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5 lectrices racontent leurs dates en temps de Covid

Pas de bars, pas de restaurants, pas de soirées… À quoi ressemblent vos rencards en cette période de pandémie ? C’est la question que vous nous avons posée, et 5 lectrices nous ont répondu !

C’était il y a un peu plus d’un an maintenant : le premier confinement nous enfermait chez nous, et amenait certains et certaines d’entre nous à faire des choix audacieux. Se confiner avec son plan cul, rentrer chez ses parents, se confiner à plusieurs…

Mais ce moment qu’on imaginait passager s’est vite transformé en traversée du désert : sans bars, sans apéros, sous couvre-feu, comment est-ce qu’on fait pour pécho ?

On vous a posé la question, et vous nous avez encore une fois révélé l’ampleur de votre créativité : voici comment vous datez en période de pandémie.

Quelques techniques pour pécho, quand on est confiné chez ses parents

Jade* a 22 ans, et elle vit encore chez ses parents. La pandémie ayant largement réduit son champs de rencontres potentielles, elle a commencé par prendre son mal en patience. Mais après quelques mois, la situation est devenue difficile.

« Les deux premiers confinements, je suis juste restée enfermée chez moi. Mais après un an, le manque a vraiment commencé à s’installer et mon sex-toy ne me suffisait plus. J’ai donc téléchargé une appli pour faire quelques rencontres virtuelles mais avec des critères liés au semi-confinement : moins de 30km autour de chez moi et dispo en journée. »

Quand elle rencontre une personne qui lui plaît et qui répond à ces critères, Jade raconte s’être surprise à accepter une rencontre réelle assez rapidement. Par sécurité, celle-ci se fait dans un lieu public, dans un parc. Après avoir vérifié que la connexion était bien présente IRL, elle et son date ont décidé de se revoir.

«Pour passer aux choses sérieuses, nous avons décidé de nous revoir dans un hôtel. Mais si nous avons privilégié ce type d’endroit dans un premier temps, le budget des deux étudiants que nous sommes n’a pas pu suivre et nous avons dû trouver d’autres alternatives… dont la voiture. Il suffit de vagabonder dans des zones vidées parce que fermées à cause du covid, comme les parkings de centres commerciaux par exemple !

Récemment, mes grands-parents sont partis dans leur résidence secondaire alors j’ai sauté sur l’occasion pour profiter secrètement du canapé — l’éternel spectateur des repas dominicaux familiaux. Si on décide de faire un date sans sexe, généralement on regarde un film dans la voiture, ou on visite des parcs, des rues, des quartiers. »

Si l’envie vous prenait de batifoler dans une voiture, rappelez-vous toutefois que c’est une pratique interdite par la loi : elle tombe sous le coup de l’exhibition sexuelle,  réprimée par l’article par l’article 222-32 du Code pénal. Celui-ci vous expose à une peine d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.  

Interrogée sur ce qu’elle gardera de cette période, Jade affirme, enthousiaste :

« Par contre, mon niveau d’organisation de dates a beaucoup progressé ! Entre les horaires, les lieux, les idées… J’aimerais au moins garder ça à l’avenir ! »

J’ai essayé les applis… et j’ai détesté

Pour Laureline*, la pandémie a sonné la fin des rencontres. Eh oui, pour les personnes qui détestent les applis, les choses sont devenues bien plus compliquées depuis mars 2020.

« Avant l’arrivée du covid, j’étais célibataire depuis deux ans. J’avais eu quelques coups d’un soir avec des potes de potes, mais toujours dans un cercle relativement proche de moi. D’ailleurs, toutes mes histoires ont eu lieu avec des connaissances, et je n’ai même jamais vraiment eu de “date” comme on l’entend, avec des personnes inconnues. L’idée même m’angoisse ! »

Pourtant, lors d’une soirée bien arrosée avec une amie, Laure fini par céder aux conseils de ses proches qui l’encouragent à se mettre aux applis de rencontre, et télécharge Tinder.

« Deux jours après, j’avais un date avec une fille. On s’est vues deux heures, mais on avait rien à se dire et c’était ultra gênant… On ne s’est pas recontactées et une semaine après, je supprimais l’appli. Je n’avais pas l’énergie de commencer à créer des relations à distance avec des personnes que je ne connaissais pas quand en même temps, c’était la période des skypéros à gogo : je préférais investir mon temps libre dans mes relations amicales. »

La jeune femme raconte que cette expérience l’a complètement refroidie des applications. Elle qui chérit les rencontres inopinées et les flirts imprévus raconte que dans la ville d’Allemagne où elle vit, les restrictions ne permettent pas vraiment de rencontrer de nouvelles personnes. Côté dating, elle est donc plutôt à l’arrêt…. Et se rend compte que cela a changé son rapport aux autres.

« Depuis que le soleil se montre un peu plus souvent, il nous arrive d’aller dans des parcs faire un tout, avec des proches. Ce sont les seuls moment où on croise des connaissances que je ne connais pas ou peu, et j’ai remarqué que je me posait assez vite la question Est-ce qu’il y a moyen de quelque chose ?” sans forcément que la personne me plaise. Alors qu’avant, ça ne m’arrivait qu’en cas de crush ! »

Je ne date pas en temps de covid, mais je redécouvre l’amour de mes amis

Elle explique aussi que la pandémie la retient beaucoup dans sa manière de faire des rencontres.

