« Je dois prouver plus que les autres »
Anne-Lise Nalin, avant d’être dessinatrice, est grande. Du haut de son mètre 80, de ses vingt ans et des 2000 visiteurs par jour sur son blog, elle trouve le moyen d’être drôle. « J’ai choisi d’être pauvre » – comprendre : Anne-Lise a arrêté les études au début de la première pour vivre sa passion, le dessin. Elle a suivi une formation d’un an par correspondance qu’elle a stoppé net, motif : « C’était pourri ». Implacable. Alors elle s’est lancée en free-lance et passe ses journées à créer de ses grandes mains des illustrations, comme d’autres iraient à la plage (pas par le temps qu’il fait, on est d’accord). « Comme je n’ai pas de diplôme, je dois prouver plus que les autres ». Du coup, il est presque impensable de la croiser dans les rues de Marseille où elle habite. Elle est chez elle et voit très peu de gens. Grâce à son blog, sa « petite fenêtre sur le monde », elle a fait des rencontres, notamment des auteurs qu’elle adorait. Quand on lui demande si elle regrette parfois ce choix qui l’isole, elle répond tout simplement : « Je pars du principe qu’on a qu’une vie, moi ça me dérange pas de vivre un peu en dehors des choses, j’ai mon univers, il me convient ». Avant d’ajouter : « le seul inconvénient c’est que je ne bronze pas ».
« Des bouquins qui touchent les gens »
Son univers a beaucoup évolué. Anne-Lise a commencé par le manga, puis, petit à petit, a créé son personnage, rajoutant, enlevant des détails au fil du temps. Elle s’est également découvert une passion pour l’aquarelle, qu’elle retouche ensuite, le « mélange du classique et du moderne ». Pour progresser, elle s’est armée de patience. Il lui a fallu quatre ans d’acharnement, quatre ans à dessiner tous les jours pour arriver enfin à « réaliser ce que l’on a dans la tête. C’est très dur et très frustrant de ne pas réussir ». Car madame est perfectionniste ! Elle ne supporterait pas de sortir quelque chose dont elle ne serait pas fière par exemple, ou bien de faire quelque chose qui ne lui ressemble pas, comme des BD un peu trop « girly » : « Je ne veux pas laisser une trace qui soit gênante de moi, j’ai envie de faire des bouquins qui touchent les gens ». Bref, elle se met une pression permanente.
Enfin, la reconnaissance
Pression qui la fait progresser, autant que les critiques qu’elle a pu recevoir, et qui peu à peu portent leurs fruits
. Reconnue pour son travail, elle est invitée depuis trois ans maintenant au Festiblog. On veut sa participation pour de nombreux projets qu’elle est parfois obligée de refuser. Deux BD sont prévues et une troisième est gardée secrète depuis ses treize ans. Autant de dessins inspirés par sa vie en général mais surtout par « les gens qui m’entourent ». Finalement elle a trouvé le moyen d’être elle-même, de faire le métier qui lui plaît et de rencontrer des artistes qui l’inspirent, comme Bastien Vives : « C’est un bon modèle pour moi, il a réussi en étant jeune… Bon Dieu s’il lit ça ! ». Et dans trente ans, elle se voit comment ? « Vieille ». Mais encore ? « J’espère que je serai assez connue… Que je pourrai à mon tour inspirer d’autres jeunes… ».
Et c’est bien tout le mal qu’on lui souhaite ! Vous pouvez retrouver la participation d’Anne-Lise Nalin au Projet 17 Mai, son illustration pour le papier « Les histoires à distance, ça craint » paru sur madmoiZelle, et beaucoup d’autres choses sur son blog et sa page UltraBook.
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Les Commentaires
Je ne suis joie de la retrouver ! Ses dessins sont tellement beaux, les visages sont tous expressifs, uniques, vivants tout en étant parfaitement stylisés... Y a de la beauté humaine là-dedans, c'est magique ! Moi qui galère à dessiner des hommes, j'admire la beauté de siens !
Voilà, c'était ma déclaration d'amour à Anne-Lise Nalin !
(ça me donne trop envie de dessiner de revoir ses dessins ! Tu inspires déjà des jeunes !)