Ken a 50 ans : sa vie, son oeuvre

1961-1962

On nous refait l’histoire de la création à l’envers : Ken sort de la matrice de Barbie presque aussi chauve que Fab qu’un nouveau-né. Pas grand chose sur le caillou, des guiboles en fromage mou et le regard vitreux d’un jeune puceau. Encore un ou deux mois de gestation n’aurait pas été de trop. T’en fais pas Kenichou ton heure de gloire capillaire viendra.

Les années 80

Ça y est, Ken a compris que ce qui faisait rêver Barbie c’était pas le costard de jeune premier mais la combi saturday night, les soirées cocktails et le short de plage moulebite. Barbie, elle est comme toutes les femmes, elle veut pas se faire chier sur les bancs de Harvard, elle veut du fric, du chic et des paillettes toute la nuit – sourire ultrabright en prime.

1992

Début des années 90. C’est définitivement l’année de la lose pour Ken. C’est la lose esthétique aussi pour tout le monde, direz-vous. Ken cumule fougue capillaire et bagou vestimentaire. Une toison d’étalon qui ne le quittera jamais plus – pas de place pour les chauves dans le monde sans pitié des poupées.

1996

Le poil se propage. Il envahit soudainement le bouc et le collier de Ken. Barbie trouve que ça pique un peu alors elle pond une solution : le rasoir.

2004

C’est le split. Ken est devenu plus lisse qu’un cul de bébé mais Barbie décide de goûter à une autre vie avec Blaine – une espèce de surfeur australopithèque – et le largue sans ménagement. Ken le mal-aimé entame une (courte) traversée du désert.

2006

Barbie décide de rentrer à la maison – les conneries ça va bien cinq minutes – et revient tranquillement la bouche en coeur. Ken, lui, ferme la sienne et tout le monde est content (surtout les pdg de Mattel qui avait fait une énorme boulette avec Blaine et qui voient leurs ventes reprendre avec Ken).

2010-2011

La crise de la cinquantaine est passée par là, Ken s’est offert un petit lifting. Il passe par des bras 360°, toute une série de nouveautés capillaires – le poil plus lustré que jamais – et une garde-robe de BG. Mais Ken n’est plus UN en 2011, Ken incarne (une partie de) TOUS les hommes avec le Ken Black Label, en déclinaisons black, galak et hidalgo.

Ken Twilight, Ken Spock, Ken Toy Story… bientôt Ken M.Pokora ?

Les déclinaisons justement, Ken est partout, avec de nombreux produits dérivés de TV, films et créateurs (le fameux Ken Gareth Puth, complètement WTF). Succès qui se confirme avec sa réhabilitation fantastique dans Toy Story 3, aussi efficace que celle de John Travolta dans Pulp Fiction.

A cinquante piges, Ken est devenu tendance et peut désormais crâner sans rougir à côté de Barbie. L’heure de l’égalité des sexes chez les poupées a-t-elle sonné ?

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