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Une ancienne anorexique devient mannequin « avec des formes »

Alice Jackson, qui a souffert d’anorexie à son arrivée à l’université, fait partie des finalistes pour représenter une marque de lingerie pour les femmes « avec des formes ».

En 2006, Alice Jackson, alors étudiante en mode à l’université de Bournemouth, fait une dépression qui l’entraîne dans l’anorexie. Elle court alors deux heures par jour, ne se nourrit que de salade (ça n’te nourrit pas) et perd 13 kilos, atteignant alors le poids de 49 kilos pour 1m75. Elle met sa santé en danger et se moque de l’idée de la mort, comme elle l’a expliquée dans une interview au Dailymail, publié le 22 avril dernier :

« Ça a commencé quand j’étais en première année à l’université alors que j’avais 18 ans. J’ai commencé à prendre beaucoup de poids et j’ai perdu confiance en moi alors je suis rentrée pour Noël et j’ai décidé de faire un régime. […] Je me sentais vraiment vraiment déprimée et je me moquais de savoir si j’allais mourir, je me sentais juste horrible, tout ce à quoi je pensais, c’était la nourriture et les calories. […] Je ne me sentais pas bien, je me sentais vraiment malade et je n’avais pas d’énergie parce que je mangeais trop peu, que je m’affamais et que je m’épuisais à courir à jeun. […] J’ai eu un été très difficile. C’est une chose horrible d’être piégée dans ces pensées faites de nourriture et de poids. »

Ce sont ses parents et le médecin de son université qui l’ont convaincue de se faire soigner et d’être aidée par une association spécialisée. Aujourd’hui, à 26 ans, Alice est guérie. Elle fait 70 kg et se bat pour faire comprendre aux femmes combien il est important d’aimer son corps comme il est au sein d’une association spécialisée dans les troubles du comportement alimentaire, comme nous l’explique La Dépêche.

alice jackson

Mais la jeune femme profite également d’une tribune plus médiatisée qui lui est donnée pour exprimer son point de vue sur l’importance de l’amour de soi. En effet, Alice fait partie des finalistes d’un concours pour représenter Curvy Kate Lingerie, une marque de sous-vêtements pour femmes « avec des formes ».

Dans la vidéo de présentation des concurrentes ci-dessus, elle explique :

« Je crois vraiment que les femmes ont besoin d’aimer leur corps, d’être satisfaites de leur silhouette, d’être en bonne santé et d’aimer leurs formes. »

Un discours que nous ne pouvons qu’apprécier ici : évidemment, nous voudrions que toutes les femmes assument leur apparence et soient bien dans leur peau et dans leurs pompes. Toutefois, je ne peux m’empêcher de voir une certaine ironie dans cette actualité : le fait qu’une jeune femme de 70kg pour 1m75 , soit un IMC de 22,9, soit sélectionnée pour potentiellement représenter une marque de lingerie « curvy », qui signifie « avec des formes » (comprenez « avec des boubiz ») mais est décrite comme une marque « plus size » me dérange peut-être un peu. Est-ce que présenter ces mannequins comme des « grandes tailles » ne contribue pas aux complexes de certaines – ces mêmes complexes qui ont participé au processus qui a conduit Alice à devenir anorexique ? C’est un peu comme quand on essaie de nous faire croire que Scarlett Johannsson ou Liv Tyler sont pulpeuses. Ne serait-ce pas une façon d’encourager les femmes qui ont un IMC plus élevé à se demander « Mais alors si ELLE est « pulpeuse », moi je suis quoi ? ». Ou encore « Et si j’ai des plus grosses fesses, un ventre moins tonique et de très petits seins, je me mets où ? ». Évidemment, Alice concourt pour une marque de lingerie conçue pour les bonnets D à K – et on peut éventuellement comprendre que le terme curvy ne concerne que cette partie de l’anatomie.

Mais inévitablement, ça renvoie aux catégorisations des corps des êtres humains. Et le problème de ces catégorisations, c’est qu’elles peuvent nous inciter inconsciemment à trouver la case dans laquelle on est et amènent parfois les différentes cases à s’affronter avec des arguments binaires quand elles devraient simplement faire leur William Carnimolla et admettre que tout le monde mérite de s’assumer comme il est. Reste que le parcours au niveau de l’estime de soi d’Alice, son assurance et l’épanouissement qui émane d’elle font vraiment (vraiment vraiment vraiment) plaisir à voir !

