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Moi, moi et moi

L’Islande, berceau de mon aventure d’un mois entre amis

Justine est partie un mois en Islande avec sept amis. Elle vous raconte ce mois de rêve et ses découvertes.
Lire aussi le reportage de Sophie-Pierre Pernaut : Être une femme en Islande en 2012

Un matin printanier, alors que je procrastinais par flemme de réviser mes partiels, je me suis dit que, quand même, ce serait cool de partir un mois à l’aventure en Islande. Avance rapide, et mi-juillet, je m’envolais avec six amis pour l’île de glace et de feu !

Partir à sept

À l’origine, nous devions être deux, puis nous avons décidé d’étendre le groupe à cinq avec des amis de lycée, et enfin, d’autres potes se sont greffés à cette petite bande. Ça aurait pu très mal se passer, mais s’il est vrai que parfois, les décisions sont longues à prendre, nous avons surement été touchés par la grâce d’Odin (ou tout simplement sur la même longueur d’ondes la plupart du temps), parce que le voyage s’est déroulé sans encombre, dans la joie et la bonne humeur !

De plus, après environ quatre jours de bus, nous nous sommes aperçus que notre cochon de porcelaine ne survivrait pas comme ça pendant un mois, alors nous avons commencé à voyager en auto-stop, en faisant des groupes (non, les bus ne prennent pas en stop…), ce qui faisait que nous nous retrouvions à l’arrivée (soit le soir, soit le lendemain) et nous étions toujours contents de partager nos expériences !

On pourrait penser qu’on restait entre nous, sans parler à personne : au contraire, quand on rencontrait des gens, seuls ou à plusieurs, notre « tribu » rassurait et ils venaient souvent camper avec nous pour la nuit.

islande1Pratique : on envoie le plus téméraire !

L’Islande en auto-stop

Pour le trajet, on a décidé de prendre l’avion à l’aller et le ferry au retour. Celui-ci dépose les gens à Hirtshals au Danemark (c’est tout en haut) après 49h de trajet sur une mer du Nord endiablée. Enjoy !

Une fois sur place, c’était épique aussi. L’Islande est un grand pays, certes, mais il n’est desservi que par une route principale, la route 1. Ensuite, ce sont de petites pistes secondaires, souvent pour accéder aux villages en bord de mer ou enfoncés dans les terres, ou carrément des routes 4×4 où seuls passent les Monster Trucks.

Ainsi, il est assez facile de se mettre quelque part (ou de se faire déposer en plein milieu de nulle part) pour « stopper » jusqu’à sa prochaine destination. Ce n’est pas parce qu’il n’y a qu’une route que c’est tout le temps facile : parfois, quelqu’un s’arrêtait au bout de dix minutes et allait là où nous allions aussi (soit la prochaine ville, à 100km au moins), mais nous avons aussi passé une journée entière à attendre (et à marcher par désespoir) dans le Nord, alors que notre destination était la seule possible pour les voitures… Ce qui permet de relativiser (sous la pluie) et de se rappeler que, oui, les gens ont le droit de ne pas s’arrêter même si leur voiture est vide !

De plus, il y a des touristes super sympas, qui vous demandent comment se passe votre voyage, vous racontent le leur… Comme des moins sympas qui se moqueront ouvertement de vous, bien au chaud dans leur voiture pendant que votre pouce gèle et se décompose sur l’asphalte.

Mais je vous rassure : malgré cela, sans nous presser et en décidant de rester plusieurs jours à certains endroits, nous avons presque fait le tour de l’Islande en un mois, et nous avons d’ailleurs rencontré des gens qui le faisaient en dix jours ! Les locaux, eux, s’arrêtent plus souvent, heureux de pouvoir faire découvrir leur pays, car oui…

Le patriotisme des Islandais

Les Islandais sont vraiment patriotes. Vraiment. La première fois que quelqu’un nous a dit ça, on a hoché la tête, sceptiques. Puis, nous avons rencontré des Islandais qui nous ont parlé pendant des heures de leur pays, qui nous ont dit que c’était le plus beau, qui nous ont fait faire de véritables visites guidées pour qu’on comprenne comment telle éruption s’était passée, comment la géothermie est exploitée…

Ils sont très fiers de leur pays et apprécient qu’on montre de l’intérêt pour lui. L’image que les étrangers gardent de l’Islande est très importante pour eux, comme le démontre cette anecdote célèbre d’un journaliste qui demanda à Ringo Starr à peine sorti de l’avion : « Alors, comment trouvez-vous l’Islande ? ».

islande3

Moi ça va, j’me plains pas.

