La dernière fois que j’ai fait l’amour, j’ai joui, et je vous en remercie.
Je vous remercie vous, les femmes d’Internet, de YouTube, d’Instagram, qui nous éduquez nous, les plus ou moins jeunes filles et femmes un peu paumées.
J’ai 18 ans, je suis étudiante en médecine, et j’ai débarqué il n’y a pas si longtemps dans le vaste monde du sexe. Je ne veux pas ici raconter mes mésaventures olé olé, mais plutôt exprimer ma gratitude envers vous !
Mon éducation sexuelle à la maison
Posons le contexte.
J’ai eu la chance de grandir dans une famille où les règles, le corps, l’amour, et le sexe n’étaient pas des tabous honteux.
J’ai le souvenir de mon frère de 11 ans demandant à table ce qu’était la levrette sans que cela ne soulève des vagues d’indignation, de ma mère me donnant le numéro du Planning Familial au cas où je n’oserais pas lui poser de questions intimes.
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J’ai aussi le souvenir de ma mère m’expliquant que si j’avais un petit copain, il pouvait venir à la maison, qu’elle préférait nous savoir au chaud dans mon lit qu’à l’arrière d’une voiture dans un parking mal famé.
Alors même si l’éducation sexuelle fournie par mon établissement scolaire laissait franchement à désirer, j’ai grandi en ayant une idée assez claire de la constitution du corps humain, de la notion de sexualité, de consentement, de la contraception, bref… de la vie.
Tous et toutes n’ont pas cette chance.
Mais malgré cette éducation relativement privilégiée, il me restait pas mal de zones d’ombres à éclaircir. Parce qu’il y a des questions qu’on n’ose pas poser, qu’on n’arrive pas à formuler, ou bien même dont on ignorait qu’elles pouvaient se poser.
Et c’est là que vous êtes intervenues.
Mon éducation sexuelle sur Internet
Grâce à vous, j’ai appris tous les aspects techniques que je n’aurais jamais osé demander à quiconque, par pudeur, par timidité… Vous avez été mon encyclopédie.
Les divers mouvements féministes vus sur les réseaux, #MeToo, #BalanceTonPorc, #FreeTheNipple, #SlutShaming, et j’en passe, m’ont apporté beaucoup : des idées, des réflexions sur des comportements que j’ai vu ou eu.
Queen Camille et sa chaîne YouTube, merci pour tous tes petits conseils décomplexés !
Mention spéciale à la vidéo Quid du sperme ? qui m’a fait réaliser, et j’en ai fait les frais peu de temps après, que passer de la position allongée à debout après le sexe sans capote entraînait quelque chose ressemblant approximativement aux chutes du Niagara.
Et qu’il fallait bien que tout ça aille quelque part…
C’est un détail auquel on n’est pas forcément sensibilisées !
Le site de madmoiZelle et ses articles en tous genres m’a permis de découvrir des témoignages, des conseils, des schémas explicatifs, ainsi que des comptes Instagram géniaux comme @tasjoui, et de fil en aiguille, d’autres comme @jemenbatleclito ou @jouissanceclub.
Apprendre à communiquer sur mes envies et mes besoins au lit
Toutes ces sources m’ont permis de tenir tête, fièrement et avec conviction, à mon actuel copain, qui fut mon premier partenaire, quand j’ai dû lui avancer mes arguments.
Au début de notre relation, il lui semblait normal que je prenne moins de plaisir que lui, qu’après éjaculation il fasse un passage par la salle de bain avant de s’endormir. Mais… et moi ?
« Et toi quoi ? J’ai plus envie moi après… »
Mais est-ce que je pouvais vraiment lui en vouloir ? Il était formaté à ça, et visiblement ses ex s’y étaient elles aussi accommodées !
Alors malgré mon manque d’expérience, je lui ai tout expliqué : les déboires de la jouissance féminine, l’anatomie du clitoris méconnue…
« Tu sais, c’est pas parce que tes doigts vont profond que j’aime ça hein. »
Je lui ai appris les cunnis c’est cool et que ça le serait davantage s’ils duraient plus de 3 minutes de léchouilles aléatoires, et qu’un rapport sexuel c’est quand même mieux quand les deux (ou plus) prennent leur pied en toute réciprocité.
S’il s’est d’abord montré peu réceptif (j’ai cru que j’étais tombée amoureuse d’un con !), il a fini par recevoir cette lumière divine nommée l’égalité des sexes (et du sexe), et s’est même rendu compte qu’il pouvait en tirer des bénéfices.
Oui, il a le droit de ne pas avoir envie de sexe 24h/24, il peut aimer la stimulation anale sans être gay, on peut faire l’amour sans pénétration, etc.
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Merci pour ma vie sexuelle épanouie
Et voilà comment faire l’amour avec lui est devenu non plus qu’un simple moment de plaisir, mais un truc vraiment, mais genre vraiment fun.
Et puis peu de temps après cette prise de conscience, son investissement dans une jouissance partagée ont porté leurs fruits, puisqu’après un looooong cunnilingus fort appréciable, il m’a fait jouir, et ma foi, c’était fort bien.
Alors merci à vous, femmes de l’Internet, de nous servir sur un plateau d’argent toutes ces réponses à nos questions que l’on n’avait même pas encore posées !
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