de livres qui rendent heureux

Parce qu’on vous aime d’un amour vrai, à la rédac’, quelques membres ont accepté de parler d’histoires d’amour qui les ont marquées, et qui, selon elles, changent un peu des histoires habituelles…

Virus L.I.V.3 ou la mort des livres, par Christian Grenier

Virus L.I.V.3

Cy. commence d’entrée avec un roman qui, à vue de nez, ne parle pas beaucoup d’amour… Mais qui sait ? Virus L.I.V.3 est un choix atypique dans le sens où il s’agit d’un roman jeunesse d’anticipation, dont l’histoire se situe en 2095. Mais alors, en quoi saura-t-il faire battre la chamade à nos petits coeurs ? Chut, Cy raconte.

C’est l’histoire, inspirée de Farenheit 451, d’une jeune femme sourde nommé Allis qui vit dans une société divisée en deux clans, les « Lettrés » et « Zappeurs ». Les uns sont des adeptes de l’informatique, et les autres y sont allergiques. Lorsque les Zappeurs créent un virus qui efface les livres à leur lecture, la guerre menace d’éclater à tout moment.

Alors qu’elle est en pleine conversation virtuelle avec un certain Mondaye, Allis est appelée en urgence pour être chargée de retrouver l’inventeur du virus, et ainsi l’antidote. Pourquoi elle ? Parce que, ne pouvant pas parler, elle utilise des écrans pour communiquer et est ainsi la seule à pouvoir infiltrer les Zappeurs sans se faire remarquer.

Alors vous allez me dire, elle est où l’histoire d’amour là, espèce d’arnaque ? En fait, je peux rien en dire sans dévoiler un truc. Et le fait de dire que je ne dois rien dire risque de dévoiler un truc, tu me suis ? En tout cas, c’est typiquement le style de livre que j’ai lu jeune et que je continue de relire adulte. C’est limpide, ça coule tout seul, l’histoire est intéressante et pas culcul. Et le héros est une femme dotée d’un handicap qui devient le meilleur des atouts, et ça c’est hyper badass.

Apologie de la viande, par Régis Clinquart

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Amour et paix sur la terre ! Miquette

, votre nouvelle OrchestreuZ préférée, signe ici sa toute première participation aux sélections littéraires de la rédac’ ! Et pour cela, elle a choisi un roman dont le titre fleure bon la romance et les petits oiseaux qui font cui-cui avant de faire caca. Enfin. Presque.

Apologie de la viande, c’est l’histoire d’un mec qui raconte de manière décousue les trois années qui suivent sa rupture avec la femme qu’il aime. On ne sait pas qui était cette fille ni pourquoi ils se sont séparés. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il souffre (mais genre vraiment beaucoup). Enfermé dans sa tristesse, hanté par l’absence de cette fille, il nous raconte sous forme de journal intime sa descente aux enfers. Il crache sa douleur en y mettant toutes ses tripes et sa folie : c’est à la fois beau, poétique mais aussi glauque, morbide et tout à fait flippant.

Au fur et à mesure des chapitres, le narrateur perd pied : il semble atteindre une phase “méta” dans laquelle il devient même amoureux de l’idée d’être amoureux. Il tourne en rond, ressasse, idéalise totalement son ex-copine, qui devient un véritable symbole. Elle devient l’objet qui cristallise toute sa souffrance, personne qu’il hait autant qu’il aime.

C’est un monologue intérieur narcissique, totalement égocentré mais aussi extrêmement poignant qui témoigne d’un amour intense – et extrêmement destructeur (mais didonc c’est vachement beau tout ça).

Harold et Maude, par Colin Higgins

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Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce thème a inspiré Hawley, votre OrchestreuZ préférée précédente. Quand je lui ai parlé d’histoires d’amour qui sortent un peu de l’ordinaire, elle a pensé à Harold et Maude, une pièce de théâtre. Aha, ça change, hein ? Bon, je me tais, parce qu’elle a écrit pour deux, hop.

En général quand on connaît Harold et Maude, c’est via sa (superbe !) adaptation filmique. Cette histoire est en fait tirée d’une pièce de théâtre de Colin Higgins. Pour ceux et celles qui n’ont pas encore eu le plaisir de connaître ces deux personnages, Harold et Maude sont donc les deux protagonistes d’une histoire d’amour qui envoie bouler bien des stéréotypes, et surtout des tabous.

Harold est un garçon romantique, au sens premier du terme. Adolescent torturé mais hilarant, il trompe l’ennui et la solitude en mettant en scène sa vie (parfois) et sa mort (souvent). Harold est pétri d’imagination et se pose mille questions sur le sens de la vie ; au détour de l’une de ses escapades décalées, il va rencontrer Maude, « princesse » rayonnante et surtout complètement barrée. Contrairement au jeune homme, elle ne se complait pas dans l’imagination et préfère vivre toutes les folies qui lui passent par la tête. C’est donc le plus naturellement du monde qu’elle va l’embarquer dans ses aventures, et qu’Harold va en tomber amoureux. Sauf que cette Manic Pixie Dream Girl-là, elle a 80 ans.