« Pendant ces confinements à répétition, j’ai eu des périodes de gros manque à base de “J’veux une meuf!”, qui accompagnent les sursauts de ma libido qui se réveille tous les 36 du mois.

Mais en réalité, je n’ai aucune idée de comment je pourrais aborder une fille qui me plairait. Pas seulement parce que j’ai du mal à flirter avec des inconnues, mais aussi parce que je ne connait pas le rapport à la pandémie des autres ! Si cette personne est très stricte dans ses contacts ou si à l’inverse, elle rencontre souvent des gens. Moi, je me restreins beaucoup en me disant que ce n’est pas très solidaire : si on rencontre plein de gens, on ne va jamais en finir avec ce virus tout nul… »

Autant de questions qu’elle ne se serait jamais posées auparavant, et qui troublent sa manière d’entretenir des relations avec autrui.

« Avec tout ça, je n’ai aucune idée de comment relationner avec des gens, je suis assez mal à l’aise à l’idée d’avoir des rapports sexuels avec une personne que je ne connais pas bien…

En dépit de tous ces changements, elle note que cette période houleuse lui a appris une chose : l’ampleur de l’amour amical.

« Avec les relations amicales que j’ai nouées pendant cette pandémie, j’ai pris la mesure de l’amour qu’on peut se donner entre amis, et je tiens à laisser de la place pour ce sentiment dans ma vie ! Pour citer une super chanson de Ben Mazué, “Le cœur est extensible tu le sais maintenant” : c’est exactement ce que j’ai appris cette dernière année et même si j’ai eu des amitiés très intenses plus jeune, le fait de vivre tout ça aujourd’hui, donne à cet affect une dimension bien réelle qui est vraiment chouette à expérimenter ! »

Les rencontres en ligne, à la joie des plus introverties

Marie* n’est pas une grande fêtarde : de nature casanière et plutôt réservée, les rencontres étaient déjà assez compliquées pour elle avant la pandémie. Déçue par les applis,

le covid l’a amenée à s’ouvrir dans des lieux d’échanges virtuels assez inattendus.

« J’ai commencé à m’ouvrir un peu plus sur d’autres plateformes, pas forcément faites pour les rencontres. Par exemple mes jeux en lignes, ou les Discord de jeux de rôle sur lesquels j’adore passer du temps !

Mon champs de rencontres s’est tellement étendu ! Déjà, je n’ai plus de limites géographiques. Ensuite, les affinités se créent presque toutes seules, avec des gens avec qui je parle d’office de quelque chose qu’on aime tous les deux. Avec la pandémie, nos activités ludiques passaient parfois à des discussions sur skype, des cafés en discutant d’une future rencontres… Nous apprenions a nous connaitre avant de penser à nous voir, et le plus important n’était plus de finir la soirée chez l’un ou l’autre mais d’apprendre a nous apprécier pour qui nous étions. »

Pour cette grande timide, cette manière de faire a même changé son rapport aux rencontres.

« La distance du virtuel aidant, j’en ai même oublié ma timidité. Parler a quelqu’un depuis son chez soi cosy où on se sent safe, c’est vraiment un plus ! Cela permet d’être soi-même plus vite, et de voir en face de soi quelqu’un de plus naturel, sans passer par les phases de la séduction où chacun montre un visage favorable… mais pas toujours honnête. »

C’est d’ailleurs la morale qu’elle a retenu de ce dating sous pandémie, et qu’elle gardera en tête dans le « monde d’après » : refuser de plaire pour plaire, et rester soi-même lors des rencontres.

Adapter ses activités au couvre-feu en mangeant des crêpes

Adeline* était célibataire depuis quelques années au début de la pandémie, et a assez mal vécu le premier confinement. Cette expérience l’a toutefois amenée à faire un travail sur elle, et lui a permis de se lancer dans de nouvelles rencontres en étant sûre de ne laisser passer aucun comportement toxique. Quand elle a pris cette décision, elle a choisi de se mettre sur les applis de rencontre malgré ses réticences.

« Pas mal de mecs m’ont proposé d’aller chez eux mais ça me stressait un peu. Je n’aime pas du tout les coups d’un soir, et je n’avais pas envie d’être bloqué chez des gens. En tant normal, mes dates ont toujours lieu dans un endroit public, d’où je peux facilement partir si il le faut. Mais avec le couvre-feu à 18h, c’était un peu compliqué… »

Elle rencontre quelqu’un avec qui elle discute pendant deux ou trois semaines, avant d’avoir envie de le rencontrer en vrai. Pour se sentir en sécurité, elle a organisé le rendez-vous en fonction de ses exigences, et tout s’est très bien passé.

