C’était pourtant bien parti ! Neuf heures de bagnole depuis Avignon, on arrive en Belgique sous la pluie mais il faisait bon, on pose la voiture, on trimballe toutes nos affaires au camping, on s’installe, tous fiers avec nos bracelets beige-doré Pukkelpop 2011, on boit des bières et on sort voir ce festival d’un peu plus près !
Un Bicky Burger plus tard, la pré-soirée balance du son bien commercial et nous pousse a retourner boire nos bières au camping, et hop, dodo avant la grosse journée qui nous attend. On se réveille sous une chaleur de plomb et un soleil magnifique. Douche artisanale au vaporisateur Axe et bidon de 20 litres d’eau, nous voilà prêts. Noah & The Whale, la fin de Yelle, le début de The Wombats… On ramasse les bouteilles pour gagner des tours de roue à faire ensemble, et on retourne se poser une petite heure aux tentes.
Et là, temps qui se rafraichit, une pluie qui nous pousse à courir jusqu’à la Boiler Room où Netsky envoie du lourd. Je quitte la tente direction le Marquee pour voir (après 6 ans d’attente) Panic! At the Disco, et là, c’est le drame. Pluie, vent, grêlons immenses…
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(cette vidéo n’a pas été réalisée par Agathe mais elle vient du Marquee, où elle était)
Sous la scène, je vois les spots bouger, le chapiteau trembler, la pluie qui s’engouffre de tous les côtés… Heureusement, j’étais avec un ami de la bande qui a eu le bon réflexe de nous faire bouger jusqu’à une ouverture. Vingt minutes après, un message en néerlandais que je me fais traduire en anglais : tout reprend dans une heure. On entend encore Netsky à côté.
Mais les concerts sont annulés : Main Stage écroulée, chapiteau Club écroulé, écrans décrochés, scène de la Boiler fendue, tente en face écroulée, de la boue partout, 5 morts, 140 blessés, et 3 en état critique.
On rentre au camping où nous attendaient les 4 autres, les pieds nus dans la boue jusqu’aux genoux, le tout en 20-30 minutes. Tentes mouillées, pas de matelas, une tente en moins, on se serre à deux par tente. N’arrivant pas à dormir, on sort papoter avec nos voisins de tentes, Jupiler, clopes, tout pour faire passer le temps et oublier le froid, pieds nus, vêtements trempés et la pluie qui continue d’aller et venir.
9h du matin, 15°, on replie tout et on s’en va, sous le choc, frigorifiés et blasés comme jamais, le festival étant annulé. Quoiqu’il en soit, cette joyeuse petite bande de six que nous étions compte bien garder ce bracelet beige-doré en souvenir. On était là, on a vu la mort de près, on a eu peur comme jamais, on a passé une nuit horrible.