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Clumsy

Clumsy est le premier roman graphique d’une longue série autobiographique. Aux manettes : Jeffrey Brown. Une constante dans ces BD délicieuses : le retour du jeune homme sur sa vie amoureuse. Unelikely, la deuxième, commence par le début, le sous-titre l’indique : « or How I lost my virginity ». Clumsy revient sur son premier amour, le plus grand en quelque sorte.

Cette BD est une espèce de journal de bord d’un amour ; on imagine bien l’auteur prendre note et souvenir par le dessin de ces jours tous plus communs et pourtant (ou justement) plus touchants les uns que les autres. Ils nous sont rapportés tels quels et on sent battre sous chaque planche ce que ce moment si banal a pu avoir d’exceptionnel. Voici la compilation de ces moments, dans un ordre qui n’est pas chronologique. Voici le récit d’une relation tout ce qu’il y a de plus répandu peut-être, mais de si précieux aux yeux de qui l’a vécu. Voici ce qui ne se raconte pas, ce qui se rapporte seulement. On sent le regard amoureux et déçu d’un homme aussi sensible que drôle.

FOR THOSE WHO HAVE LOVED AND LOST

Cette phrase est placée en exergue au roman et elle nous annonce, avec une douceur qu’on sent dès ce premier temps, le fin mot de l’histoire. Ce n’est pas sans raison : ce qui compte dans Clumsy ce n’est pas de s’accrocher à ce couple qui se forme et se découvre sous nos yeux, pas de s’y accrocher en espérant coûte que coûte que ces deux jeunes si touchants – ou parfois agaçants – restent ensemble pour toujours. Ils ne le restent pas.

Comme la chronologie se brise, Clumsy devient une histoire de l’instant, et non de la longueur. Chaque planche est rapportée avec le poids du souvenir, la tendresse du moment, et par-dessus tout beaucoup d’humour. Même quand il y a du drame dans l’air. L’histoire d’amour est donnée comme ça, dans ses grands moments (rencontre, premières fois, déclarations et moments de tendresse, ruptures) et aussi et surtout dans sa banalité, on dirait presque dans ses petits moments, qui sont parfois les meilleurs. Clumsy est comme une poésie du quotidien de l’amour ; et même si ça finit mal, il y a toujours l’humour pour se sauver.

Avec ces tensions basées sur peu de chose ou ces moments de tendresse simple, avec ce trait surtout qui semble si fragile et qu’on retrouve dans toute la série autobiographique de Jeffrey Brown, Clumsy est très prenant, émouvant et amusant à la fois.


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