« Comme on ne pouvait rien faire dehors, j’ai préféré que ce soit chez moi. Il m’a laissé définir mes conditions :  j’ai prévenu mes colocs et un des deux est resté à la maison (il avait des trucs à faire) et l’autre est rentré dans l’après-midi. Ils m’ont laissé le salon pour que nous soyons tranquilles mais étaient là au cas où.

Au final, on a fait des crêpes ! Il avait apporté plein de trucs, et moi aussi. On a mangé comme des chancres, avant de rouler jusqu’au canapé pour regarder la Cité de la Peur, complètement affalés. On s’est un peu pécho sur le canapé, mais comme je n’avais pas envie d’aller plus loin, on a juste fait des câlins.

Au final il n’est pas reparti chez lui. Nous avons continué à parler et à rire, puis mes colocs et des amis sont arrivés avec l’apéro et tout s’est fait très naturellement : on a passé une très bonne soirée !

À 1h du matin il m’a quand même demandé si il pouvait rester dormir ou si je préférais qu’il rentre. On a dormi ensemble en tout bien tout honneur, il a rien tenté du tout en bon gentleman. On s’est revu une deuxième fois lors d’une balade dans les collines, une troisième fois pour un dîner, et depuis on est ensemble !»

Remplacer les bars et les restaurants par des balades, ou des jeux

Raphaëlle* est arrivée à Paris en 2020 avec l’espoir de faire de nouvelles rencontres, avant que le coronavirus de lui rie au nez et à celui de toute la France. Habituée des applis, elle a toutefois dû improviser de nouveaux « premiers dates » après la fermeture des bars.

« Depuis la pandémie, les premiers dates sont majoritairement des balades : le long de la Seine, ou ailleurs dans Paris à flâner dans les rues. J’ai marché, vraiment beaucoup marché… Avec un masque ! L’astuce, c’est de prendre une boisson chaude à emporter : cela permet d’ôter son masque quelques minutes, et se voir à visage découvert.

Il m’est aussi arrivée d’aller manger chez un mec un midi, parce qu’il télétravaillait et que le couvre-feu nous empêchait de nous voir à un autre moment. Je n’aurais jamais fait ça avant, pour des raisons de sécurité. Cette fois-là, j’ai bien précisé à une amie l’endroit où j’allais, et je l’ai prévenue que je lui enverrai un message en partant… Safety first. »

Elle raconte qu’elle a aussi passé quelques appels en visio, qui permettent d’avoir une petite idée de la personne avec qui on discute à défaut de la voir en vrai. Les circonstances lui ont par ailleurs permis de partager une de ses passions.

« Il y a un de mes dates à qui j’ai proposé de jouer à des jeux de société en ligne pendant un visio. C’était pas mal : ça fait une occupation. Mais surtout, j’adore les jeux de société, et ça m’a permis de savoir je pouvais partager cette affection avec lui ou pas ! »

Vous êtes d’ailleurs nombreuses et nombreux à avoir partagé cette astuce des jeux de société en ligne. Parmi vos techniques, l’application Plato qui permet de jouer et d’échanger en même temps est celle qui revient le plus souvent. Un excellent moyen de savoir qui est mauvais joueur dès le premier rendez-vous…

Raphaëlle n’étant pas férue des coups d’un soir (ou plutôt d’un après-midi), ces rencontres n’ont pas été suivie de démonstrations d’affection physique. Mais elle s’interroge sur la possibilité de demander un test covid à son éventuel partenaire, si cela devait aller plus loin. Et ces nouvelles habitudes, elle a hâte de pouvoir de les mettre derrière elle après la pandémie !

Du refus des rencards aux balades, en passant par les hôtels et les goûters, vous avez donc improvisé bien des moyens de vous adapter à la situation ambiante. Et si certaines ont pris le pli très vite de ces nouvelles restrictions, vous avez été nombreuses à nous répondre que la pandémie avait engendré un vide non négligeable dans vos rencontres amoureuses… Mais on croise les doigts : il paraît qu’on en sortira bientôt. Et en attendant, n’oubliez pas que nous, on vous aime !

*Les prénoms ont été modifiés

À lire aussi : Entre vibros et visios, voici à quoi ressemblent vos sexualités confinées

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Les Commentaires

4
Avatar de Aichathegypsy
29 avril 2021 à 00h04
Aichathegypsy
J'en parlais justement avec une amie qui est célibataire. Déjà, je ne suis pas trop fan des sites de rencontres. J'ai eu la chance de rencontrer mon chéri à la rentrée de ma première année de fac ( il était dans ma classe).
Si j'aurais été célibataire, je n'aurais pas tenté de rencontrer quelqu'un via les applications de rencontre du fait du peu de lieu pour se retrouver et jamais, je n'aurais accepté d'accepter d'aller chez une date.
Mon amie célibataire m'a dit qu'avec le confinement, elle n'a aucune envie de rencontrer quelqu'un. Pour elle, il est agréable de se rencontrer autour d'un verre car plus convivial. Elle a essayé les sites de rencontres mais aucun feeling ou alors le mec lui proposait d'aller chez lui.
Pour elle, le confinement a été une période de révélation. Elle aime sa vie de célibataire et elle n'en a plus honte.
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