Il y a un peu plus de 20 ans, le 4 juillet 2001, la loi relative à l’IVG et à la contraception garantissait l’accès à l’éducation à la vie affective et sexuelle :
« Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène. Ces séances présentent une vision égalitaire des relations entre les femmes et les hommes. Elles contribuent à l’apprentissage du respect dû au corps humain. »
Un progrès majeur pour prévenir et réduire les risques en matière de santé sexuelle et reproductive, mais aussi dans la lutte contre les stéréotypes de genre, les violences sexistes et sexuelles et contre les discriminations faites aux personnes LGBTI+.
Vingt ans après, où en est-on avec ces trois séances annuelles ? Et bien, ce n’est pas brillant.
Une loi sur l’éducation sexuelle pas réellement appliquée
« On peut considérer que l’État a validé l’épreuve théorique. En revanche, quand il s’agit de passer à l’épreuve pratique, cela laisse franchement à désirer ! », constate aujourd’hui le Planning familial.
Pour voir quels sont les effets de la loi de 2001, l’organisation féministe a fait un petit micro-trottoir. Les réponses montrent que ces cours, censés être obligatoires, restent très parcellaires quand ils ne sont pas totalement absents. À quand une réelle application de la loi ?
Pour le Planning familial, cet enjeu ne doit pas rester dans l’angle mort de la présidentielle :
« Les établissements scolaires sont demandeurs. Mais, chaque année, le Planning est contraint de refuser de faire des interventions en éducation à la sexualité à défaut de moyens suffisants. Il y a urgence à changer la donne ! »
En février dernier, l’organisation Nous Toutes dressait un constat similaire après une enquête sur les séances d’éducation à la sexualité : au total, il s’avère que « 13% du nombre total de séances ont été effectivement réalisées » et que « la majorité des personnes déclare que ces séances ne les ont pas aidé‧e‧s dans leur vie affective et sexuelle présente et future et n’ont pas servi à prévenir les violences sexistes et sexuelles ».
Un sujet d’intérêt général dont nous avons discuté avec Sandrine Rousseau lors de notre dernier live, Yannick Jadot s’étant engagé pour une éducation non genrée et une culture de l’égalité dès l’enfance.
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Crédit photo : Sex Education (Netflix)
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