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Sport

Marie Patouillet : « Quand on ne se sent pas en sécurité, on ne peut pas donner le meilleur de soi »

Elle collectionne les médailles. Marie Patouillet, championne de paracyclisme, raconte dans une vidéo pour Madmoizelle, son parcours, le manque de visibilité du parasport et les discriminations sexistes et LGBTphobes qui persistent dans le milieu (et ailleurs ! ).

Une médaille de bronze sur piste aux championnats du monde 2019, trois titres de vice-championne du monde depuis, deux médailles de bronze aux jeux paralympiques de Tokyo, un titre de Championne du monde sur route en 2022… À 34 ans, la coureuse cycliste handisport Marie Patouillet a un CV bien garni. Pour Madmoizelle, elle raconte son chemin et ses engagements.

« Un choix sans en être un »

Marie Patouillet est née avec une malformation orthopédique qui l’empêche totalement de courir ou de marcher trop longtemps.

À l’origine, l’athlète se destinait à la médecine militaire, et suivait pour cela une formation. Sa condition physique s’étant intensifiée, elle s’est tournée vers le handisport en excluant les disciplines qui nécessitaient de la marche ou de la course à pied. Le paracyclisme s’est imposé à elle : avec la natation, c’est un des uniques sports où il n’y a pas à porter son poids.

Pour l’athlète, le paracyclisme est « un choix sans en être un : si je pouvais encore courir, je ne serais pas sur un vélo », affirme-t-elle devant la caméra. Pourtant, très vite, les succès se multiplient, grâce à son travail acharné…

Car le parasport est un système très codifié, poursuit la cycliste. Il faut passer devant plusieurs commissions pour se faire classifier et obtenir que son handicap soit homologué en fonction de la catégorie à laquelle on est affilié•e.

Pour Marie, ce sera WC5 : Woman, C5. « Il s’agit de la catégorie la moins atteinte par le handicap d’un point de vue fonctionnel. À l’inverse, C1 est la catégorie la plus atteinte », explique l’athlète.

Lutter contre les discriminations

Sa pratique du sport est étroitement liée à ses engagements. À ce titre, Marie Patouillet perçoit sa participation aux futurs jeux paralympiques de Paris comme une manière de faire parler de son sport, de donner envie à des jeunes de s’y impliquer.

Mais elle veut aussi se montrer transparente quant à la réalité du quotidien des femmes athlètes : « Je ne peux pas dire à des jeunes filles de venir dans mon sport sans au moins les prévenir. Je ne peux pas leur dire ‘si tu ne voulais pas d’un sport sexiste, alors tu n’avais qu’à faire autre chose’ ».

Interrogée sur sa chevelure aux couleurs du drapeau arc-en-ciel, arborée lors des championnats du monde à Saint-Quentin-en-Yvelines de 2022, Marie Patouillet raconte avoir vécu cela presque comme une expérience sociétale : lassée de voir les médias ne jamais parler des résultats sportifs des athlètes parasportives, elle s’est demandée si on parlerait en revanche de sa nouvelle coupe. Pari réussi : la sphère médiatique était au rendez-vous. Cela lui a permis de soulver la question des discriminations LGBTQIA+ dans le sport.

« Idéalement, j’aurais voulu faire ça aux jeux de Paris, sauf que la règlementation nous interdit de manifester un engagement sociopolitique. Donc je n’aurais pas eu le droit de courir avec ces cheveux-là », abonde l’athlète.

Car Marie Patouillet est formelle : « Toute discrimination, quelle qu’elle soit a des conséquences sur les performances. Quand on ne se sent pas en sécurité, on ne peut pas donner le meilleur de soi, on ne peut pas s’exprimer librement ».

Car comme le rappelle Têtu :

  • 46 % des Français·es ont été témoins d’un comportement homophobe ou transphobe dans le milieu sportif, un chiffre qui monte à 73 % pour les personnes LGBTQI+.
  • 29 % des personnes LGBTQI+ ne font pas leur coming out dans le milieu sportif. 

Visibiliser le parasport

Autre engagement de l’athlète, la visibilisation du parasport. En effet, Marie Patouillet déplore le manque de communication autour de certaines rencontres et compétitions parasportives. Tout est lié, selon la cycliste : « Quand on manque de visibilité, les discriminations peuvent être plus accentuées, car on en parle moins, donc c’est plus compliqué ».

Conséquence de cette indifférence, il devient difficile pour les athlètes de vivre de leur sport et de trouver des sponsors. C’est là aussi que les médias ont peut-être un rôle à jouer, estime Marie Patouiller : en suivant les événements parasportifs, en accompagnant les athlètes et en visibilisant les parcours.

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