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Ma vie avec un hymen « trop gros », qu’il a fallu opérer

L’hymen prend des formes très différentes selon les femmes, mais quand il est trop gros, trop couvrant, trop épais, cela peut poser problème. Voici le témoignage d’une madmoiZelle, du diagnostic à l’opération.

J’ai testé pour vous l’hypertrophie hyméneale, c’est-à-dire le fait de posséder un hymen trop épais et qui recouvre « trop » l’orifice vaginal.

L’hypertrophie de l’hymen, c’est quoi ?

Cette particularité peut prendre plusieurs formes.

Parfois l’hypertrophie est légère, elle permet l’écoulement des règles et l’insertion de petits tampons mais pas plus (c’est mon cas).

Une deuxième forme d’hypertrophie permet l’écoulement des règles mais pas l’insertion de tampon ou de cup.

Une forme sévère obstrue complètement l’orifice vaginal, ce qui bloque les règles et peut causer des maux de ventre — souvent à l’origine du diagnostic.

Ma forme assez légère a fait que je ne l’ai découvert qu’à l’âge de 16 ans. Ayant mes règles depuis mes 12 ans, cela fait quand même un peu long…

L’hymen est une membrane qui sépare le vagin de la vulve. Elle peut prendre des formes très différentes.

Laura Berlingo, gynécologue que tu retrouves chaque vendredi dans le podcast Coucou le Q, précise :

« La plupart du temps, cette membrane n’est pas complètement fermée et assez souple pour permettre l’écoulement du sang pendant les règles et l’introduction de tampon/cup.

Après les premiers rapports sexuels pénétrants, l’hymen va s’assouplir, voire se rompre un petit peu (ça peut provoquer un petit saignement, mais ce n’est pas obligatoire, et pas forcément douloureux).

Chez certaines filles et ce dès la naissance, l’hymen est plus épais, plus fibreux. Il peut aussi avoir des touts petits trous à la place d’un seul trou, ou être complètement fermé : on parle alors d’imperforation hyménéale.
Dans ce cas-là, ça provoque douleurs à l’essai d’intromission (tampons ou doigts ou autre). La chirurgie est très simple et rapide : elle consiste à sectionner un bout de cet hymen gênant. »
L’hypertrophie hyménéale dont il est question dans ce témoignage rentre dans la grande famille des « malformations de l’hymen » !

Hypertrophie hymenéale : le diagnostic

Je n’ai jamais apprécié les tampons malgré les différentes tentatives, miroir à l’appui, sur les conseils avisés de ma mère. Je n’en porte que rarement, lors des cours de piscine et encore les plus petits possibles.

Puis, je passe des vacances en Corse, avec baignades toute la journée. Malheureusement, les tampons doublent de diamètre avec l’eau de mer et au retour de la plage… Impossible de les retirer !

Panique, douleurs, bain chaud pour se décontracter… un jour, je dois demander à ma mère de m’aider car je n’y arrive plus.

Moment horriblement gênant qui nous hante encore toutes les deux, même si nous sommes très proches.

En rentrant, nous en parlons à mon médecin traitant, en qui j’ai une entière confiance.

Il prend beaucoup de temps pour me parler et agit avec tact, me rappelant qu’il me connaît depuis toujours, qu’il ne m’examinera pas complètement mais qu’il a besoin de voir le problème afin de m’orienter vers une gynécologue.

Dessins médicaux à l’appui, il m’explique que mon hymen est trop épais et obstrue mon vagin plus que la normale.

Je consulte donc ma première gynécologue à 16 ans, et elle inaugure malheureusement ma liste de « mauvaises » gynécologues

Hypertrophie hymenéale : mes déboires gynécologiques

La gynéco qui est la plus proche de chez moi, a commencé par minimiser la situation malgré le témoignage de mon médecin et de ma mère.

Pour elle, étant vierge, j’avais simplement peur des tampons… Puis, à l’examen, elle s’est exclamé « Ah oui ! Quand même !

».

J’ai beau lui répéter que je suis célibataire, s’ensuit un discours sur mon petit copain fictif. Elle me conseille de retarder une tentative de pénétration, car j’ai « une véritable ceinture de chasteté », blague-t-elle.

Je suis alors orientée vers une chirurgienne. J’avais insisté pour que ce soit encore une femme.

Au premier rendez-vous, je m’inquiète de son poignet dans une attelle. Elle me rassure et me dit qu’elle sera remise à temps pour l’intervention.

