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Les grandes vacances où j’ai découvert mon désir — Témoignages

Des madmoiZelles nous racontent cet été où, encore adolescentes, elles ont découvert qu’elles avaient des désirs sexuels et ont entrepris d’explorer cette sexualité nouvelle.

Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec Casterman. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.

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Les grandes vacances, quand on est ado, c’est ce moment un peu hors du temps où les journées s’étirent lentement, où les soirées ont un goût de bière, de plage et de premières fois.

Premières cigarettes, premières permissions de minuit et premiers désirs, aussi.

Dans Une sœur, sa dernière bande-dessinée qui est sortie chez Casterman le 3 mai 2017, Bastien Vivès nous parle de ce moment charnière où deux mois (et un baiser furtif) suffisent à te faire basculer de l’enfance à l’adolescence.

À lire aussi : Bastien Vivès nous parle d’Une sœur, sa nouvelle BD, aussi touchante que troublante

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Des madmoiZelles ont aussi vécu ces grandes vacances où tout change et où l’érotisme s’installe sans prévenir au milieu des coquillages et des sorties à vélo.

Elles nous racontent les papillons dans le ventre et les envies nouvelles qui, en l’espace d’un été, ont transformé leur rapport à la sexualité et à leur corps.

L’été, une saison propice à la découverte de son désir

Seaaaa, sex and suun : Gainsbourg l’avait très bien compris, l’été contient tous les ingrédients d’un cocktail fortement érotique.

Pour Julie, c’est évident, la période estivale a participé à l’éveil de ses désirs adolescents :

« Pour moi, c’était une période idéale pour nouer ce genre de relation car l’été rime avec plage, détente, soleil, corps à demi dénudé…

En plein dans l’adolescence, les hormones en ébullition, j’étais curieuse de découvrir ces corps de garçons qui se dévoilaient en maillot de bain. »

Pauline renchérit :

« Bien sûr que je pense que l’été est propice au désir ! Cette saison casse la routine avec les rencontres, les soirées, et la météo incite à la langueur.

En plus, je pense qu’en été, nous avons moins la notion du temps et les relations se construisent bien plus vite que durant l’année scolaire. »

C’est effectivement l’un des avantages des grandes vacances : elles sont limitées dans le temps.

Comme le dit Julie, « l’été est une période parfaite surtout parce qu’elle permet des relations éphémères et sans prise de tête ».

L’été est donc une sorte de parenthèse enchantée, « loin du rythme et des préoccupations des cours et du quotidien », pendant laquelle les rencontres sont plus faciles à faire.

Les grandes vacances, une période pleine de libertés

L’été est aussi une saison propice aux fantasmes, parce que c’est une période où on se sent plus libre vis-à-vis de ses parents.

Ainsi, Camille a eu ses premières permissions de minuit pendant les grandes vacances.

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Cette liberté loin des parents, dans la touffeur de l’été et le mystère de ces heures normalement réservées aux adultes, a participé à l’éveil de son désir sexuel :

« Le fait de sortir la nuit a finalement énormément joué dans le développement de mes nouveaux désirs et de mes nouvelles envies. »

C’est d’ailleurs cette sensation de liberté qui peut donner l’impression de ne plus tout à fait être un enfant : on s’autorise donc aussi des sentiments plus adultes, comme Cécilie, qui a découvert l’été dernier qu’elle pouvait désirer un garçon.

« C’est l’été dernier que j’ai vraiment découvert que j’avais du désir pour un garçon. Ça faisait un mois et demi que j’avais dix-sept ans.

C’étaient pour moi les vacances de toutes les expériences, je me sentais grande, parce que ma mère m’accordait de plus en plus de libertés »

Pour Julie, c’est même le fait de vivre une histoire d’amour d’un été qui était le fantasme — et c’est peut-être la volonté d’en vivre une qui l’a encouragée à prendre son courage à deux mains et à flirter pour la première fois :

« Dans notre de bande de potes de vacances, il y avait un garçon qui retenait mon attention.

Il était mignon, je lui plaisais et il me plaisait. On s’est rapidement rapproché, puis un soir on s’est embrassé.

J’étais tellement surprise par ce coup de théâtre estival.

Faire un rencontre amoureuse pendant mes vacances d’été, c’était un peu comme vivre un rêve d’adolescente. »

La découverte du désir

Le désir, c’est un sentiment assez mystérieux. Aussi, la première fois qu’on en éprouve pour quelqu’un, les symptômes peuvent être un peu déroutants.

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Pour Gabrielle, la découverte du désir était un évènement autant agréable qu’angoissant :

« J’avais déjà eu des sentiments avant, mais c’était la première fois que j’avais envie de quelqu’un.

J’avais des papillons dans le ventre et dans la culotte, j’avais chaud malgré la nuit et, dans ma tête, ça tournait à cent à l’heure.

