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Développement personnel

Accro à l’amour, j’ai choisi le célibat (et l’abstinence)

Queen Camille est une éternelle amoureuse aux méthodes douteuses et aux espoirs souvent déçus. Pour mettre fin au cycle infernal des relations pourries, elle a décidé de se sevrer.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été amoureuse… de l’amour.

Cette passion est probablement née à la maternelle, lorsque mon cœur s’emballait au moment de m’assoir à côté de Mathieu pour jouer à la clé de St Georges. Une idée de date originale, soit dit en passant.

Ces premiers émois se sont prolongés avec Julien, mon crush du CM2 qui m’envoyait à travers la classe de minuscules mots d’amour du type « Je t’aime ma poule » (véridique).

Mais ma vie sentimentale a véritablement pris son essor au collège, terreau fertile des premières pelles et des serments brisés.

Séduire est rapidement devenu l’un de mes centres d’intérêt.

Je me rappelle très clairement le jour où, du fond de mon lit, je me suis demandé comment rencontrer de nouveaux garçons et où j’ai eu l’idée de partir en colo pour pécho.

Ce que j’ai fait l’été suivant.

Au pic de ma folie hormonale, je me souviens que je tentais même d’attirer discrètement l’attention des mecs mignons dans les bouchons sur l’autoroute, alors que je partais en vacances avec mes parents.

Je ne maîtrisais pas encore toutes les règles du jeu, mais avec le temps j’ai fini par dominer l’art d’arriver à mes fins, avec plus ou moins de subtilité (souvent moins).

Choper, un mode de vie

Quinze ans plus tard, la « chope » est devenue mon mode de vie.

J’ai été à la fois baignée dans une société où le couple est présenté en idéal, et dans la hookup culture récente qui encourage les relations éphémères ou sans engagement.

Un monde où l’on cherche son mari sur Tinder, quoi.

Pécho est une activité dans laquelle j’excelle et qui occupe mon temps, mon cœur, mon cerveau et mes mains sans jamais connaître de relâche.

Ce hobby dépasse les frontières de ma propre vie car les intrigues amoureuses des autres me passionnent autant que les miennes.

Je suis même devenue cheffe de la rubrique Sexe d’un célèbre magazine de qualité, afin de ne pouvoir parler que d’amour, de dating et de cul tout au long de mes journées.

Il ne se passe pas un jour sans que je sente un incroyable courant érotique parcourir une rame de métro, ni une soirée sans que je sois à l’affût d’une « proie » potentielle — aussi appelée « target » dans le jargon.

Chercher l’amour est devenu chez moi une habitude, un réflexe. C’est mon sport.

Sauf si je suis déjà en couple, et sous contrat d’exclusivité. Alors, mon nerf de la drague trouve enfin le repos pour s’épanouir dans la vie à deux, tel un ogre avide de love se roulant dans le romantisme.

Ce n’est même pas le sexe que je recherche. J’aime séduire, et j’aime aimer. J’aime avoir quelqu’un à qui penser, à gâter, à embrasser.

Passion amoureuse ou peur de la solitude ?

Mon partenaire devient rapidement le centre de ma vie et de mes conversations. Par amour, j’ai séché des cours, veillé des nuits entières, fait des kilomètres en voiture, en bus et en train, pleuré des litres.

Pour gagner quoi ? De l’expérience, de l’intensité ?

Je suis amoureuse de l’amour, oui…

Ou peut-être juste phobique de la solitude.

Je suis accro à l’amour, c’est grave docteur ?

J’ai mis du temps à ouvrir les yeux sur la nature frénétique de mon comportement.

Avant, je pensais simplement : voilà quelqu’un qui me plaît et à qui je plais, pourquoi ne pas foncer ? Le problème c’est que BEAUCOUP de monde me plaisait, et réciproquement.

Si le consentement est nécessaire, il ne peut pas être le SEUL critère de choix d’un partenaire !

Autrement dit, ce n’est pas parce que l’on a soif d’amour qu’il faut se jeter sur la première gourde venue… (Ce n’est pas de moi, mais ça a résonné pas mal dans mon esprit toujours en chasse.)

Aimer séduire, ça ne veut pas dire ne pas avoir de critères

Mon obstination à m’acoquiner avec une personne du genre opposé m’a bien souvent conduite dans des relations toxiques, ou banalement merdiques, marquée par une dépendance affective manifeste.

La raison principale de ce schéma répétitif est que je m’emballe bien souvent au premier coup d’œil, sans vraiment prendre le temps de connaître l’autre, et sans lui laisser non plus le temps de me connaître d’ailleurs.

Beaucoup de déceptions en perspective

, donc.

Il faut aussi préciser que j’ai un fort syndrome de l’infirmière, à propos duquel ma lucidité varie. Ajoutez à cela une tendance générale à l’addiction et vous obtenez une serial loveuse qui va de bolosse en bolosse, et de passions en ruptures.

Comme avec toutes les drogues, la dépendance se mesure le jour où l’on souhaite arrêter.

Ma décision : 6 mois d’abstinence volontaire

Il y a quelques années, après une période de papillonnage intense caractérisée par une suite d’aventures aussi superficielles qu’infructueuses, mon petit cœur mou s’est retrouvé à sec et il me fallait une pause.

Je décidais donc de me forcer à six mois d’abstinence.

Le samedi soir suivant, mon taux d’alcoolémie avait eu raison de ma belle détermination et je me retrouvais à nouveau la langue dans une bouche qui n’était pas la mienne. Je décidais alors d’arrêter l’alcool.

