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Une femme en culotte violette portant une feuille avec écrit endométriose dessus // Source : axelbueckert
Santé

Un test salivaire pour détecter l’endométriose bientôt disponible ?

Si le gouvernement suit l’avis de la Haute autorité de santé, ce test pourrait être administré gratuitement aux patientes pour lesquelles une endométriose est « fortement suspectée ». À une condition près…

Un test pour réduire l’errance diagnostique subie par les nombreuses femmes atteintes d’endométriose. Telle est la promesse de la compagnie de biotech Ziwig, dont le test baptisé Endotest « a mis en évidence de très bonnes performances diagnostiques », selon la Haute autorité de santé. Ce dispositif salivaire est jugé « prometteur » par l’HAS qui attend cependant de nouvelles données avant un éventuel remboursement généralisé.

Interrogé par France Bleu, Hervé Fernandez, chirurgien gynécologue et professeur émérite à l’université Paris Saclay, considère qu’« il n’y a pas de technique plus précise que ce test » à ce jour.

7 ans en moyenne avant d’obtenir un diagnostic

Si l’endométriose touche environ une femme sur dix, cette maladie chronique est diagnostiquée avec un retard moyen de sept ans. Le test de Ziwig permettrait donc de réduire considérablement ces délais, avec un résultat sous quelques jours. « Une révolution », se félicite le fondateur de la start-up, Yahya El Mir.

Interrogé par l’AFP, il en détaille le fonctionnement : « Il s’agit de prélever un peu de salive, qui contient des micro-ARN ». Car l’endométriose « n’est pas une maladie purement gynécologique ». Le prélèvement salivaire, permet ainsi « d’aller au plus près du fonctionnement biologique des cellules et de produire une information qu’on n’obtient ni à l’imagerie, ni via la chirurgie, et qui permet de faire un diagnostic biologique sûr », affirme Yahya El Mir. Le test implique ensuite la réalisation d’un séquençage haut débit et l’utilisation d’un algorithme conçu par intelligence artificielle.

Un remboursement conditionné

Un an plus tôt, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) s’était montré prudent sur les résultats d’une première étude menée sur 200 patientes. Ce lundi 8 janvier, la Haute autorité de santé a rendu son avis sur la base de l’extension de cette même étude à plus de 1.000 femmes souffrant de douleurs pelviennes. Son évaluation a mis en évidence une précision diagnostique de 95% pour ce test, qu’elle qualifie de « prometteur » et « novateur ».

Si elle reconnaît de « fortes attentes » des patientes pour ce test, la HAS souligne « la nécessité de mener des études complémentaires visant à évaluer son utilité clinique dans la pratique courante ». En conséquence, elle propose dans un premier temps un accès précoce, via un forfait dit « innovation ».

Concrètement, si l’avis de la HAS est suivi par le gouvernement, des femmes de plus de 18 ans, pour lesquelles une endométriose est « fortement suspectée », pourront réaliser gratuitement ce test. Mais cette prise en charge sera « conditionnée » à la participation à de nouvelles études, qui permettront, elles, de statuer ou non en faveur d’un remboursement généralisé.

Selon France Bleu, « l’Endotest est vendu depuis plus d’un an dans une dizaine de pays d’Europe et du Moyen-Orient. Il est par exemple commercialisé en Suisse autour de 800 euros ». Si cette avancée est un réel espoir pour les patientes, la question de l’amélioration de la prise en charge des patientes post-diagnostic demeure.  À ce jour, il n’existe aucun traitement définitif de l’endométriose.


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Les Commentaires

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Avatar de Fentanyl
11 janvier 2024 à 15h01
Fentanyl
En médecine, il est rare qu'on introduise directement des test diagnostiques en population générale. (sauf les tests viraux)
Certes le fabriquant à tendance à dire : regardez, il marche super bien, mais il faut le tester sur le terrain. C'est ce qui va être fait.
Le plus dur c'est de définir la "population cible"
Au début, on prend souvent les personnes très suspectes de la maladie.
Le test doit répondre à deux questions :
- Est ce qu'il va détecter la pathologie? (Genre beaucoup de faux négatifs?). Et pour ça, une population très suspecte d'être atteinte est la "cible" idéale. On veut s'assurer que le test soit fiable et ne passe pas à coté de trop de cas.
- Ensuite on veut aussi s'assurer qu'il ne détecte pas des "non malades", faux positifs. ca voudrait dire à des gens "vous êtes malades" alors que non.
Et enfin, il faut savoir ce que l'on fait du diagnostic.
- Est ce qu'on a un traitement/prise en charge à proposer ?
- Est ce que c'est utile de détecter à un stade ultra précoce, sans symptômes? Parce que si c'est pour dire aux gens : "bon bah vous allez développer une endométriose, mais là y'a rien à faire, revenez quand vous aurez très mal", à part créer une angoisse inutile, c'est pas terrible.
C'est bien expliqué sur le site de la Haute Autorité de Santé.
https://www.has-sante.fr/jcms/p_348...-endotest-dans-le-cadre-du-forfait-innovation
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