Les elfes et autres trolls

Croyez-vous aux elfes et aux trolls ? La plupart des Islandais ont répondu non à cette question, ou alors qu’ils pensaient parfois que leur chance était influencée par des « genres d’elfes », mais pour les trolls, c’est un non catégorique ; voyons, des êtres ailés oui, mais des gros ogres trapus, ça non !

Nous avons aussi rencontré un étudiant de notre âge qui nous a avoué que son ex-copine et sa famille y croyaient vraiment, parlaient aux elfes… En tout cas, certains cailloux ressemblent vraiment à des trolls !

Et sinon, le coût de la vie ?

Que ce soit pour les touristes ou les habitants, l’Islande, c’est cher. Nous avons rencontré des Islandais qui nous ont dit qu’ils ne pouvaient pas partir en vacances dans leur propre pays, que c’était trop cher pour eux. Côté visiteurs, le prix d’une auberge de jeunesse parle de lui-même : environ 30€, et généralement 8€ par personne pour un camping.

Sauf que niveau camping, c’est un peu différent de la France. Là-bas, tu dois payer en plus pour une douche (le système des jetons), pour faire un pipi (et à chaque pipi s’il vous plaît !) (mais je vous rassure, on a demandé : personne ne va payer pour les pipis) et pour utiliser les cuisines.

Nous, on faisait du bivouac : on montait les tentes dans la nature le soir, et on repartait le matin. Ce n’est pas interdit ni conseillé, c’est toléré. Du côté des bus c’est aussi assez cher, puisque ce sont souvent des « bus 4×4 » qui franchissent les rivières — ça fait bizarre la première fois !

Niveau nourriture, certains restaus/snacks abusent (12€ le fish’n chips à Akureyri par un vendeur de rue), d’autres sont raisonnables ; et si vous choisissez comme nous l’option « on va quand même se nourrir au supermarché », ce sera un peu plus cher qu’en France dans les villes isolées, mais sinon, c’est à peu près pareil… sauf pour l’alcool (même la bière), dont l’État dirige totalement le commerce dans des boutiques spécialisées, les Vínbúðin, et fixe les prix en fonction du degré d’alcool. Bonjour la vodka dégueulasse à 40€ les 75cl parce que c’est du 37°.

Jack Parker (voir en fin d’article) parlait des supermarchés Bonus ; c’est vrai que c’est un bon plan, mais on n’en a trouvé que dans les trois plus grandes villes : Reykjavik, Egilssatdir & Akureyri. Dans les villes un peu moins grandes (comme Höfn ou Kjarval dans le Sud), il y a des Netto, vraiment cheap !

Sinon ce qui est assez cool en Islande, c’est qu’on peut manger de la baleine (mais c’est cher), du saumon fumé à l’islandaise avec un goût très très fort, du poisson séché qui pue mais qui est cuit dans une cuillère de beurre et a un goût extra — ça s’appelle Eyjabiti, et ça se trouve dans n’importe quel supermarché. On trouve aussi du brown cheese, un fromage d’origine norvégienne à pâte brune et au goût….bizarre, genre sucré-amer-acide. Côté pâté, il y a beaucoup d’agneau et de mouton, au goût assez prononcé également !

Méfiez-vous des étiquettes

Parfois, celui qui ne parle pas l’islandais peut être quelque peu désorienté dans le rayon alimentaire d’un magasin par les étiquettes… En effet, prenons l’exemple qui nous est réellement arrivé.

On avait besoin de sel, et on a vu, entre le chocolat, le poivre et la poudre d’amande, du « Hrajtar salt ». On se dit que « mais oui, hrajtar doit vouloir dire table, c’est du sel de table ». Et puis le soir, quelle agréable odeur d’ammoniaque… AMMONIAQUE ? Oui oui, dans les pâtes, c’est sympa. C’était expliqué dans une minuscule liste d’ingrédients : ammonium bicarbonate. Ah, très bien. Nous avons appris plus tard qu’il s’agit d’une sorte de levure chimique, utilisée en très petites quantités pour la fabrication de pain d’épices.

Du coup… renseignez-vous !

À propos du climat

L’Islande est située très près du cercle polaire ; elle le touche même à sa pointe nord, et l’île de Grimsey, encore plus au Nord, est complètement dedans.