Aucune de ces bonnes résolutions ne fût tenues, et quelques semaines plus tard, je m’engageais à nouveau avec le premier candidat un peu charmant qui s’était présenté.

Depuis, comme depuis quinze ans en fait, j’enchaîne. Je suis inlassablement en quête.

Et puisque je choisis des partenaires à la va-vite, ou pour ce qu’ils pourraient devenir mais sont encore loin d’être, je ne suis jamais vraiment satisfaite.

Trouver quelqu’un qui me mérite

Au terme de cette épopée amoureuse dont les personnages sont, vous l’aurez compris, fort nombreux, un constat s’est imposé à moi : je m’engage trop vite, et avec des gens qui n’en valent pas la peine.

Comment cela est-il possible ? J’ai plutôt confiance en moi, je suis plutôt pas trop stupide… Pourtant, je me précipite dans les relations avec un manque criant de sélectivité.

J’ai appris dans un livre sur la loi de l’attraction que les résultats que l’on obtient correspondent toujours à notre intention.

L’auteur expliquait que pour ne pas froisser son associé, il s’était tu quand celui-ci faisait d’après lui de mauvais choix. Résultat : il n’a pas froissé son associé, mais leur boîte a coulé un an plus tard.

Ainsi, la dernière fois que je me suis encore enfermée dans un couple où je ne trouvais pas la sérénité, j’ai réalisé que j’étais seule responsable de cette situation.

J’avais toujours l’intention de trouver (rapidement) quelqu’un à aimer, jamais celle de dénicher quelqu’un qui me méritait vraiment.

Résultat : je trouvais effectivement des gens à aimer… mais ils ne me méritaient pas forcément. Logique.

J’ai mis du temps à comprendre que les personnes qui m’attirent ne sont pas forcément faites pour moi, et que c’était bien mes choix qui étaient en cause et non une insondable malchance.

Comment avaient fait mes amies, qui s’étaient déniché des gens bien avec lesquels vivre des relations équilibrées ? Elles avaient recherché des gens bien, avec lesquels vivre des relations équilibrées. Tout simplement.

Ça y est, j’ai compris !

6 mois de célibat et d’abstinence, c’est parti

L’idée de l’abstinence volontaire est revenue me titiller après des mois d’une relation bancale engagée sur un coup de tête.

Je venais tout juste de sortir de 3 ans en couple et, une fois de plus, je ne me suis laissé aucun répit avant de faire entrer une nouvelle personne dans ma vie.

Une personne qui s’est évidemment révélée tout à fait inadaptée à moi-même.

Désemparée face à ma propre inconséquence, j’ai googlé « how to stop dating jerks » — « comment arrêter de sortir avec des cons ».

Je suis tombée sur le témoignage d’une femme qui traversait des déboires similaires aux miens. Comment s’en était-elle sortie ? En se mettant volontairement à la diète du love et en embrassant une période de célibat choisi.

Cette mesure radicale me paraît aujourd’hui être ma seule porte de sortie. Car le propre de l’addiction, c’est qu’on ne la contrôle pas.

Pour changer ma manière de fonctionner, je ne vois pas d’autre issue que de me couper volontairement les vivres en me conditionnant à ne plus envisager chaque personne qui passe comme un partenaire potentiel.

Je vois ça comme un jeûne, un repos accordé à mon esprit jusqu’alors toujours occupé par des intrigues sentimentales.

Ce sera en tout cas quelque chose d’inédit pour moi, de littéralement à l’opposé de ma zone de confort, et qui ne peut donc que m’apporter de nouvelles perspectives.

Je n’espère pas rencontrer la personne idéale au terme de cette disette (si), mais je compte bien gagner de la confiance et de la patience afin de cesser de me ruer vers les mauvaises personnes.

Il est temps que je sois célibataire, parce que je ne l’ai jamais vraiment été, parce que mon ancien mode de fonctionnement ne me rend plus heureuse, et parce que je ne sais même plus ce que je cherche aujourd’hui.

Il est temps que je sois célibataire, pour me prouver que je peux être heureuse sans être en couple.

Être seule pour profiter de tout ce que la vie peut offrir d’autre. Être seule pour cesser de rechercher l’approbation dans le regard d’un tiers.

Être seule, enfin, pour apprendre à m’aimer !

Je vous tiendrai bien sûr au courant des suites de cette expérience ici-même, je vous dis donc à très bientôt…

À lire aussi : Tu es la seule célibataire de ton entourage ? Ce n’est pas sale


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Les Commentaires

25
Avatar de Destiel Mok´
4 septembre 2018 à 23h09
Destiel Mok´
Comment avaient fait mes amies, qui s’étaient déniché des gens bien avec lesquels vivre des relations équilibrées ? Elles avaient recherché des gens bien, avec lesquels vivre des relations équilibrées. Tout simplement.

Ce morceau fait écho. Après une énième relation décevante avec un mec mal accordé, qui avait suivi des tas de demi histoires pourraves ou les mecs ne voulaient pas de moi (j’ai été célibataire pendant 28 ans) sauf pour coucher (évidemment) je me suis dit que ça suffisait. J’ai réalisé que j’etais une meuf cool, que j’avais le droit d’etre aimer mais que personne ne viendrait me sauver ou faire de ma vie un conte de fée de par sa simple présence. Et j’ai rencontré mon amoureux et maintenant père de ma fille dans les semaines qui ont suivies cette prise de conscience. Du coup c’est un peu l’inverse car à part un an de couple avant ça j’avais toujours été célibataire mais je plussoie que pour avoir le meilleur, il faut exiger le meilleur.
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