Un jour, les femmes qui n’ont pas la taille mannequin-de-chez-Chanel n’auront plus à insister sur le fait qu’elles se sentent bien en maillot de bain et que oui, elles s’assument comme elles sont. Et ce sera bien.


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Les Commentaires

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Avatar de Dberry
2 juillet 2013 à 20h07
Dberry
J'ai un mal fou à comprendre les anorexiques parce que c'est une logique que je ne peux comprendre, mais cela me semble tellement illogique que je doute qu'elles ne font pas "exprès". je trouve fou qu'on puisse privilégier son apparence au détriment de sa santé, mais je me dis que bon...voilà, je n'ai pas cette maladie, alors évidemment que non, je ne peux la comprendre.

J'ai tendance à réagir brutalement lorsqu'on me parle d'anorexie parce que c'est quelque chose qui me met en colère, mais je ne pense pas que ce soit pleinement justifié. Je ne suis définitivement pas à leur place.
(Comme à mon habitude, je débarque un peu tard.)

Je crois que tant qu'on ne l'a pas vécu, on ne peut pas le comprendre. J'ai tendance à être "choquée" par les gens qui refusent de comprendre, mais après tout, j'étais pareille avant. Si ça peut t'éclaircir, je peux essayer d'approfondir ce qui a déjà été (très bien) expliqué.

Sans faire de généralité - car chaque anorexique a ses raisons - la plupart du temps les personnes anorexique ont une très mauvaise estime d'elles-mêmes et se sentent mal aimées, moins intéressantes, moins belles, moins, moins et encore moins... Que les autres. Elles aspirent aussi souvent à la perfection.
Pour compenser cela, elles essaient de lancer un appel à l'aide, de se faire "enfin" remarquer, tout en se faisant disparaître, mourir à petit feu (le grand paradoxe de l'anorexie). Et puis, mourir, quand on se sent si inutile, après tout "tant mieux" (c'est ce que pense une anorexique bien sûr, ce ne sont pas mes propos).
Il suffit d'un léger complexe sur son poids, d'une prise de poids soudaine, d'une amie plus mince que soi, d'une réflexion d'un proche... Et la "machine" est lancée. Le fait d'être "le plus mince possible" et surtout "plus mince que les autres" devient vite l'unique challenge, l'unique "domaine" où elles pensent être meilleures... Voir son poids diminuer sur la balance est comme une victoire, chaque jour. Le voir augmenter devient un supplice, un échec, une injustice.
Il y a aussi une grosse part de punition. Un peu comme l'auto-mutilation, tu détruis ton corps pour te punir d'être si "nul(le), inintéressant(e), transparent(e)...".
Et enfin, une personne qui tombe dans l'anorexie a évidemment de nombreuses carences, qui engendrent une fatigue physique mais aussi psychologique : dépression, idées noires... A partir de là c'est le cercle vicieux, puisqu'elle ont encore moins le moral, moins d'estime, etc. D'où la grande difficulté à s'en sortir.
Je ne savais pas que cela pouvait être utilisé comme punition. J'y pensais régulièrement, quand je n'avais vraiment pas le moral et que je me sentais nulle, mais je me disais que c'était de "l'attention whorisme" de ma part, et je ne savais pas que celles qui passaient le cap  étaient aussi considérées comme anorexiques. En fait, je ne savais même pas qu'il y en avaient qui faisaient cela pour se punir.
Bon j'ai l'impression de partir en HS, donc je ne vais pas trop m'étendre sur le sujet, mais je n'ai pas tout compris. Tu "y pensais régulièrement", à être maigre ?! Si c'est le cas, il n'y a pas de honte à ça, on a tous nos raisons !

Je pense que pour certaines il y a une part "d'attention whorisme", mais c'est surtout dans le sens où selon elles, c'est leur seul moyen de se faire enfin remarquer. Donc quoi qu'il en soit, ça part d'une grande souffrance.
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