Pour la deuxième année consécutive, la rentrée des classes aura lieu sous la menace d’une nouvelle vague d’épidémie du Covid-19. Déjà qu’on aime moyen revenir de vacances, mais là, autant dire qu’on est encore moins prêtes.
Car malgré le soulagement de pouvoir se faire vacciner, on ne va pas se mentir, l’inquiétude est toujours bel et bien là : crispations autour du pass sanitaire, services d’urgences déjà sous haute tension dans les hôpitaux, présence en augmentation des variants… Cette rentrée scolaire a-t-elle une chance de débuter sous de meilleurs auspices que celle de l’an dernier ? On n’est pas franchement optimistes pour le moment.
Une rentrée en jaune
Le protocole sanitaire de l’Éducation nationale vient d’être rendu public et vise à garantir une rentrée des classes en présentiel dans les meilleures conditions, du côté des enseignants comme des élèves. Mais est-il suffisant?
Le ministère de Jean-Michel Blanquer a élaboré une graduation en quatre niveaux (avec des couleurs, parce qu’on comprend toujours mieux avec des couleurs : vert pour le moins pire, puis jaune, orange et enfin rouge, pour quand ce sera la cata) afin de prévoir des mesures censées être adaptées à toutes les éventualités.
Notez qu’il prévoit d’ores et déjà une rentrée au niveau 2 en France métropolitaine, histoire qu’on soit au courant que la situation n’est PAS TOP.
Masque obligatoire en intérieur dès l’école primaire, limitation du brassage entre les différents niveaux dans les établissements scolaires, maintien de la distanciation entre les élèves pour les activités physiques et sportives (qui seront à privilégier en extérieur, mais tout de même autorisées en intérieur) : ce sont, en somme, les principaux points à retenir du protocole qui sera effectif à compter du 2 septembre.
Concernant la restauration scolaire, les élèves de maternelle et primaire devront déjeuner à la même table. Le service individuel est recommandé.
En outre, le renforcement de l’aération dans les salles et la désinfection des surfaces devront être renforcées.
Cas contact dans une classe : quelle procédure ?
Que se passera-t-il en cas de cas positif détecté dans une classe ? Le ministère de l’Éducation maintient la fermeture pendant sept jours au moindre cas de Covid-19 pour les écoles.
Concernant les collèges et les lycées, il en sera autrement : lorsque des élèves non vaccinés seront cas contact, ils devront passer en distanciel pendant sept jours — « Les élèves contact à risque justifiant d’une vaccination complète poursuivront les cours en présentiel », précise toutefois le Ministère.
Si certaines professions y sont désormais contraintes, il n’y aura pas d’obligation vaccinale pour les personnels de l’Éducation nationale. En revanche, professeurs et élèves seront largement incités à se vacciner, puisque Jean-Michel Blanquer a annoncé que des campagnes seront mises en place « à proximité ou au sein même de leur établissement » :
« Selon les situations, soit des équipes mobiles viendront vacciner dans les établissements, soit nous organiserons le déplacement des élèves volontaires, en lien avec les services de santé, vers les centres de vaccination. »
Des professionnels de santé plus que sceptiques
Pour une trentaine de médecins et d’enseignants qui signent une tribune dans Le Monde, les mesures sont très insuffisantes :
« Il nous apparaît aujourd’hui impensable, pour la majorité des départements français, d’envisager une reprise au “niveau 2” du protocole sanitaire, alors que le taux d’incidence chez les 0-19 ans est cinq fois supérieur à celui de la rentrée 2020.
Par ailleurs, à ce jour, il ne peut exister un “niveau 1”, où le masque pourrait être retiré en école élémentaire. Enfin, la fermeture des classes au premier cas identifié à l’école élémentaire reste nécessaire et devrait être étendue à tous les niveaux. »
Ils identifient différents défauts du protocole qui pourraient mettre en péril cette rentrée des classes déjà sous tension :
« D’autres défaillances sont à pointer : le sport en intérieur, activité à haut risque de transmission, reste autorisé jusqu’au “niveau 3” – qui correspond vraisemblablement à une circulation virale importante – et la distanciation continue d’être promue “lorsqu‘elle est matériellement possible”, pendant que des pays comme l’Italie et l’Espagne réduisent les effectifs de leurs classes.
Autre point d’alarme : l’absence d’une véritable stratégie de dépistage telle que recommandée par les différentes instances sanitaires internationales. »
Pas encore effectif… mais déjà contesté. À deux semaines de la rentrée, ce protocole « niveau 2 » est donc loin de faire l’unanimité.
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Crédit photo : RODNAE via Pexels
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Les Commentaires
Et sinon comme mes collègues je trouve ça déplorable... Surtout qu'apparemment le variant Delta adore les plus jeunes :/