Donc, il fait quand même… assez frais en Islande. La température maximale au Sud (en été) est de 16°C, et au Nord de 23°C. La température maximale estivale sur l’île de Heimaey (balayée par des vents venant du Groenland, eh oui) est de 10,5°C.

La pluie a été là pour nous environ la moitié du temps, parfois version averses, parfois version crachin qui ne s’arrête jamais. On a aussi rencontré des gens qui ont eu plus de chance que nous et beaucoup de beau temps.

Les Islandais, eux, se fichent bien de la pluie. Nous étions à Egilsstadir et avons assisté au festival Ormsteiti, qui célèbre la fin de l’été, sous la pluie battante. Personne ne semblait embêté par ça (et tous les habitants étaient dehors et déguisés), alors que nous étions trempés, on avait froid, notre morve gelait presque au bout de notre nez… Tandis que des gymnastes faisaient des galipettes et se roulaient dans l’herbe devant tout le monde ! En même temps, s’ils stoppaient leurs activités à chaque fois qu’il pleut, ils ne feraient pas grand-chose…

islande2Voilà, là il fait grand soleil islandais.

Et la nuit ?

La nuit ? Quelle nuit ? Si le « soleil de minuit » a lieu le jour du solstice d’été, jusqu’au 2 août environ, on n’a pas vraiment eu de nuit ! Il faisait sombre, un petit crépuscule de chez nous, mais pas de nuit noire.

Ensuite, le soleil passait l’horizon, se couchait vers 23h, et se relevait vers 3h du matin. Autant dire que c’est dur quand on dort sous tente comme nous : au début, je me réveillais quasiment toutes les heures : « Oh, il fait jour, debout tout le monde ! Ah, il est 3h du mat ? Très bien, bonne nuit tout le monde… » ; « Hé les gars, il fait jour, on se lève ! Ah, il est 4h, d’accord à tout à l’heure ! ».

Et la nature, toussa ?

Les paysages d’Islande sont presque tous grandioses, bien sûr — même si quand il y a un désert, le désert dure quatre heures. Il y a beaucoup de sentiers de randonnées qui permettent de les admirer ; le plus connu est le Laugavegur Trail, qui commence à Landmannalaugar et se finit à Thorsmork (vers le centre), et peut se prolonger jusqu’à Skogar, étape lors de laquelle on passe tout près d’Eyjafjallajoküll (vous savez, le volcan qui s’est réveillé en 2010) et de Myrdalsjokull (héhé, moi je sais les prononcer maintenant !).

Les conditions météo y sont souvent extrêmes (surtout sur le Laugavegur), si bien qu’un matin nous nous sommes réveillés à cause du vent et des gens qui hurlaient « À l’aide, ma tente s’est cassée ! » ou « Au secours, mon duvet vient de s’envoler ! ».

Près des côtes, on peut voir des orques (surtout à Heimaey, île au Sud de l’Islande), des vraies en liberté, (ça fait plus plaisir que de voir celles de Blackfish), et des baleines dans le Nord (près d’Akureyri et de Husavik).

C’est ça qui est si paradoxal avec la nature islandaise : elle te donne beaucoup, mais te prend aussi beaucoup en retour ! Pour ma part, ma tente s’est cassée le troisième jour mais a miraculeusement tenu jusqu’à la fin. J’ai aussi fait tomber un objectif du haut d’une colline/falaise à cause du vent, et il a survécu presque sans encombres.

Sinon, à propos des arbres, j’ai fait un dessin qui résume bien la situation :

islande4

Si tu es perdu dans la forêt en Islande… tu n’as qu’à te lever.

Bref, pour résumer, l’Islande c’est un super pays, magnifique, où les gens sont vraiment accueillants si l’on cherche à en savoir un peu plus sur leur pays, et il est possible d’y voyager même avec un budget d’étudiant ! Et si je peux vous donner un dernier conseil, si vous allez en Islande, ne zappez pas Heimaey. Sur tous les gens que nous avons rencontrés, un seul y était allé alors que c’est vraiment un endroit fou, et le ferry qui y amène ne coûte que 8€. De plus, début août, il y a un super festival de musique là-bas paraît-il !

Pour plus de détails sur le séjour de Justine, rendez-vous sur son blog

À lire aussi : Islande : bons plans et lieux à visiter

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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

8
Avatar de LunaaaD
16 septembre 2016 à 09h09
LunaaaD
Ohhhhh mais je veux tellement aller dans ce pays!
Et la vidéo est juste trop cool ça donne trop envie uppyeyes:
0
Voir les 8 commentaires

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