En ce mardi onze octobre, la journée avait bien mal commencé de mon côté ! Après avoir fait des dizaines de téléphones et parcouru la ville au complet espérant trouver des billets pour le concert du groupe new-yorkais Nada Surf, deux heures avant le spectacle j’avais encore les mains vides alors que j’avais attendu cet évènement déjà trop longtemps.
Finalement, essoufflée d’avoir passé un après-midi à faire des allers-retours en métro, je me rends à la petite salle, La Sala Rossa, où un employé m’apprend que quelques billets seront en vente à la porte. Il restait encore une heure et demi avant l’ouverture, mais tu peux me croire : je suis restée assise devant la bâtisse dès ce moment là, histoire d’être certaine d’obtenir mon droit d’entrer.
Peu à peu, je ne suis plus la seule à attendre en file. Des jeunes et des moins jeunes arrivent en petits groupes, certains venant de plutôt loin- j’ai même fait la connaissance de deux mecs venus de Gaspésie, soit à 9h de transports de Montréal. C’est la preuve qu’avec Nada Surf, on ne peut pas être fan qu’à moitié ! Le temps passe lentement, on peut entendre les tests de sons, on reconnaît des mélodies. Pas stressé pour un sou, Matthew (guitare + voix) viens vers nous, discute deux minutes (en français !) puis repart tranquillement se préparer. L’excitation monte !
Les portes s’ouvrent enfin, et c’est billet en main que j’entre dans la petite salle située sur la rue Mont-Royal, au centre-ville de Montréal. Les lumières se tamisent lentement, et le premier groupe entre sur scène. Say hi to your mom est un quatuor composé de quatre mecs plutôt énergiques qui semblaient être très heureux d’être présents ce soir-là.
Il est déjà 23h, Nada Surf fait son entrée sur scène. Daniel, le bassiste, cigarette à la bouche, Ira le batteur, vêtu d’une chemise style « pilote d’avion », et Matthew, sourire au lèvre, un peu charmeur. Ils commencent leur prestation avec Blizzard of 77’, un succès assuré, puis enchaînent les chansons de leur nouvel album, The weight is a Gift puis de Let go, avec une fougue étonnante. C’est toujours cigarette à la bouche que Daniel entame les backvocals, se contentant de jeter son mégot par terre lorsqu’il est trop encombrant.
Après avoir joué déjà 16 chansons, le groupe quitte la scène mais le public en redemande encore. Ils viennent si peu souvent à Montréal, on ne pouvait tout simplement pas les laisser partir maintenant ! Ils reprennent leur place pour le premier rappel qui passe beaucoup trop vite au goût des Montréalais. La salle scande Nada Surf ! Nada Surf, alors qu’ils sont retournés dans les coulisses. On tape dans nos mains, on crie, on siffle… et ils sont de retour! Cette fois-ci pour le deuxième et dernier rappel, composé de Stalemate, Popular (« que Daniel ne voulait pas jouer », me confiera Matthew) puis Hyperspace.
Il est déjà une heure du matin et personne ne semble fatigué, la salle se vide peu à peu. Les membres de Nada Surf se fondent parmi les spectateurs restants, et discutent avec tout le monde. Je fais signer la setlist fièrement ramassée sur la scène par Ira qui, sourire aux lèvres, me l’officialise en écrivant la date et le nom du groupe, mais il repart bien vite rencontrer les autres fans qui l’attendent. Je vais voir Daniel (toujours une cigarette à la bouche) qui ne se prend pas la tête avec le succès et qui refuse de donner des autographes. Dans un français impeccable doublé d’un accent français-de-France étonnant, il affirme : La bière américaine, la coors light et la budweiser, ça ressemble à du fond de teint. Belle comparaison…
Finalement, je tombe sur Matthew, plutôt content de sa prestation, qui commence à parler de tout et de rien avec une simplicité étonnante. Il m’avoue même adorer la dernière chanson de Shania Twain et être un fan de Jay-z… Surprenant, non? Malheureusement, il doit commencer à ranger ses instruments et s’en va rapidement avec le reste du groupe, laissant à Montréal le souvenir ineffaçable d’une prestation sympathique et envoûtante.
À savoir
Nada Surf sera en tournée en France dès le 16 novembre. Pour en savoir plus, consulte leur site officiel.
Quelques extraits audio et vidéo du nouvel album.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires