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Comment j’ai appris à assumer mes fantasmes

À l’occasion de la sortie de My Wonder Women, Juliette partage des histoires de femmes qui ont longtemps refoulé leurs fantasmes. Jusqu’au jour où elles les ont acceptés pour mieux vivre leur sexualité.

En partenariat avec LFR Films (notre Manifeste)

Les fantasmes font partie de nous et il est parfois difficile de les embrasser, de les accepter. Le Pr.Marston, héros du film My Wonder Women dont madmoiZelle est la fière partenaire, en sait quelque chose.

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En salles depuis le 18 avril !

Pour le créateur de Wonder Woman, assumer ses penchants pour le bondage a mis en danger son comics dans les années 1940.

Les scènes de domination/soumission ou encore de fessée qui rythment les aventures de la super amazone n’ont pas plu à tout le monde à l’époque.

Aujourd’hui les mœurs ont — heureusement— changé. Pourtant, il n’est pas toujours facile d’accepter ses propres fantasmes, ni de les aborder avec son entourage.

Mais certaines et certains d’entre vous sont parvenu·es à se réconcilier avec leur imaginaire sexuel et sensuel.

Voici quelques récits pour apprendre comment déculpabiliser de ses fantasmes et apprendre à vivre avec (et pourquoi pas les aimer).

Mymy et sa découverte du BDSM

J’ai mis hyper longtemps à admettre que le BDSM m’attirait.

Pourtant, si je remonte au plus lointain souvenir qui m’a émoustillée… c’est la scène d’Aladdin dans lequel le héros est ligoté et bâillonné sous l’eau. Comme quoi !

Ce moment-là, mais sans le Génie.

Mais comme je l’explique dans ma vidéo 3 idées reçues sur le BDSM, je n’avais de ces pratiques qu’une image faussée, à base de pornos allemands cheap des années 90 avec de gros monsieurs chauves et des dames chaussées de cuissardes.

Rien, dans le BDSM, ne semblait être à ma portée. C’était avant 50 Nuances de Grey, avant que le sujet ne soit « mainstream ».

J’ai longtemps eu honte de mes fantasmes de soumission, qui en plus semblaient hypocrites face à mon féminisme grandissant et mon envie de scander, le poing levé : « Je suis une femme libre » !

Intérieurement, je me disais que j’avais un problème, que je devais garder ça pour moi. Mais ce n’était pas une grande souffrance.

J’avais fait le deuil de ce fantasme avant même de lui avoir donné sa chance.

Et puis, par hasard, je me suis retrouvée dans une dynamique un peu soumise/dominant avec un de mes copains. Pour lui aussi, c’était nouveau.

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On a décidé d’explorer ça, on a investi dans du matériel, on s’est renseigné… mais vraiment entre nous. Moi qui ne suis pas pudique, je taisais cette part de ma sexualité.

Trop peur d’être la freak, la meuf chelou de la bande aux envies déviantes.

Mais au fil du temps, et avec le succès mondial de 50 Nuances de Grey, j’ai fini par comprendre que je n’étais pas un cas isolé.

Tel pote me parlait des dernières menottes en cuir qu’il a achetées pour sa copine. Telle copine me parle des bleus que les fessées lui ont laissées.

Petit à petit, la parole s’est déliée, et j’ai arrêté d’avoir honte.

J’en suis très heureuse, car je n’aime pas avoir honte d’une partie de moi finalement tout à fait saine, faite d’actes consentis et de role play.

Mon attirance pour le BDSM n’est plus un mystère, et si j’en parle aussi librement, c’est entre autres pour les petites meufs de 19 ans comme celle que j’étais. Pour leur dire : t’es pas bizarre, t’es pas sale, t’es pas cassée.

Le BDSM peut être un formidable terrain de jeu pour se découvrir, incarner des personnages, jouer des rôles qui permettent de se libérer. J’aurais eu tort de m’en priver !

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Barbara*, 41 ans, et son partenaire candauliste

Mon fantasme est de faire l’amour avec des inconnus… J’en rêvais la nuit et ça m’obsédait au réveil. J’étais toute excitée et voulait prolonger ce moment en y repensant sans cesse…

Tout ça à côté de Matthieu*, mon partenaire, qui ne se doutait de rien.

https://giphy.com/gifs/4AEi9Ncaylus8

« Les rêves érotiques ne mentent jamais ! »

J’ai reçu une éducation puritaine et jamais je ne pouvais imaginer un jour passer à l’acte… Comment pourrais-je faire une chose pareille ?

J’aime Matthieu, je suis la femme d’un seul homme et je ne pourrai jamais le tromper. Me voilà donc, frustrée par cette envie pendant de longues années.

Puis un jour, mon compagnon m’avoue qu’il se sent fier quand des inconnus me regardent.

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Pour lui, c’est flatteur que d’autres me trouvent séduisante. J’ai attendu un peu et j’ai fini par lui raconter mes fantasmes et il l’a très bien pris. Il m’a confié que m’imaginer coucher avec d’autres hommes le faisait effectivement fantasmer.

Alors nous commençons à en parler pendant que nous faisions l’amour et cela me procure des orgasmes incroyables. Mais nous n’envisageons pas de passer à l’acte.

Puis une conversation avec ma meilleure amie a tout débloqué. Très intéressée par le sexe, elle m’écoute quand je lui parle des fantasmes que je partage avec mon partenaire.

Je lui ai surtout dit que je ne comprenais pas qu’il puisse vouloir me voir fréquenter d’autres hommes.

Mon amie met alors un mot sur mes incompréhensions. Matthieu est candauliste.

En bref, il estime que je mérite plus de plaisir et apprécie ce côté humiliant où je le laisse à la maison pour retrouver quelqu’un d’autre.

Des années après en avoir discuté, nous nous rendons dans un club libertin.

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Nous rencontrons un homme que nous nommerons A.. Un échange de sourires entre nous a suffi pour qu’il nous accoste et entame la discussion.

Quand il pose sa main sur ma jambe un première fois, je me sens complètement électrisée. J’avoue que je me suis un peu jetée sur lui… Je me reconnais à peine. Quant à Matthieu, il est très excité de me voir embrasser un autre homme.

Je propose à A. de jouer avec nous après m’être assurée que mon partenaire est d’accord.

Nous avons donc fini tous les trois dans une chambre.

C’était la première fois que je me dévoilais à deux hommes et je ne me suis jamais sentie aussi désirable ! J’ai oublié tous mes complexes et me suis laissé aller au plaisir.

Aujourd’hui, le candaulisme reste la cerise sur le gâteau de notre couple. Nous nous y adonnons 2 à 3 fois par an, pas plus. Mais cela rebooste notre couple à chaque fois. Cela ravive le désir entre nous pour des semaines intenses d’amour et de plaisir sexuel.

https://giphy.com/gifs/crazy-ex-girlfriend-ex-girlfriend-rachel-bloom-26DNgKFr4rcPpdUVa

Je n’ai jamais été aussi épanouie de ma vie. J’ai vraiment bien fait d’en parler et de sauter le pas.

Auriane et sa sexualité plus libérée

J’ai 27 ans et jusqu’à il y a 6 mois j’avais une sexualité très classique. J’ai enchaîné les relations longues et je pratiquais le combo fellation-cuni-pénétration vaginale. J’aimais bien, mais je n’avais pas une libido de fou.

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Et il y a 6 mois je me suis séparée après une relation longue. J’ai arrêté la pilule dans la foulée parce que je le voulais depuis longtemps. J’ai eu un regain de libido de fou, et j’avais envie de tester de nouvelles choses.

Après quelques temps sur des sites de rencontres classiques, je me suis inscrite sur un site libertin. Et j’ai commencé à rencontrer des hommes.

J’ai eu de nouvelles pratiques comme la sodomie, le fait d’avaler, le BDSM soft, le shibari, les plans à trois (deux hommes une femme)… rien de vraiment extrême mais ça me changeait totalement d’avant.

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J’ai eu un peu de mal à assumer tout ça au départ, je n’en parlais à personne, je me sentais parfois un peu mal en y pensant.

Et puis j’en ai parlé à une amie, puis à une autre, et je me suis rendu compte que mes fantasmes n’étaient pas si horribles que je le pensais. Par exemple le trio est une truc que ces deux amies voulaient essayer aussi.

Là j’ai eu un gros déclic : finalement ce n’était pas vis-à-vis des autres que je ne l’assumais pas mais vis-à-vis de moi-même. Je me sentais « sale » d’aimer la sodomie ou d’être attachée.

Ceci n’est pas une réaction positive :(.

J’ai eu la grande chance de rencontrer un partenaire super bienveillant avec qui j’ai pu tester plein de choses. Avec lui je peux faire du sexe de façon très intense et un peu trash tout en étant et en me sentant respectée.

C’est vraiment essentiel et ça ne nous empêche pas de faire l’amour de façon plus douce aussi.

Pour conclure je dirais que d’avoir assumé mes fantasmes a clairement changé ma vie sexuelle, maintenant j’ose essayer de nouvelles choses, j’ai découvert le plaisir de parler pendant le sexe, de regarder l’autre (avant j’étais incapable de ça), d’assumer son plaisir.

Et la chouette conséquence de ça c’est que je jouis beaucoup plus qu’avant. Je suis passée d’un orgasme tous les deux à trois rapports, à deux à trois orgasmes par rapport. Je dis oui !

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Chloé* et son fantasme qui prend de la place

Des fantasmes j’en ai des tas. Néanmoins, le fil rouge conducteur pour la plupart d’entre eux reste la soumission dont les scenari classiques prof / élève, patron / secrétaire…

Mais avec les années, mes envies de soumission se sont de plus en plus accentuées et j’ai remarqué que mes fantasmes se sont bien développés !

La pluralité masculine m’avait toujours intéressée, notamment les trio deux hommes et une femme. Mais ces derniers temps, ce fantasme a pris une forme beaucoup plus poussée !

De deux hommes je suis passée à des envies de cinq, à six hommes… dans une situation où je suis utilisée et dans une posture de soumise.

Oui, j’ai un fantasme de gang-bang !

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Le nom fait peur et ça m’a d’ailleurs effrayée d’avoir ce genre d’envie. Parce que, dans l’imaginaire collectif, un gang-bang c’est une pratique extrême, hard et complètement marginale. Ce n’est bon que pour le porno sur Internet mais pas dans la vraie vie.

Et puis, c’est pas fait pour les jeunes filles bien éduquées. Certains diront que c’est beaucoup trop avilissant pour elles.

Au début, je me suis posé des questions, comme « Est-ce que je vais pas trop loin ? Est-ce que je fais bien d’avoir ce genre d’envie ? ».

Je n’avais jamais lu une seule fille dire qu’elle avait des envies de gang-bang du coup je me sentais anormale, trop « dépravée »…

Je gardais ce fantasme dans ma tête, pour moi, en étant un peu honteuse de penser à des scenari aussi dégradants.

Et puis, au fur et à mesure, en discutant avec des gens du milieu BDSM, j’ai appris que ces scénari étaient assez classiques.

Qu’en fait, des maîtres n’en parlaient pas à des soumises novices de peur de les effrayer. Là, j’ai eu l’impression qu’un poids énorme s’enlevait de mes épaules ! Je n’avais donc pas des idées complètement tordues !

Mes fantasmes se pratiquaient bel et bien « dans la vraie vie » et c’était même quelque chose de courant.

Dès lors, j’ai commencé un peu plus à assumer. J’ai dit à un partenaire régulier, qui est au courant de mes envies BDSM, que j’avais envie d’avoir des rapports avec des hommes, genre… beaucoup.

Sans me juger, il a bien accueilli ça.

À côté de ça, j’ai un style qui ne m’aide pas vraiment pour assumer ce type de fantasme un peu « extrême ».

Disons que j’ai un visage très enfantin et un air un peu innocent, je pense pas que les gens s’attendent à ce que quelqu’un avec un air si sage puisse leur dire « moi, je fantasme sur les gang-bangs » !

« Bonjour, j’aime les gang-bangs. »

Au final, ce fantasme j’ai fini par en parler un peu sur le forum de madmoiZelle, puis un peu plus auprès de mon ami proche et… plus j’en parle, plus c’est facile et donc plus je l’assume.

Dans le fond, je ne vois pas pourquoi je devrais avoir honte de ça. Si personne n’en parle, c’est sûr que ça va pas aider les gens à assumer des choses qui sont vues comme marginales.

Comme je sais que cette non-visibilité peut faire souffrir, maintenant j’essaye de faire un peu ma part.

— Merci à toutes celles qui nous ont apporté leurs témoignages !

My Wonder Women, au cinéma le 18 avril. Réalisée par Angela Robinson, avec Luke Evans, Rebecca Hall et Bella Heathcote.

*les prénoms ont été modifiés.

À lire aussi : La culpabilité sexuelle décryptée dans une vidéo décomplexante qui fait du bien


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Les Commentaires

1
Avatar de Petite Chaussette
20 avril 2018 à 17h04
Petite Chaussette
@Flowercream- bien sûr que c'est cool de ne pas parler de sa sexualité. Je pense que chacun fait bien comme il veut. Pour ma part (je suis l'une des personnes témoignant dans l'article), le fait de pouvoir parler de mes fantasmes m'a permis de mieux les accepter vis à vis de moi-même, de me rendre compte que je n'étais pas là seule à les avoir.

J'aurais aimé avoir l'esprit assez fort et indépendant pour ne pas avoir besoin de cette espèce de validation mais ce n'est pas le cas...
Au final en parler ça m'a beaucoup déculpabilisé et c'est pour ça que j'ai voulu témoigner, pour peut-être montrer à d'autres personnes que tant que tout est bien consenti, il n'y a rien "d'anormal"
6
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