C’est ainsi que l’on suit les aventures de deux âmes dans des corps contraires, l’une beaucoup trop vivante et insouciante pour son âge, l’autre beaucoup trop vieux et blasé dans sa tête. L’absurdité poétique de certaines scènes se prête encore mieux au théâtre qu’au film, à mon avis, et c’est délicieux à lire. La mère d’Harold, qui est moyennement (lol) jouasse à l’idée que son fils traîne avec une vioque, fait office de garde-fou pour nous garder du côté des amoureux : on ne peut pas être d’accord avec elle, donc on remet forcément en cause nos propres préjugés par empathie. On rit, on s’émeut, on verse sa larme. C’est très très très beau (oui, trois “très”).

Si la société travaille actuellement à briser bien des tabous, ceux de l’amour entre jeunes et vieux et même simplement de la vie des vieux restent y très ancrés. Personne ne veut savoir si les vieux ont une vie amoureuse, surtout si elle sort de l’ordinaire. Passé un certain âge, ça paraît indécent. Un bon gros WTF quand on réfléchit au fait que ces personnes-là sont à juste titre bien plus au courant que nous de ce qu’est l’amour. Bref, à lire pour découvrir que l’expérience n’attire pas forcément l’ennui, et que la vie peut être vécue comme on veut, quand on veut.

Amour, vampire et loup-garou, par Marie-Aude Murail

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Allez, c’est à moi ! Cette fois, je ne vous en remets pas en couche avec la fantasy. Par contre, puisque c’est le thème, je reviens à mon amour de jeunesse qu’est Marie-Aude Murail. Vous aimez les belles histoires à base de loup-garous ? Je vous en propose une qui, à mon sens, aurait dû connaître le succès d’une autre histoire du genre. Toi-même tu sais.

Amour, vampire et loup-garou a quelque chose du thriller fantastique quand on plonge dans son ambiance subtilement angoissante. L’histoire commence dans la ville de Montalivet, quand Nicolas, un adolescent qui avait été porté disparu, est retrouvé mort dans un étang. Noyé ? Pourtant, Sylvère Lomeret, journaliste, découvre que le rapport d’autopsie aurait été falsifié. Alors, aurait-il été assassiné ? La dernière fois qu’on l’a vu, il voulait se rendre au CEPP, le Centre d’Études des Phénomènes Paranormaux, pour se renseigner sur le vampirisme.

Et puis un second adolescent disparaît, et Sylvère, qui était censé réaliser un reportage sur le centre scientifique, est tenté d’enquêter sur cette affaire. De son côté, Marianne, l’assistante du professeur Le Lyonnais au CEPP, aimerait ne pas se retrouver mêlée à tout ça, si possible. Manque de bol, un beau soir, elle entend un halètement suspect dans le parking souterrain du CEPP.

Je sais, vous cherchez encore l’histoire d’amour ! Mais puisque c’est écrit dans le titre, sceptiques que vous êtes ! Car M-A Murail s’attaque ici à un mythe avec la finesse de sa plume habituelle, humour et tendresse. Vous pouvez vous attendre à tout ce que vous voulez, mais ici on démonte du cliché…

Cyrano de Bergerac, par Edmond de Rostand

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Enfin, LaManie, notre stagiaire vidéaste, revient aux charmes du théâtre avec un classique qui n’en finit pas de la séduire, et dont vous avez peut-être oublié les plus beaux moments. C’est un pic ! C’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? C’est une… Oui voilà, bravo : c’est ce brave Cyrano de Bergerac (et c’est une péninsule). Du romantisme à la farce en passant par la tragédie, cette pièce emblématique a tout ce qu’il faut pour combler votre petit coeur…

Cyrano de Bergerac, c’est l’histoire d’un grand monsieur à la verve extraordinaire, et surtout au nez hors-du-commun (une péninsule !). Mais son histoire d’amour à lui, elle ne se passe pas avec sa péninsule nasale : c’est Roxane, sa belle cousine, qui fait battre son coeur, et à qui il n’ose avouer son amour de peur d’être repoussé à cause de son physique. Pire ! La jeune femme en aime timidement un autre, Christian de Neuvillette, un cadet de Gascogne aux ordres de Cyrano, qui l’aime en retour.

Et c’est là toute la beauté de la pièce, lorsque Cyrano, bercé par son amour, est prêt à sacrifier ses propres sentiments et aider Christian à conquérir la belle Roxane. Il sera ainsi l’auteur des mots doux que Christian ira murmurer à l’oreille de sa douce…

“Je sais tout ce qu’il faut. Prépare ta mémoire. Voici l’occasion de se couvrir de gloire. Ne perdons pas de temps. Ne prends pas l’air grognon. Vite, rentrons chez toi, je vais t’apprendre…” (Cyrano à Christian, ACTE III – SCENE 4)

(Soupir) N’avez-vous donc pas le coeur plein à craquer de bons sentiments, à présent ? Et vous, quelle histoire d’amour a su vous toucher comme aucune autre ?

À lire aussi : « La rivière à l’envers » de Jean-Claude Mourlevat — Chronique Livre #9


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Les Commentaires

16
Avatar de Wheryam
14 décembre 2015 à 08h12
Wheryam
Virus LIV 3 a été un coup de coeur total quand ma prof de français nous l'a donné à lire en 6e ! Il est magnifique ! Il m'a tellement marqué, qu'il y a peu, quand je suis retombée dessus par hasard, je l'ai relu de suite ! Et bien que le style est un peu simple, l'histoire de fond n'en reste pas moins super ^^
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