Et j’ai flippé.

Parce que c’était nouveau et qu’à cette époque, je n’étais pas bien dans ma peau, et que j’avais la trouille de tout ce qui était nouveau.

Il a su se montrer rassurant et j’aurais bien aimé qu’il se passe plus mais… Le reste de la bande nous a retrouvés, cachés derrière un buisson !

J’étais aussi déçue que j’étais soulagée.

C’est sûrement mon souvenir d’adolescence préféré, celui où j’ai appris que le désir n’est pas une mauvaise chose.

Ensuite, on a continué à se voir pendant le reste des vacances, sans qu’on ne fasse plus quoi que ce soit, à part se peloter un peu dans la piscine (et c’était déjà beaucoup pour moi !) »

La découverte de son orientation sexuelle

Pour Alyse, l’été c’est cette période où elle a découvert qu’elle n’était pas hétérosexuelle.

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Jusqu’alors, elle n’avait jamais éprouvé de désir pour qui que ce soit, jusqu’à ce dimanche où elle a rencontré Juliette.

« Il faisait beau comme toute la semaine qui venait de s’écouler, mon nouvel ami me menait au cinéma avec ses deux meilleures amies.

J’ai compris, en un regard, un seul petit regard, tout ce qui ne tournait pas rond chez moi.

J’étais heureuse et disposée à aimer, et ça n’a pas loupé.

Une fille.

Voilà mon été mémorable, mon petit été révolutionnaire où j’ai compris qui je suis et où j’ai découvert une nouvelle facette de moi un peu taboue, ma sexualité.

Juliette s’est mise à côté de moi au cinéma, nous nous connaissions de vue du lycée je crois, mais je ne m’en souvenais pas.

Tant mieux : nous avions tout le temps de nous connaître à présent. Je ne rêvais plus que de ça, connaître cette jolie petite personne.

Cet été s’est dès lors transformé en tempête, d’abord festive, joyeuse, une tempête de sentiments qui m’étaient inconnus et que je trépignais d’impatience de rencontrer un jour. »

Ici aussi, le fait d’être loin de son quotidien permet de mieux accepter des désirs et des sentiments jusqu’alors refoulés : quand on change de contexte, il est parfois plus facile de les assumer.

La découverte de la sexualité

D’autres, comme Cécilie, ont décidé d’aller plus loin que le simple flirt de vacances.

« J’avais envie de séduire (c’était la première fois que ça m’arrivait).

Après avoir discuté des heures avec Romain, on est entré dans sa tente, qui était l’une des plus spacieuses de notre petit campement d’amis.

On s’est souri puis on s’est embrassé. Longtemps. Nos dents se sont entrechoquées et puis j’ai compris qu’il avait du désir pour moi.

C’était la première fois que quelqu’un exprimait vraiment son désir pour moi et ça m’a rendu folle : j’ai soudain eu cette envie de le recouvrir de mon désir, de lui faire comprendre que j’avais envie de lui.

J’avais chaud, j’avais l’impression que mon corps était sujet à des milliers de feux d’artifice, je n’avais plus la notion du temps.

Ce garçon avait éveillé quelque chose d’alors méconnu chez moi. On a voulu faire l’amour, mais on n’est pas allé jusqu’à la pénétration.

C’était quand même la première fois que j’ai eu l’impression de coucher avec un garçon. »

Mais si pour Cécilie la découverte rapide de la sexualité n’a pas été un choc, il n’est pas facile de dire stop (ni de savoir pourquoi on veut dire stop) une fois que la relation sexuelle est commencée, surtout dans une société qui n’apprend pas aux filles à dire non (et qui respecte plutôt rarement leur consentement).

L’adolescence, entre désir véritable et volonté de plaire

Comme Clara, qui avait quatorze ans l’été où elle a véritablement découvert sa sexualité, il n’est pas forcément évident de savoir où se situe la limite des choses qu’on désire vraiment faire et de ce qu’on s’imagine qu’il faut avoir fait.

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L’été est donc aussi un moment très particulier où il devient possible d’interroger cette limite (et de mieux se connaître ensuite).

Clara, par exemple, a découvert qu’elle préférait avoir des relations avec des personnes pour lesquelles elle avait des sentiments :

« J’ai rencontré Thomas dès que je suis arrivée en vacances. J’ai rencontré mon premier copain au tout début de l’été, c’était un ami d’un ami.

Il m’a tout de suite plu : il avait dix-sept ans, il était beau et c’était le premier gars qui s’intéressait à moi.

Avec lui, j’ai voulu tout tenter, très vite.

J’ai vraiment découvert beaucoup de choses avec ce garçon, ce qui m’a permis de savoir très jeune ce qui me plaisait ou pas en matière de sexe.

Cette histoire s’est terminée à la fin de l’été, parce que nous n’avions pas grand chose en commun lui et moi.