Elle m’ausculte sans douceur, me sort un « Effectivement ! » en voyant mon entrejambe.

Elle va même jusqu’à demander si elle peut faire venir ses internes ou prendre une photo pour eux, avant de se raviser devant le regard de ma mère, qui m’accompagnait à ma demande.

Hypertrophie hymenéale : mon opération

Le jour de l’intervention arrive. Je me prépare avec les soignantes.

Arrivée au bloc, je comprend que la chirurgienne ne sera pas seule, qu’il y a des infirmiers et des anesthésistes hommes au bloc.

Je décide de ne plus y prêter attention. J’ai été plus choquée de voir la chirurgienne après mon réveil… toujours avec une attelle.

Dans mon ignorance, j’avais insisté auprès de la chirurgienne pour qu’elle ne retire pas l’entièreté de l’hymen afin de « rester vierge ». Aujourd’hui, je sais que cela n’a rien à voir, mais elle n’a rien dit, à l’époque, pour m’en informer.

Je l’ai regretté car j’ai eu une cicatrice très gênante, douloureuse avec les tampons. J’ai vu 2 ou 3 gynécos différentes par la suite. Toutes ont banalisé cette gêne.

J’ai dû effectuer des massages avec une crème malgré la douleur afin d’atténuer les boursouflures.

Je n’ai pas eu de rapport jusqu’à mes 23 ans. Je n’avais pas de petit ami sérieux et je n’envisageais pas de faire l’amour. Le manque de confiance en moi n’aidait pas non plus, et surtout, je craignais énormément la pénétration.

Hypertrophie hymenéale : ma vie après

Mon premier partenaire, qui est toujours avec moi aujourd’hui, a su se montrer patient et compréhensif.

J’avais également trouvé une nouvelle gynécologue, la première à m’ausculter avec un spéculum « de vierge », en plastique, moins froid et plus petit que les spéculums ordinaires, et ce même après mes premières pénétrations vaginales, car elle connaissait mon passé gynécologique.

Aujourd’hui à 27 ans, je ne redoute plus les pénétrations, je n’ai plus de douleurs à la cicatrice, mon hymen s’est bien détendu avec le temps.

J’utilise maintenant des cups qui m’ont permis de me réapproprier cet endroit si intime

Les tampons restent mes ennemis car j’ai également une déviation vagin et utérus sur la gauche, ce qui rend l’insertion désagréable et douloureuses. Mais pour les rapports, on connaît les positions qui me correspondent !

J’avais déjà raconté cette histoire à des proches ou des amies, mais je trouvais important de la partager avec d’autres, qui en ont peut-être besoin, pour ne pas se sentir seule.

À lire aussi : Comment se passe un rendez-vous gynéco : le guide ultime

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Les Commentaires

6
Avatar de Aimee_Pierre
18 juin 2022 à 12h06
Aimee_Pierre
Bonjour à toustes,
Je suis à la recherche de témoignages de personnes concernées ayant (eu) une "malformation" de l'hymen : toute "anomalie" qui empêche une pénétration. J'ai le projet de récolter ces témoignages pour en faire un livre illustré féministe qui brise le tabou sur les méandres de l'hymen.
Je m'appelle Aimée, j'ai 26 ans, et j'ai eu une hypertrophie hyménéale. Je me suis fait opérer à 20 ans. C'est une histoire qui marque toute ma vie, mon rapport à l'intime, à la confiance, et d'autres domaines encore. Lire un livre de témoignages sur l'hypertrophie hyménéale avant de me faire opérer aurait fait prendre à ma vie un tournant différent : c'est pour ça que je veux l'écrire.
J'ai une formation de lettres et de sociologie; j'écris et dessine beaucoup.
L'idée de mon projet est de libérer la parole de celleux qui ont souffert dans le silence de ces "problèmes" d'hymen, d'en faire un ouvrage collectif entre personnes concernées.
Je serai plus que ravie de vous écouter si vous me faites le grand honneur de partager votre histoire intime ! Je garantis l'anonymat s'il est souhaité, bien évidemment.
Si vous voulez plus d'infos, je suis joignable au 06 23 04 82 32 ou bien à cette adresse mail : [email protected].
Merci énormément ! Le monde a besoin de nos témoignages pour sortir du patriarcat, des violences gynéco, de la honte dans l'intimité ! Plein de courage à toustes !
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