Danone et le yaourt pour hommes en Bulgarie

Des yaourts pour homme sont sortis en Bulgarie. Ça s’appelle Danone for men, et même si le concept n’est pas encore arrivé en France, on sent déjà la révolte poindre en nous.

Redresse-toi, éteins ta musique, fais taire ton entourage et tends l’oreille : entends-tu au loin gronder le WTF ? Il y a de fortes chances pour que ta réponse soit oui. Mais avant de t’en expliquer un peu plus la cause, laisse-moi passer en mode beauf.

Moi, j’aimerais pas trop être un homme. Déjà parce que c’est mal vu de passer l’aspirateur et en tant que bonne femme je vois pas comment je ferais pour réussir à me retenir de tout dépoussiérer. Et puis en plus, il faut bien avouer que le monde de la consommation est prévue pour LaFâme™.

Il y a encore quelques années de cela, par exemple, les mecs ne pouvaient pas boire du Coca sans sucre. Ils étaient obligés d’entretenir leur cholestérol et autres bouchons artériens, parce que le packaging du Coca Light était beaucoup trop féminin, d’un gris métallisé élégant parsemé çà et là de notes de rouge.

Ils nous enviaient sans se l’avouer, nous, les filles, de pouvoir nous désaltérer avec une boisson sans calories. Heureusement, le Coca Zéro a débarqué dans leur vie.

Des canettes et bouteilles ornées de noir, pour une connotation plus virile. Et l’Homme de découvrir le plaisir de la boisson gazeuse fraîche sans les 150 calories par canette.

Heureusement, le problème de la bouteille à jambe a été rapidement résolu.

L’Homme a commencé à se sentir mieux dans ses pompes, mais il lui manquait quelque chose.

En effet, il restait un aliment sans trop de sucre ou de matières grasses hors de sa portée : les yaourts allégés. Pourquoi n’y a-t-il pas le droit ? Parce que dans les pubs, y a que des gonzesses. Et que dessus, c’est marqué 0% de matière grasse. Honnêtement, y a pas grand chose qui fait moins « mâle » que ça, à part les strings rose en dentelle avec supplément paillettes.

Heureusement, en Bulgarie, Danone a décidé de se pencher sur le cas des mecs qui veulent manger de l’allégé sans voir leur masculinité remise en question. Comment ? En sortant une gamme de yaourts pour hommes : Danone for men.

Ne parlant pas bulgare, je n’arrive pas à savoir si ces yaourts sont aux poils.

Un packaging noir comme une voiture de sport, une forte quantité de protéines et une faible teneur en matières grasses pour ceux qui font attention à leur silhouette et souhaitent garder leur image de Mâle™.

La publicité est, quant à elle, plus gratinée qu’un plat de macaronis trop cuit : un homme vêtu de noir fait irruption dans une entreprise à l’univers blanc comme neige et fait se liquéfier le coeur des femmes sur son passage tant elles n’ont pas l’habitude de voir « un mec, un vrai ».

Et même qu’à la fin, le mangeur de Danone for men, il est tellement fort grâce à toutes les protéines qu’il a ingurgitées qu’il pète des noix à la main. Tellement badass :

Je sors de mon mode beauf et je me dis que, tout de même, ça doit être relou d’être pris pour un neuneu qui ira acheter un yaourt probablement quatre fois plus cher simplement parce que son packaging fait viril.

Nous, on sait. On sait que tous les hommes ne sont pas que des clichés ambulants, du genre à se gratter les gonades devant un match de foot en buvant des bières avec des chips partout sur le corps. On sait aussi que les hommes modernes et actifs ne sont pas forcément des métrosexuels à la barbe de trois jours qui cherchent à bouffer de la protéine en masse pour avoir des gros mussles.

Au même titre que les filles ne sont pas de petites choses fragiles qui font la moue et les yeux du Chat Potté pour obtenir ce qu’elles veulent et mangent de la salade entre deux cupcakes roses (UN PEU COMME MA VULVE).

LAFÂME™ S’ÉCLATE

Alors de toutes mes tripes,

j’espère très fort qu’une telle initiative ne sera pas importée en France. Et plus encore, je souhaite qu’un jour, on parle au passé du marketing genré qui contribue à mettre les gens dans des cases beaucoup trop exigües selon leur genre.

Faire des raccourcis et surfer sur des clichés archaïques pour vendre, c’est drôle cinq minutes, mais ça commence sévèrement à nous courir sur le haricot, ces histoires.