L’écologie est plus que jamais d’actualité et quoi de mieux que de sensibiliser les plus petits à ce sujet. Le but n’est pas non plus de créer des angoisses, mais bien de montrer la nature dans toute sa beauté et sa diversité, et d’encourager à la protéger.
Nous vous avons fait une petite sélection des meilleurs albums, pour rêver, frémir et se conscientiser.
Le plus artistique : Le Cauchemar du Thylacine (à partir de 6 ans)
Dans un bois, le docteur Wallaby, un kangourou, spécialiste en mauvais rêves, se déplace sur son chien, Dingo.
Ses patients sont toutes sortes d’animaux qui font des cauchemars. Un Thylacine vient consulter, c’est le dernier spécimen de son espèce (vous voyez où je veux en venir ?). En prologue de ce magnifique album, une citation qui ne vous laissera pas indifférents :
« De tous les animaux, l’homme
est celui qui est le plus menacé de disparition.
Car alors que nous nous soucions de protéger les pandas et les phoques,
les pandas et les phoques, eux, ne se soucient pas de nous protéger, nous ;
au contraire, ils espèrent que nous disparaîtrons,
avec nos bombes atomiques, pesticides, défoliants,
pétroliers et villages de vacances. »Stefano Benni, La Compagnie des Célestins,
trad. de Marguerite Pozzoli, Actes Sud, 2006
Chaque double page est une œuvre à part entière. C’est un véritable coup de cœur que ce livre pour moi, entre l’atlas animalier, le livre d’art et l’album jeunesse. Les dessins sont sublimes.
Le plus barré : Opération Bye Bye Béton (à partir de 4 ans)
Camomille vit sur un terrain vague entre deux immeubles. Ses parents sont deux plantes sauvages. Elle s’amuse avec les insectes et murmurent des secrets à leurs antennes. Cette petite personne doit aller à l’école, ce qui ne l’enchante pas. Les enfants rêvent à la récré d’une cour plus stylée, avec arc-en-ciel et grenouilles.
Ils commencent peu à peu à enlever des petits bouts de la cour. Bye-bye béton !
La cantine n’est pas approvisionnée en aliments car le livreur a une farnientouillite aigüe. Heureusement, Camomille a une idée ! Cueillir des choses, c’est comme une immense cuisine extérieure. Et finalement tout le monde s’y met !
« Peu à peu, c’est la ville tout entière qui est recouverte de verdure et de bonnes choses à manger. »
De la fantaisie et de l’absurde ! Tout ce que l’on aime et dont les enfants raffolent.
Un album créatif, original et beau de plus pour les éditions La Ville brûle qui publient de véritables pépites en jeunesse. À offrir ou à placer dans sa bibliothèque sans tarder.
Le plus poétique : Blaise, Isée et le Tue-Planète, de Claude Ponti (à partir de 7 ans)
Un monument de la littérature jeunesse ! Un vaisseau, le Tue-Planète, tue les planètes, et démolit tout sur son passage. Sur l’une d’elles, des poussins sont réquisitionnés par Isée pour la construction d’un nouveau vaisseau, en forme de poussin géant, pour sauver tous les astres.
On n’en peut plus de voir les poussins écrasés pour faire des nuggets dans des vidéos effrayantes. On les veut tous ensemble, trop mignons, qui sauvent le monde !
Voici ce dont les poussins auront besoin dans leur navette :
« Et de la lumière du jour claire et lumineuse, de la nuit sombre et calme pour dormir, des cultures fraîches pour se nourrir, des moteurs et de l’énergie pour naviguer, des traitements de déchets, de quoi de soigner, du vent, des vagues, des rêves, des jeux. Toutes choses qui font que la vie est possible. Et belle. »
Ils rassemblent tous les morceaux du Tue-Planète laissés sur les planètes détruites et réussissent à l’anéantir. Et ils reconstruisent un nouveau monde :
« Grâce aux matériaux, provisions et réserves embarqués sur L’Éclair II, Blaise, les poussins, Isée, Todoramour, les réfugiés, les migrants, les sans-planète et leurs amis reconstruisent un nouveau monde.
Ils y mettent de l’eau, du ciel, des pluies, des jardins, des forêts, des rivières, de l’herbe, du vent, des mers, des montagnes des soleils, des oiseaux… toutes ces choses qui font qu’on est bien, et même plus que bien. »
De la science-fiction pour enfants, avec son lot de réflexions sur notre monde, une sorte d’Arche de Noé revisité.
Le plus animalier : Accroche-toi à maman, de Satomi Ichikawa (à partir de 3 ans)
L’histoire se déroule à Bornéo, en Indonésie, tout près de la forêt tropicale la plus vieille du monde, que les humains ont détruite pour les trois quarts.
La petite Rimba devient amie avec deux orang-outans, une mère et son fils. On est transportés au cœur de la forêt, on se balade d’arbre en arbre avec ces deux grands singes magnifiques. On éprouve pas mal de tendresse pour cette petite troupe.
La sensibilisation aux ravages que cause la destruction de forêts sur les animaux et les humains est réussie, grâce à une histoire touchante et à des dessins enveloppants.
Le plus marrant : Le Grand ménage (à partir de 6 ans)
Benoît le blaireau vit dans la forêt et il taille, range et astique tout. Il lisse les corolles de fleurs er brosse le renard.
J’adore cette scène absurde où un blaireau passe l’aspi en plein milieu de la forêt.
Trop de feuilles tombent, l’animal maniaque décide donc de couper les arbres. Il finit par tout bétonner. Il n’a alors plus à manger et se rend compte de son erreur. Benoît appelle les autres animaux à la rescousse. La forêt retrouve sa vie et Benoît va essayer de contrôler sa manie folle du nettoyage.
Beaucoup trop de mignonnerie dans cet album !
Je t’aime, bleue, de Barroux
Un petit garçon dérive sur un bateau, emporté par de grandes vagues. Bleue, la baleine, vient à son secours. Ils deviennent amis. Le lendemain, le petit garçon la cherche et la trouve malade. Elle a pris des sacs en plastique pour des méduses. Le petit garçon la débarrasse de tous ces déchets.
L’océan et ses poissons prennent presque toutes les pages dans leur entièreté. Le lecteur est plongé dans l’eau, dans la vie marine. Et c’est beau !
Bleue représente toutes les baleines, qui sont en voie d’extinction. Arrêtons les sacs plastique, bordel ! C’est ce que nous dit avec poésie cet album.
À la fin de ce sublime album, tout en tons pastels, Barroux nous prodigue ses conseils : plus de sacs plastique pas recyclables, plus de bouteilles en plastique, d’ustensiles jetables, de produits emballés dans du plastique et ramassons les déchets sur les plages !
Les dessins enfantins sensibilisent à des problématiques graves, en n’oubliant pas de montrer la beauté et la richesse des océans, des territoires à protéger.
Pour vous procurer Je t’aime, Bleue, de Barroux, à L’école des loisirs, 13 euros 50, c’est par ici !
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Image en une : © La Partie, L’école des loisirs, La Ville brûle
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