Ce dimanche 29 avril, c’est la journée de la danse ! Et dans le monde entier !
Une bien belle journée, me direz-vous, et bien qu’à cela ne tienne, voici le témoignage d’Elise qui a repris cette sublime et sportive activité en novembre dernier.
Belle journée aux danseuses et danseurs !
Si tu m’as déjà vu dans les vlogs, tu le sais : j’adore danser.
Dans la rue, pendant les Grosse Teuf, aux mariages, aux anniversaires, aux enterrements devant Danse avec les Stars, des fois sous ma douche (ce qui m’a déjà valu des gamelles), je danse dès que je peux.
J’ai d’ailleurs fait 6 ans de danse modern-jazz, entre mes 10 et 16 ans, avec la meilleure prof du monde (à mes yeux, bien sûr). Franchement, j’avais un niveau vraiment pas dégueu (sans être à un haut niveau pour autant).
Comment j’ai arrêté le sport
Et puis… ça parlera à certain•es : en arrivant au lycée j’ai dû arrêter, les cours d’arts plastiques du mercredi après-midi m’empêchant de poursuivre dans l’école où j’étais.
J’ai vaguement repris à la fac, mais je suis partie à la fin de ma première année de licence et mes études de mode ne m’ont pas donné assez de temps pour danser (ni même dormir, hein, voire manger quelques fois).
L’emploi du temps de mon premier job en tant que salariée changeait chaque semaine, donc impossible de prendre des cours de manière régulière.
Et puis je suis arrivée chez madmoiZelle et mes horaires fixes m’ont permis d’aller retâter du parquet.
J’ai alors testé le hip-hop (avec Mélissa, anciennement chargée des témoignages chez mad) et puis je me suis dit que finalement, à quoi bon lutter ? C’était le modern-jazz que j’avais envie de retrouver !
Comment j’ai repris tranquillement le sport en tant qu’adulte
J’ai décidé de recommencer dans ma ville, dans un cours débutant pour adultes.
J’y suis allée en traînant la patte, j’aime pas les débuts d’années où tu connais personnes, où tout le monde se regarde en chien de faïence, où certaines se scannent de la tête aux pieds avec un regard moyennement sympathique.
Et là… Le kif ! Rien à voir avec ce que j’ai pu ressentir en étant ado.
Tu vois ces ambiances où tout le monde est cool avec tout le monde, et c’est sincère, mais tu sens qu’il y a quand même une pointe de compétition ? Je détestais ça.
Dans mon groupe d’adultes, il n’y avait que des gens qui découvraient, qui étaient là sans aucun stress, qui avaient juste envie de se détendre et d’apprendre la danse.
Ça m’a fait un bien fou de ne pas être dans la compétition mais dans la bonne humeur et l’entraide.
Autre point positif quand t’es adulte (enfin pour moi) : je suis beaucoup moins timide quand il s’agit d’aller vers les autres. Après tout, si on est tou•tes là pour danser, c’est qu’on a déjà quelque chose en commun, non ?
J’ai repris pendant un an, avec des femmes merveilleuses, appliquées, et pour la première fois j’avais un prof de genre masculin.
Quand pendant six ans tu danses avec la même personne, tous ses gestes deviennent des automatismes, tu arrives à anticiper sur les pas qui vont s’enchaîner.
Là c’était différent mais la transition a été douce, puisque son style était assez similaire à ce que je connaissais, je me sentais comme à la maison.
On a même fait un spectacle en fin d’année, j’étais aussi émue que la première fois qu’on m’a applaudie sur scène.
Sortir de sa zone de confort en reprenant le sport
Et puis pour la rentrée 2017 on m’a proposé d’aller en cours adulte moyen. J’hésitais. Le cours débutant était rassurant, j’avais repris mes marques, j’étais pas trop à côté de la plaque… Mais je sentais que j’avais envie d’aller un peu plus loin.
J’ai donc respiré un grand coup et je me suis sorti les doigts. Encore une fois, que des femmes merveilleuses au cours, avec cette fois une prof au style très différent.
Ça fait deux mois que j’y suis, et j’ai l’impression d’apprendre une nouvelle langue… et de faire beaucoup, beaucoup de fautes de conjugaison !
Son style est très intéressant et me challenge vraiment. Seulement je ne sais rien anticiper, j’oublie tout, je me trompe, j’arrive pas à faire deux pivots de suite.
