Plus de 10 000 étudiant•e•s interrogé•e•s, pour 6 500 réponses exploitées afin de constituer un échantillon représentatif : le baromètre sur les conditions d’études de l’UNEF a été rendu public par l’organisation étudiante, et certains chiffres viennent appuyer concrètement le malaise ressenti par de nombreux jeunes.
- 62,3 % des étudiant•e•s pensent que leur réussite n’est pas la priorité de l’université
- 76,8 % pensent que l’université ne prend pas leur avis en compte
Les étudiant•e•s ne se sentent pas suffisamment encadré•e•s, notamment au cours de leur première année. Un sentiment conforté par l’importance des effectifs en amphi et en TD, et accentué par le manque de pédagogie du corps enseignant : près de deux tiers des jeunes qui « sèchent » le font parce qu’ils considèrent que le professeur n’apporte aucune plus-value par rapport aux autres moyens de se procurer le cours.
Le manque d’encadrement et de pédagogie est discriminant
- 46,7 % des étudiant•e•s de première année ne se sentent pas suffisamment encadré•e•s
- dont 50,6 % de ceux confrontés à des amphis d’au moins 200 personnes
- et 56,7 % des enfants d’ouvriers
- 24,5 % des premières années sont plus de 600 en amphi et 32,2 % sont plus de 40 en TD.
- 57,6 % des étudiant•e•s trouvent que les enseignant•e•s ne sont pas suffisamment formé•e•s à la pédagogie
- 68,1 % des étudiant•e•s qui n’assistent pas à l’ensemble des cours le font parce que l’enseignant•e n’apporte pas de plus-value par rapport aux cours qu’ils et elles peuvent se procurer autrement.
Les cours magistraux sont abondamment critiqués par les étudiant•e•s, qui les trouvent « trop ennuyeux » (40 %), « trop théoriques » (40 %), « trop difficiles à comprendre » (20 %), globalement « pas assez interactifs » (52 %).
Le manque de pédagogie est jugé particulièrement discriminant envers les enfants des classes populaires, qui ne disposent pas nécessairement du même bagage culturel que les enfants des classes moyennes et aisées. L’UNEF souligne cette disparité dans l’accession aux connaissances à l’université :
« Être étudiant à l’université consiste trop souvent à rester passif pour ingurgiter les connaissances. Cette pédagogie suggère des prérequis dont les jeunes des catégories populaires disposent rarement.
58 % des étudiant•e•s de première année dont l’un au moins des deux parents est ouvrier sont critiques vis-à-vis de la pédagogie de leurs enseignant•e•s. […]
Au-delà de l’organisation des cours et du niveau d’encadrement, la manière d’enseigner constitue un obstacle supplémentaire aux jeunes des catégories populaires. Sans réforme de ses méthodes pédagogiques, l’université restera fermée à tous ceux qui ne profitent pas d’un fort capital culturel. »
Un quart des étudiant•e•s souhaitent se réorienter
- 30,6 % des premières années ne sont pas dans la filière qu’ils souhaitaient au lycée, et cela est dû à la sélection et au manque de places selon 68,1 % des interrogé•e•s.
- 49,9 % expriment que leur filière ne correspond pas à l’image qu’ils s’en faisaient au lycée
- 25,3 % souhaitent se réorienter.
L’intégralité de l’enquête est disponible sur le site de l’UNEF, qui en a résumé les conclusions dans cette vidéo :
L’insertion professionnelle préoccupe les étudiant•e•s
- 68,3 % des étudiant•e•s interrogé•e•s pensent que l’université ne prépare pas suffisamment à l’insertion professionnelle.
- Parmi celles qui font un stage, 49,9 % des personnes interrogées le font pour une durée inférieure à neuf semaines (et sans rémunération).
La moitié des étudiant•e•s seulement déclarent avoir accès à un module d’insertion professionnelle dans leur cursus. Pourtant, ces modules sont appréciés à 55%, et jugés utiles, notamment dans les IUT (72 % de satisfaction).
Ces chiffres illustrent une demande d’accompagnement forte à la sortie des études. Plus de 40 % des étudiant•e•s se trouvent un stage par eux-mêmes, et ne connaissent pas l’existence des bureaux de stages qui pourraient les aider dans leurs démarches, toujours selon le baromètre :
« Les formations où les modules d’insertion professionnelle sont les moins présents (droit, économie, gestion, sciences humaines et sociales) sont également celles où les dispositifs sont jugés les moins pertinents.
La préparation à l’insertion professionnelle ne se résume pas à parler du monde de l’entreprise à l’université, il faut former les jeunes à la mise en pratique de leurs connaissances théoriques pour leur assurer des qualifications qui peuvent être utiles sur le marché du travail. »
Ces critiques rejoignent celles formulées sur les cours magistraux, « trop théoriques » : les étudiant•e•s jugent les TD plus pertinents dans la réussite de leurs études.
L’UNEF préconise une réforme en profondeur de la pédagogie et de l’encadrement des étudiant•e•s à l’université, tout en insistant sur le fait que c’est à l’État de pallier les difficultés budgétaires que rencontrent les établissements et qui limitent leur marge de manoeuvre : 92 % des étudiant•e•s sont opposés à toute augmentation des frais d’inscription, et 62 % sont prêt•e•s à se mobiliser si une telle mesure était annoncée.
Et toi, que penses-tu de ton expérience universitaire ? Partages-tu les conclusions de ce baromètre ? Quelles sont tes doléances d’étudiante ?
Pour aller plus loin :
- Le baromètre 2014 des conditions d’études, par l’UNEF
- La page Facebook de l’UNEF
- Stagiaires, une nouvelle loi pour mieux vous protéger !
- Les six erreurs & leçons de ma recherche d’emploi
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Les Commentaires
Le truc c'est que j'habite en pleine campagne, en Bretagne Mais la faculté est à quoi... 20/30 minutes de chez moi, et en plus je covoiture avec ma mère qui travaille dans l'hôpital de la même ville du coup