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Grossesse

Je ne supporte plus qu’on me dise : n’y pense pas, ça viendra tout seul

Cela fait plus d’un an que cette lectrice de Rockie essaie d’avoir un enfant. Et elle a un message important à faire passer.

Pendant longtemps, je n’ai pas voulu d’enfants. Et puis un jour, j’ai eu envie de devenir mère. J’en ai parlé à mon compagnon. Un peu surpris par ce revirement, il m’a proposé de nous donner le temps de la réflexion. Pour lui, cela lui permettait de décider s’il se sentait prêt ou non et pour moi, de m’assurer que ce désir soudain était réel et non pas le fruit de la pression sociale.

Une fois le délai de réflexion passé, il était clair pour moi que ce désir d’enfant était fortement ancré. Je le ressentais au fond de mes tripes, je ne pouvais pas l’ignorer.

Arrêter sa contraception pour essayer d’avoir un bébé

On s’est mis d’accord avec mon compagnon et j’ai arrêté ma contraception. J’étais sous stérilet au cuivre depuis de nombreuses années et, naïvement, je pensais qu’au bout de quelques mois, puisque mon corps n’avait pas eu à subir de traitement hormonal, ce serait bon, un bébé se serait niché dans mon ventre.

Tout aussi naïvement, je m’étais dit que la pléthore d’activités dans lesquelles j’étais impliquée me permettrait de ne pas en faire une obsession.

Les premiers mois d’essais ont été placés sous le signe de l’insouciance. Je surveillais simplement du coin de l’oeil les signaux que m’envoyaient mon corps. C’est d’ailleurs ainsi que j’ai découvert, à mon grand déplaisir, que les symptômes prémenstruels étaient souvent identiques à ceux d’un début de grossesse.

Six mois d’essai et de montagnes russes émotionnelles

Au bout de 6 mois d’essais, l’insouciance était un lointain souvenir. Mes activités ne m’apportaient plus le dérivatif dont j’avais besoin. J’ai consulté une première fois mon gynécologue. Malgré son ton rassurant – 6 mois, c’était trop tôt pour s’inquiéter – je suis entrée dans un cycle d’angoisse, d’espoir et de déprime.

Chaque mois, chaque cycle, c’était le début d’une véritable montagne russe émotionnelle. Il y avait l’espoir, l’espoir que cette fois ça ait marché parce que là, je n’ai pas eu de stress, je me suis bien reposée, j’ai fait attention à ce que je mange donc y’a pas de raison, non ?

Puis la déprime, avec l’arrivée des règles, qui semblent chaque fois me narguer, me rappelant à quel point mon ventre reste désespérément vide. Et enfin l’angoisse d’être stérile, de m’y être prise trop tard, l’angoisse ne jamais connaître la joie d’être mère. Puis, à nouveau l’espoir. Et ainsi de suite.

Mon désir d’enfant est devenu une obsession et une souffrance

Les mois ont continué à défiler. Le cap des un an d’essai a été franchi, non sans pleurs. Mon désir d’enfant est devenu une obsession. Une souffrance.

Alors que je m’étais toujours dit que je ne ferai pas comme ces femmes qui écument les forums et les sites Internet pour tenter de trouver des réponses à leurs questions et un remède à leurs angoisses, je passais des heures, comme elles, à tenter d’interpréter le moindre symptôme.

Comme elles, je découvrais à quel point l’attente du test positif pouvait, justement, peser sur les nerfs. À quel point cette attente pouvait ébranler un équilibre que l’on pensait acquis, solide.

Heureusement, mon compagnon reste un roc dans cette montagne russe. Compréhensif, toujours présent quand je déprime, rassurant quand j’angoisse. Il ne me juge pas et m’aide à me recentrer, à remonter la pente.

« N’y pense plus, ça viendra tout seul »

Ce n’est pas le cas de tous mes proches. Parmi ceux à qui j’ai confié l’interminable attente de cet enfant tant désiré et les affres dans lesquels cela me plongeait, la plupart m’ont répondu à peu près la même chose que l’on peut résumer en cette phrase : “N’y pense plus, ça viendra tout seul !”

Ne pas y penser, quand chaque cycle est là pour bien notifier l’échec ? Ne pas y penser, quand, après un an d’essai, on entame les examens médicaux pour tenter de comprendre ce qui ne fonctionne pas ? Ne pas y penser quand, au quotidien, je croise régulièrement des femmes enceintes et que les annonces de grossesse pleuvent dans mon entourage ?

Cette petite phrase, dite avec toute la meilleure volonté du monde, est pourtant pleine d’une culpabilisation pernicieuse. Elle sous-entend que, si je n’ai toujours pas ce bébé, c’est de ma faute.

Je me sens déjà suffisamment fautive comme cela – et encore une fois, ma gratitude à mon merveilleux compagnon qui, lorsqu’il m’entend confesser ce sentiment de culpabilité, me corrige gentiment, en me rappelant que le problème peut venir de lui, si problème effectivement il y a.

J’aurais aimé que l’on me prévienne que l’attente pouvait être longue

Cette petite phrase assassine vient même d’amies qui ont pourtant connu, elles aussi, les affres de l’attente. Un an et demi, deux ans, voire même cinq ans… Elles aussi ont connu cette longue route vers l’enfant tant désiré.

Pourtant, aucune ne m’a confié ce qu’elles avaient ressenti tout au long de cette longue attente. Aucune ne m’a parlé des angoisses, questions ou doutes qui ont pu les assaillir. Elles se contentent de ce “n’y pense plus, ça viendra tout seul, ça a marché pour moi”. Sans plus.

Si je devais retourner en arrière, au moment où j’ai cessé ma contraception, j’aurais aimé que l’on me prévienne que l’attente pouvait être longue, même sans problème médical particulier. J’aurais aimé que l’on me dise que non, si ça ne marche pas, ce n’est pas de ma faute.

Et, surtout, j’aurais aimé que l’on me dise que non, avoir envie de hurler et de pleurer chaque fois que je vois une femme enceinte ou un bébé, cela ne fait pas de moi quelqu’un de déséquilibré, ni d’hystérique.

Le sentiment d’être seule et incomprise

J’aurais aimé qu’une de mes amies me confie qu’elle aussi, elle a connu tout ça. Car le pire, dans cette attente, si peu évoquée – sauf par cette fameuse phrase “n’y pensez pas trop, ça viendra tout seul” – c’est le sentiment d’être seule, incomprise.

Malgré tout, malgré le retour chaque mois de mes règles et les pleurs qui les accompagnent invariablement, malgré l’angoisse d’être infertile, je persiste à espérer qu’un jour, ce sera à mon tour d’être mère. Et surtout, j’espère que ce jour est proche. Et à toutes celles qui guettent leur + sur le test de grossesse, à toutes celles qui voient défiler les mois sans l’ombre d’un embryon, je souhaite leur dire : vous n’êtes pas seules.

Ce témoignage t’a touché·e ? Toi aussi tu as attendu longtemps avant de tomber enceinte ? Viens partager ton expérience dans les commentaires…

 

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