Je suis devenue « la moins bonne de la classe », parfois je m’en veux, je fais des blagues en parlant trop fort pour cacher que je suis gênée par mon niveau, par moi-même.
Aïe… quand tu captes que tu ressens de la honte d’être là et de pas savoir faire les choses, tu te rends compte que c’est pas la bonne façon de penser.
Être indulgente envers moi-même et m’écouter
Hop hop hop, il fallait vite changer cette vision des choses, sinon j’allais abandonner.
Premier point : oublier le passé et mon niveau d’avant.
J’ai un gros problème avec l’exigence que j’ai envers moi-même, et là, y a sûrement un peu de fierté qui s’en est mêlée. J’avais un bon niveau, me voilà bien moins douée… Ça fout un coup à l’ego. Mais… Et alors ?
Je ne suis plus la même personne, 10 ans se sont écoulés et… BAH J’AI VIEILLI MON GARS.
Déjà qu’avant j’étais pas super souple, là j’ai mal à la hanche pendant les deux jours qui suivent mes étirements et je boite. Ridicule (mais drôle).
Ma vision de moi-même quand je me regardais danser les premières semaines
Alors je vais aussi loin que je peux. Tant que ça travaille, ça me va. Si je retiens pas mes enchaînements, tant pis, ça viendra, on n’a pas tous les mêmes capacités à retenir les choses.
J’essaye de me filmer en train de faire la choré, comme ça je visionne la vidéo la semaine suivante, avant de me rendre à mon cours. Et ça marche plutôt bien.
Pourquoi j’ai repris le sport, au fait ?
Je me suis souvenue que si j’avais repris la danse, c’était aussi pour des raisons solides. Je voulais être sûre que c’était les bonnes.
Est-ce que j’avais envie de reprendre pour me rappeler que j’étais douée dans ce sport et me donner une bonne image de moi-même ?
Heureusement que la réponse était non, sinon je pense que j’aurais déjà laissé tomber.
J’ai repris parce que c’est le moment de la semaine où je sens mon corps, je suis là pour lui et même s’il flanche, il est là pour moi. Je danse parce que je me sens bien, que ça m’éclate !
J’ai aussi recommencé pour découvrir d’autres profs, d’autres façons de bouger, d’autres sensibilités. J’ai toujours la même émotion qui me traverse quand se lance la musique. Et même si tout n’est pas parfait, je kiffe toujours autant qu’à mes 10 ans.
Outrepasser sa peur, pour mieux kiffer !
Si toi aussi t’as une passion mais que t’as peur d’avoir perdu du niveau et d’être bien moins balèze qu’avant, demande-toi juste si cette peur vaut le coup de laisser passer ta passion, ou si ta seule façon de te sentir vraiment vivant•e, c’est d’y aller.
Je t’envoie plein d’amour, écoute-toi et si tu aimes vraiment ton sport, retourne-y. Ce sera pas parfait, mais si ça te plaît à ce point, que tu te sens vivant•e, ça vaut le coup.
J’espère que cet article aura donné un (gentil et bienveillant) coup de pied au cul à celles et ceux qui hésitent encore.
Les autres, soyez patientes et patients avec vous-même, si ça vous manque vraiment, vous trouverez le courage de vous y remettre.
Si ce n’est pas le cas, c’est peut-être juste que vous avez changé, et c’est très bien aussi. Faites ce qui vous ressemble à l’instant T, pas pour retrouver la personne que vous étiez plus jeune.
Et surtout lâchez vous la grappe bordel, faites-vous plaisir, on a qu’une vie, après tout. (Cette phrase est sponsorisée par les mantras de développement personnel stéréotypés.)
Racontez moi dans les commentaires si vous aussi vous avez recommencé un sport récemment, et vous galérez mais vous kiffez quand même, vous avez décidé de ne pas vous laisser abattre !
À lire aussi : Faire du sport, à quoi bon ? Sister Sister entre Mymy la patate & Clémence la sportive ??
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Les Commentaires
Pour moi, au-delà d'une remise à l'eau (littéralement), au delà du fait de repartir de zéro dans certains sports, ça a signifié un changement de vie radical. Une réorientation pro, du bénévolat pour des compétitions de haut niveau, des formations à venir certainement. Ca m'a sorti du trou dans lequel j'étais après mon burn-out.
Bref, savoir se reconnecter à sa passion peut devenir une question de survie parfois.
EDIT: j'en ai carrément les larmes aux yeux