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3 000 soignant·e·s demandent le maintien de l'Aide médicale de l'État, dans une tribune // Source : RDNE Stock project de Pexels
Santé

Discriminations racistes et sexistes aux urgences : cette grande étude européenne chiffre le problème systémique

Une étude parue dans l’European Journal of Emergency Medecine a scruté la prise en charge des patient·e·s dans les services d’urgences du Vieux Continent au regard de dynamiques sexistes et racistes. Et il en résulte sans surprise qu’il vaut mieux être un homme blanc qu’une femme noire pour être bien traité·e.

C’est la première étude d’envergure sur ces questions taboues en Europe : interroger les biais sexistes et racistes sur la prise en charge médicale. Elle a été menée du 14 juillet au 15 août 2023 auprès de 1 563 médecins et infirmier·e·s urgentistes en France, en Suisse, en Belgique et à Monaco sous forme de questionnaire. Sans connaître le but de l’étude publiée le 13 décembre 2023 dans l’European Journal of Emergency Medicine, ces soignant·e·s devaient trier et classer des patient·e·s (généré·e·s par intelligence artificielle) en fonction de la gravité des symptômes observés.

À lire aussi : Le baromètre des discriminations révèle l’ampleur du racisme anti-noir en France

Il vaut mieux être un homme plutôt qu’une femme et blanc plutôt que noir

Avec des symptômes identiques, les patient·e·s répondaient à huit profils types : un homme blanc, une femme blanche, un homme noir, une femme noire, un homme asiatique, une femme asiatique, un homme maghrébin, une femme maghrébine. Il en résulte qu’il vaut mieux être un homme qu’une femme et une personne blanche plutôt que racisée (comme dans le reste de la société, quoi). La palme de la sous-estimation des symptômes revient aux personnes noires, a fortiori les femmes, résume l’étude :

« Dans 62 % des cas, le cas clinique a été considéré comme une urgence vitale quand l’image associée était celle d’un homme, contre 49 % quand c’était une femme. […]

Dans 58 % des cas, l’urgence vitale a été associée à une image d’apparence ethnique blanche, contre 47 %, quand l’apparence était noire. Il s’agit d’un diagnostic d’urgence vitale dans 63 % des cas lorsque l’image associée était une image d’homme blanc contre 42 % pour une femme noire. »

À lire aussi : Racisme anti-asiatique : une nouvelle étude alerte sur la banalisation des discriminations

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« Notre réflexion médicale est sexiste et raciste »

Xavier Bobba, professeur en médecine urgentiste au CHU de Montpellier, qui a dirigé l’étude, voulait montrer à travers celle-ci combien les préjugés socioculturels influent sur le diagnostic et la prise en charge de patient·e·s, raconte-t-il à France Info :

« Nous notons cette tendance tous les jours sur le terrain mais les résultats de l’enquête sont encore plus marqués que ce que l’on pensait. Nos préjugés orientent nos diagnostics établis de manière intuitive aux Urgences. C’est intéressant et inquiétant à la fois. […]

Notre réflexion médicale est sexiste et raciste. C’est comme cela partout. Elle s’appuie sur l’expérience, le vécu, le ressenti et aussi les convictions. La preuve, les médecins femmes sont tout aussi discriminantes que les médecins hommes pour évaluer la gravité des symptômes d’une femme. »

Surnommés en médecine le « syndrome méditerranéen », ces préjugés mènent la vie dure aux personnes sexisées et racisées, voire mènent à la mort, comme l’illustre tristement l’histoire de Naomi Musenga. Fin 2017, cette jeune femme noire de 22 ans a appelé à deux reprises en détresse le SAMU, qui s’est moqué d’elle, la laissant mourir de façon évitable.


Les Commentaires

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Avatar de DamePatience
17 janvier 2024 à 10h01
DamePatience
La période de l'enquête ne me paraît pas très judicieuse : du 14 juillet au 15 août, quand la majorité des gens est en vacances, je ne sais pas si ça rend l'échantillon représentatif... mais les chiffres restent assez hallucinants.
Ca me rappelle cette adolescente noire (je ne suis plus trop sûre de son âge) pour laquelle les pompiers sont intervenus, ils ont dit qu'elle simulait et sont repartis et finalement, c'est son père qui l'a emmenée à l'hôpital. Il me semble que si les pompiers l'avaient prise en charge, elle aurait pu être sauvée mais comme elle a été prise en charge trop tard, elle n'a pas survécu.
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