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« Homos, la haine », un documentaire déchirant sur l’homophobie ordinaire

« Homos, la haine » compile les témoignages de gays et de lesbiennes françaises, qui racontent les conséquences de l’homophobie ordinaire sur leurs vies sociale et familiale. Un documentaire déchirant, disponible en ligne jusqu’au mardi 9 décembre 2014 à 11h.

Homos, la haine est un documentaire d’Éric Guéret, qui sera diffusé sur France 2 mardi 9 décembre, dans l’émission Infrarouge, à 22h45. Il est visible sur le site de Télérama, en exclusivité jusqu’au mardi 9 à 11 heures.

Homos, la haine (voir le documentaire)

Neuf personnes témoignent face à la caméra. Des hommes, des femmes, des jeunes, des adultes, des personnes d’âge mur, des gays, des lesbiennes.

Il y a celle que ses parents ont mise à la porte, et accepté de revoir lorsqu’elle a finalement épousé un homme, qu’elle a quitté après avoir été séquestrée et violentée par lui.

Il y a celui qui a été passé à tabac, violé et laissé pour mort, dans les buissons, à l’abri des regards.

Celle qui a été harcelée sur son lieu de travail, qu’elle a dû quitter.

Celui que son père a jeté dehors.

À lire aussi : Maman, je craque — Lettre ouverte de ta fille lesbienne

Face à la caméra, ils confessent leur crime : avoir aimé. Ils parlent d’amour, et racontent la violence verbale et physique que leur a valu cet amour. Insultes, coups, déshonneur, comme si c’étaient là des châtiments mérités, proportionnés à leur offense : revendiquer leur existence.

À lire aussi : Homophobie et stigmatisation, nos lectrices (et lecteurs) témoignent

L’homophobie ordinaire, cette violence permanente

En voix off, entre deux témoignages, on entend des « petites phrases », celles que l’on peut entendre ou qu’on peut lire un peu partout, dans les médias, sur Internet, dans l’espace public… « Ce n’est pas naturel », « c’est une aberration », « ça ridiculise l’institution du mariage » et j’arrête là cette énumération qui m’est insupportable.

On parle bien « d’homophobie ordinaire », parce que ces propos, ces attaques sont distillées en permanence. Elles sont symptomatiques d’une haine qui est exprimée de manière de plus en plus décomplexée.

Ces « petites phrases », les personnes LGBT les entendent à longueur de journée. Ah, mais t’as pas entendu la dernière de Christine Boutin, ou de Frigide Barjot ? Ah, mais cette semaine, on a re-re-re-re-relancé le débat sur l’abrogation de la loi mariage pour tous !

À lire aussi : Je suis bisexuelle, et mes droits ne sont pas un « coup de com »

Ah, mais on plaisante hein, détends-toi.

À lire aussi : Votre homophobie me rend « malade »

Leur croix, et notre héritage

Emmanuelle, 26 ans, témoigne : « ma sexualité n’est qu’une sexualité, rien d’autre ».

homoslahaine-emmanuelle

« Je viens d’une famille plutôt bourgeoise, plutôt catholique, plutôt traditionnelle, dans le sens romantique du terme. »

Elle a prononcé une phrase qui m’a touchée en plein coeur, parce que je m’étais déjà posé la même question :

« J’ai demandé à ma mère comment c’était mai 68, comme j’ai demandé à ma grand-mère comment c’était la guerre. Un jour, mes enfants me demanderont « Maman, comment c’était le mariage pour tous ? », et qu’est-ce que je vais leur répondre ? »

Je m’étais déjà posé cette question, en d’autres termes. Parce que j’ai grandi sur la frontière allemande, de l’autre côté de la ligne Maginot. Alors en apprenant l’histoire de ma région, je me suis souvent demandé ce que j’aurais fait, à leur place. Si j’aurais su choisir un camp, choisir le bon. C’est facile de juger le bien du mal avec le recul de l’Histoire, mais quand on est en plein dedans ? Est-ce que j’aurais su de moi-même ce qui était juste ?

Aujourd’hui, j’ai ma réponse. Parce que lorsque la société s’est déchirée sur la question du mariage pour tous, même si j’ai pu avoir des hésitations, j’ai rapidement su de quel côté était la justice.