Cela m’a aussi appris qu’avoir des relations sexuelles avec quelqu’un que je ne trouve pas intéressant, ce n’est pas pour moi. »

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Mais pour Clara, ce désir nouveau venait d’elle… Mais pas seulement.

« Ça faisait plusieurs mois que ma curiosité sexuelle était éveillée, mais je ne pouvais que la découvrir seule, n’ayant pas encore eu de petit copain ou de petite copine.

Avec Thomas, j’ai été très passionnée dès le début, car je pouvais enfin matérialiser les désirs que j’avais gardés pour moi.

J’étais encore jeune et pas encore très à l’aise avec toutes ces questions liées à la sexualité.

Avec lui, les gestes ont été très vite assez poussés et j’avais surtout la ferme envie de faire ma première fois avec lui.

Ce n’était pas par sentiment, ni vraiment par attirance. Je pense qu’à cette époque, cette envie m’obsédait. La société et tous ses diktats sur la sexualité me mettaient sûrement la pression.

Je me disais qu’à mon âge, il fallait avoir fait l’amour. J’avais peur de passer pour quelqu’un d’anormal, de coincé, d’inexpérimenté…

Heureusement pour moi, ça n’est pas arrivé car au fond, je ne me sentais pas vraiment prête : nous étions juste guidés par l’image que nous nous faisions de la sexualité. »

Ces injonctions qui peuvent pousser les filles à vouloir très vite s’ouvrir à la sexualité alors même qu’elles n’en ont pas forcément envie viennent notamment de l’image que les femmes ont dans la société.

On les traite comme des objets sexuels ou érotisés dans la publicité et dans les médias, alors les jeunes ados tentent de s’y conformer.

Pour elles, ça peut représenter un poids, voire une contradiction avec les attentes de leurs parents.

C’est le cas de Cécilie, qui nous confie que ses proches voyaient d’un mauvais œil qu’elle sorte avec des garçons ou qu’elle découche pendant l’été où elle a rencontré son premier petit ami.

Ces deux injonctions, celle de rester « pure » et celle d’être sexuellement active le plus tôt possible, sont bien évidemment très contradictoires.

On retrouve ici un phénomène qu’on appelle le « double standard » : quoi que les filles fassent, elle ne seront jamais assez bien.

Pendant l’été, les frontières d’âge sont floutées

Cette course à la performance vient aussi de la différence d’âge plus grande qui sépare les couples formés l’été : dans presque tous les témoignages qu’on a reçus, deux à trois ans séparaient les madmoiZelles de leur flirt au moment de leur rencontre.

Comme le dit Justine, lorsqu’on est confrontée à une personne plus grande que soi, on a envie de se montrer à la hauteur, de ne pas faire comme si on était inexpérimentée, de peur de décevoir ou d’être moquée.

« Pendant l’année, quand on est au collège ou au lycée, les âges sont beaucoup moins mélangés entre les couples ; on se fréquente entre personnes de même niveau.

Pendant l’été, c’est différent : les bandes de pote de vacances sont un peu hétéroclites, il y a des lycéens qui doivent s’occuper de leurs petits frères et sœurs, alors plein d’âges différents se côtoient.

C’est bien parce qu’on apprend de nombreuses choses qu’on n’aurait jamais l’occasion d’entendre sinon. »

Les conséquences de cet été sur ma vie

Pour beaucoup de madmoiZelles, comme Camille, l’histoire d’amour vécue pendant l’été a pris fin avec le retour de la rentrée :

« J’ai recontacté Karim après la fin de l’été, mais il n’a pas donné suite à mon message.

De toute façon, ce n’était plus la même chose. On avait repris le rythme des cours, on n’était pas ensemble au lycée et, surtout, on avait perdu ce lien spécial qui s’était créé pendant l’été. »

Néanmoins, de cet été qui a tout changé, les filles en retiennent une compréhension plus grande de leur corps, de leurs envies, de leurs fantasmes… Et de leurs limites.

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Pour Gabrielle, les grandes vacances où elle a vécu son premier flirt sérieux lui ont donné énormément confiance en elle :

« J’ai appris cet été là ce qu’était le désir et que moi, malheureuse petite crevette sans formes, je pouvais plaire et donner envie à quelqu’un.

J’ai commencé à comprendre que le désir ne venait pas toujours du physique et, à partir de là, j’ai pu commencer à m’accepter telle que j’étais.

Ça n’a pas été facile, mais je suis fière de dire qu’à vingt-et-un ans, je n’ai plus de problèmes avec mon absence de formes.

Et pour ça je dis merci à ce gars qui m’a montré que j’étais attirante, quoi que j’en pensais. »

Et toi, tu te souviens de cet été si particulier où tu as découvert ton désir ou ta sexualité ? Raconte-le nous en commentaires !

À lire aussi : L’été où j’ai appris à aimer mon corps

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