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Quand les victimes de viol et la défense du droit à l’IVG s’unissent sous la même bannière

Aux États-Unis, plusieurs accusations de viol à l’encontre de Brett Kavanaugh, candidat à la Cour Suprême, font l’actualité des droit des femmes.

Si on me demande aujourd’hui le nom d’un pays où j’ai l’impression d’observer à l’œil nu un recul des droits des femmes, il ne m’est pas difficile de trouver une réponse – qui ne soit pas « l’Europe » puisque c’est un continent.

Les États-Unis sont pour moi le théâtre de diverses politiques et attaques menées contre les droits des femmes, et l’actualité de ces derniers jours et semaines ne fait pas exception.

La nomination d’un nouveau juge à la Cour Suprême, un enjeu pour l’égalité

Je ne sais pas si tu te remémores le jour de l’élection de Donald Trump, mais à ce moment-là, on avait déjà pointé sur madmoiZelle l’un des dangers qu’il pouvait représenter à long terme : la modification de l’équilibre au sein de la Cour Suprême.

Chloé t’expliquait en 2016 de quoi il retournait :

« La Cour Suprême est un organe judiciaire, ce qui signifie qu’elle prend des décisions de justice, mais au niveau fédéral (i.e. elle a une autorité supérieure à celles des organes judiciaires des 50 États qui composent les États-Unis).

Elle est composée de 9 juges, rattaché•es aux idées démocrates ou républicaines. Ces juges sont nommé•es à vie. Le président en poste est responsable de la nomination du ou des juges (par exemple après une démission/retraite ou un décès) et cette nomination est validée par le Sénat.

Le rôle de la Cour Suprême est d’arbitrer les dossiers et controverses judiciaires, tout en se faisant l’interprète de la Constitution des États-Unis et donc de la validité des lois au regard de celle-ci.

Il n’y a pas de recours ni de retour possible une fois la décision de la Cour Suprême rendue. »

C’est notamment les décisions de la Cour Suprême qui régissent le droit à l’avortement ou encore le mariage pour tous et toutes.

La nomination de juges conservateurs, une menace pour le droit à l’IVG

Au moment de la prise de fonction de l’actuel Président américain, un siège était déjà vacant à la Cour Suprême, suite au décès du juge Antonin Scalia.

Après une bataille devant le Sénat, Donald Trump avait réussi à imposer un candidat anti-choix à sa place, Neil Gorsuch.

Depuis, un second siège a été laissé vacant. Le juge Anthony Kennedy a démissionné de ses fonctions en juillet 2018.

Actuellement se déroulent donc devant le Sénat les auditions de Brett Kavanaugh, le candidat de Donald Trump pour occuper ce siège. C’est à l’issue de celles-ci que sa nomination à la Cour Suprême sera confirmée ou infirmée.

Pourquoi la nomination de Brett Kavanaugh pose-t-elle problème ?

Cet homme est largement controversé et sa nomination à cette institution à vie l’est d’autant plus qu’il est très proche de Donald Trump.

Il pourrait contribuer à faire pencher la Cour Suprême du côté conservateur sur un certain nombre de questions, tel que le droit à l’avortement.

De plus, une femme, la Pr. Ford, l’a accusé d’agression sexuelle et de tentative de viol.

Comme je l’expliquais dans une mise à jour de l’article Pourquoi je n’ai pas porté plainte après mon viol, elle fait depuis l’objet d’attaques très violentes de la part des conservateurs américains… et le Président Trump n’est pas en reste.

« Je ne doute pas que si l’agression contre Dr Ford était aussi grave qu’elle le dit, une plainte aurait été déposée auprès des autorités locales par elle-même ou pas ses parents bien-aimés.

J’exige qu’elle présente ces documents pour que nous puissions en savoir plus sur la date, l’heure et le lieu ! »

Ce tweet prend la défense de Brett Kavanaugh. Si les détails de l’histoire t’intéresse, Le Monde

revient sur l’affaire opposant Ford à Kavanaugh dans un article relativement exhaustif.

Depuis, une seconde accusation d’agression sexuelle a émergé à l’encontre de Brett Kavanaugh.

Elle émane de Deborah Ramirez, qui se souvient de lui, exposant son pénis et lui collant au visage, lors d’une soirée dans une résidence universitaire, alors qu’ils étudiaient tous deux à Yale.

Il semblerait aussi qu’une troisième accusation soit sur le point d’être rendue publique.

#BelieveSurvivors, un hashtag et une marche pour se ranger du côté des victimes

Si le sort de la présumée victime est semblable à celui des deux femmes ayant déjà fait état d’accusations, alors sa parole va inévitablement être remise en cause.

C’est pourquoi ce 24 septembre 2018 a émergé sur Twitter le hashtag #BelieveSurvivors.

En anglais, en effet, on utilise souvent le terme « survivant·es » pour parler des personnes ayant vécu un viol ou une agression sexuelle. Si on devait inventer un hashtag français équivalent, on pourrait utiliser une traduction de type #CroyezLesVictimes.

Le but est de contrebalancer le discours conservateur qui blâme celles-ci, remet en cause leurs accusations, et tente de faire pression pour que le Sénat se prononce sur la nomination de Brett Kavanaugh avant que des investigations plus poussées ne soient menées.

Considérer que les victimes de viol sont responsables de ce qui leur est arrivé, et leur faire peser une forme de culpabilité, c’est ce qu’on appelle le victim blaming.

Cette mobilisation est une manière de combattre à la fois ce victim blaming massif, et la remise en cause de certains droits fondamentaux tels que le droit à l’IVG en faisant obstacle à Brett Kavanaugh.

En effet, le hashtag #BelieveSurvivors est souvent accompagné d’un second hashtag, #Cancel Kavanaugh ou #StopKavanaugh.

#BelieveSuvivors, contre le victim blaming

De nombreuses personnalités ont fait entendre leur voix en soutien aux victimes de viol et d’agression sexuelles.

Parmi elles, citons Cecile Richard, ancienne Présidente du Planning Familial américain, les actrices Kerry Washington, Reese Witherspoon et Brie Larson, le réalisateur J. J. Abrams…

Nombreuses également sont celles et ceux qui sont descendus dans la rue, physiquement, pour réclamer que la parole de la Pr. Ford et de Deborah Ramirez soient entendues.

Les manifestant·es se sont réunies entre autre devant la Cour Suprême, dont notamment Tarana Burke, la première à avoir utilisé #MeToo.

Christine Blasey Ford, la première à avoir pris la parole pour accuser Brett Kavanaugh, sera entendue par le Sénat américain jeudi 27 septembre.

Il faudra attendre cette audition pour voir si sa parole influe ou non sur la nomination du futur juge à la Cour Suprême.

À lire aussi : Pourquoi je n’ai pas porté plainte après mon viol


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