Non, je n’accuse pas La Manif Pour Tous et consorts de vouloir déporter les homosexuel•le•s, mais je les accuse de se tromper de combat, et de s’acharner dans l’erreur. Je les accuse de défendre l’homophobie comme si c’était « une opinion », une position idéologique valide et neutre, alors qu’elle n’est qu’une apologie de la haine, à peine maquillée.

Emmanuelle vient pourtant du même milieu que ces manifestants rose et bleu :

« Tous les soirs, on rentre chez soi, on regarde le journal de 20h, et on voit des millions de gens qui crient que vous êtes une abomination.

Ces gens là, Manif Pour Tous, c’est des gens comme moi. Des gens que je fréquente, avec qui j’ai grandi, nous avons la même éducation. »

Non, clairement, Emmanuelle, ces gens ne sont pas comme toi. Et vous n’avez pas la même éducation, sinon, ils seraient eux aussi capable d’amour et d’empathie envers leur prochain ! S’ils étaient véritablement comme toi, ils seraient capable de te voir comme l’être humain que tu es. Ce n’est pas toi qui est différentes, ce sont eux qui te voient comme différente.

À lire aussi : Comment c’était, la « Manif pour Tous » ? – Le Petit Reportage

Arrêtons de feindre la surdité lorsque des proches, des collègues, ou même des inconnu•e•s, des commerçant•e•s, tiennent des propos homophobes autour de nous. Ce n’est ni de l’ignorance, ni une opinion qu’il faut respecter, bien au contraire. C’est l’apologie insidieuse d’une haine de l’autre, une violence permanente et intolérable au sein de notre société.

Si vous trouvez que ces mots sont durs, rappelez-vous que les coups le sont davantage.

homoslahaine-aggressions

Qu’est-ce qu’on dira à nos enfants, quand ils demanderont « comment c’était, le mariage pour tous » ? J’ai ma petite idée.

À lire aussi : La Manif Pour Tous piétine, mais la France avance. Et vous, M. le Président ?


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

20
Avatar de Mcmm
11 décembre 2014 à 21h12
Mcmm
@Mcmm
Ce que je reproche finalement, c'est que l'espace de parole sur cette question est largement dominée (médiatiquement) par l'avis des hétéros alors que les homos sont principalement concernée (On entends très rarement les familles homoparentales s’exprimer et si les enfants des homos ne sont pas considéré comme "anormaux", on ne les entends pas non plus). Tu as le droit de t'exprimer, mais je te conseille également de prendre du recul sur tes arguments. Peut-être juste d'essayer de se mettre à la place d'un homo et de se dire "comment je réagirais si l'on me disait cela ?"

Oui, tu as raison et cet échange me le prouve alors c'est exactement ce que je vais faire, grâce à vos messages.
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Pour la sortie de la démo, il serait préférable de la sortir publiquement le 1er octobre en soirée (vers 18h–20h). Cela vous donne le temps de vérifier le build dans la journée et garantit que Steam la prendra bien en compte pour l’avant-première presse du 2 octobre.

J'ai déjà commencé à contacter quelques journalistes sans trop de succès. Je prévois d'envoyer une nouvelle salve avec le communiqué de presse le 1er octobre également afin que  les journalistes aient l’info + le presskit au moment où la démo devient disponible.

Pour les influenceurs, ils n’ont pas accès à la Press Preview officielle, donc je prévois de leur transmettre le lien démo dès le 1er octobre. Cela leur donnera le temps de produire du contenu en avance et de programmer des diffusions juste avant ou pendant le Next Fest.

Enfin, d'après ce que j'ai compris de la documentation officielle Steamworks, il est possible d’envoyer une notification (email + appli mobile) aux joueurs ayant wishlisté le jeu. Le déclenchement est manuel et disponible une seule fois dans les 14 jours suivant la première mise en ligne de la démo.

Si la démo est publiée le 1er octobre, vous devriez avoir jusqu’au 15 octobre environ pour utiliser cette notification. On pourrait donc la programmer stratégiquement au 13 octobre, mais il faudra bien vérifier que le bouton soit disponible dans Steamworks à ce moment-là.
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