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Tout simplement noir, la comédie antiraciste dont je n’osais rêver

Mymy te vante les louanges de Tout simplement noir, une comédie française intelligente, moderne et antiraciste. Une réussite inespérée !

Comme tu le sais peut-être, chère lectrice, je suis violemment allergique aux spoilers — d’aucuns diraient même que je suis zinzin (mais ils ne savent pas de quoi ils parlent).

Ainsi, quand je suis déjà sûre que j’ai envie de voir un film ou une série, je me coupe de toute promo : je ne regarde aucune bande-annonce, je ne lis aucune interview, je veux avoir l’expérience la plus vierge possible au moment du visionnage.

C’est pourquoi j’ai consciemment refusé de me renseigner au sujet de Tout simplement noir : l’affiche principale, avec Jean-Pascal Zadi en président de la République, m’avait déjà convaincue.

J’ai découvert le film en ne sachant même pas de quoi il parlait ! Et je viens t’en livrer ma critique, garantie sans spoilers.

Dans notre podcast ciné-séries Sors le popcorn, on analyse Tout simplement noir avec Alix de madmoiZelle et Kévi Donat (Le TchipLe Paris noir).

L’épisode sera comme d’habitude séparé en « sans spoilers » puis « avec spoilers », et il sort ce 10 juillet : abonne-toi pour ne pas le rater !

Tout simplement noir, ça parle de quoi ?

Tout simplement noir est une comédie co-écrite, co-réalisée et incarnée par Jean-Pascal Zadi, qui en tient le premier rôle. Et le sujet est simple : l’antiracisme en France en 2020, ça ressemble à quoi ?

Jean-Pascal Zadi incarne « JP » : une version un peu plus loser de lui, un genre de prankster de l’antiracisme qui tourne des vidéos en caméra cachée pour choquer et faire réfléchir au sujet de la place des noirs en France.

Politiquement incorrects, ses sketchs ne font pas l’unanimité, y compris au sein de sa propre communauté. En parallèle, JP rêve d’être un grand comédien et enchaîne les castings qui l’enferment dans des rôles stéréotypés.

Notre héros, marié (à une femme blanche) et père d’un petit garçon, décide de faire un coup d’éclat : une grande marche d’hommes noirs pour protester contre le racisme. Il cherche à mobiliser un max de stars pour créer le buzz.

Tout simplement noir, c’est donc JP qui rend visite à des personnalités françaises, majoritairement noires, afin de les motiver à communiquer autour de sa marche.

Chaque rencontre est l’occasion d’un débat houleux sur l’identité, le sexisme, l’homophobie, les tensions entre Noirs et Arabes, la meilleure façon de lutter contre le racisme…

Partout où il passe, JP sème chaos et engueulades, mais dans sa touchante naïveté, il s’autorise à apprendre, revoir sa copie et réfléchir plus profondément sur ce que veut dire être un homme noir en France en 2020.

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Tout simplement noir, une comédie réussie

Premier point à aborder, puisqu’on parle après tout d’une comédie : est-ce que Tout simplement noir est drôle ? Oui, oui, mille fois OUI !

Tout d’abord, il s’agit d’un mockumentary, un faux documentaire (façon The OfficeParks and Recreation), à savoir mon genre comique PRÉFÉRÉ, sévèrement sous-exploité en France. Ça fait déjà un bon point.

Et ensuite, putain qu’est-ce qu’on se marre. Vraiment, hein, à gorge déployée, d’un rire sonore qui fait du bien.

Car jamais on ne rit avec le racisme : on rit du racisme, certes, mais aussi et surtout de tous ces débats entre personnalités très fortes qui veulent la même chose, et qui pourtant n’arrivent jamais à tomber d’accord.

On rit de la naïveté de ce JP qui déboule, pépouze, à une conférence afroféministe sans se dire qu’il va se faire allumer parce que sa marche est réservée aux hommes noirs.

On rit des embrouilles qu’il crée sans le vouloir, semant derrière lui un chapelet d’engueulades entre des stars noires qui luttent contre le racisme… chacune à leur façon.

J’ai parlé de ce film à 2 personnes qui ont eu la chance de le voir en avant-première, comme moi, et on avait tous les 3 une vanne, une séquence comique préférée — jamais la même.

Je suis prête à parier qu’il y a au moins un passage qui te fera franchement rigoler !

Tout simplement noir, l’antiracisme pédagogique

J’avais deux craintes concernant Tout simplement noir : que le film soit trop caricatural et franchement gênant (les comédies françaises et le racisme… BON), ou qu’il aille trop loin dans le militantisme pour être accessible

à tous et toutes.

Je m’intéresse depuis des années aux différents mouvements de lutte contre le racisme, donc j’étais à peu près sûre d’avoir les bails, mais quid des gens moins impliqués que moi ?

Lucien Jean-Baptiste, Fabrice Éboué et Jean-Pascal Zadi : une des scènes les plus drôles du film
Lucien Jean-Baptiste, Fabrice Éboué et Jean-Pascal Zadi : une des scènes les plus drôles du film

Je te rassure tout de suite : pas besoin d’avoir un doctorat ou d’être hyper impliquée pour kiffer Tout simplement noir !

Il y a quelques détails qui sont peut-être trop subtils pour être captés par le plus grand nombre, mais 90% du film est aussi limpide que savoureux.

C’est un tour de force d’arriver à présenter, en une petite heure et demie, autant de facettes d’un combat riche et pluriel, celui de l’antiracisme, sans avoir l’air de donner un cours magistral, sans se poser en « monsieur je-sais-tout ».

Le fait que Jean-Pascal Zadi incarne un héros naïf et pas toujours très malin permet de casser l’aspect didactique : comme un voyage initiatique, le film nous fait découvrir le militantisme à ses côtés.

Tout simplement noir, un film venu du futur

Je vais te le dire honnêtement : je ne pensais absolument pas que le cinéma français pouvait produire Tout simplement noir, pas en 2020 en tout cas.

Le film a la subtilité et la modernité d’œuvres que je retrouve plutôt aux États-Unis — citons par exemple Dear White People ou les créations de Jordan Peele (Get OutUs).

Je pensais que la France n’était pas prête pour Tout simplement noir. Et je suis ravie d’avoir eu tort !

Fary, « l'autre personnage principal » de Tout simplement noir
Fary, « l’autre personnage principal » de Tout simplement noir

Après avoir analysé le film dans Sors le popcorn, je papotais avec Kévi Donat, notre invité, et il m’a dit cette phrase très juste :

Je ne pensais pas qu’on pouvait avoir Les Misérables de Ladj Ly en France. Je ne pensais pas qu’on pouvait avoir Tout simplement noir en France.

Un drame, une comédie, deux films réussis sur l’antiracisme en moins de 6 mois… ça me donne de l’espoir !

Oui, c’est ce sentiment que j’ai ressenti après Tout simplement noir : l’espoir de voir des productions hexagonales plus modernes, plus sociétales, plus audacieuses.

L’envie de voir un Tout simplement femmeTout simplement arabeTout simplement lesbienne, d’appliquer à d’autres combats l’intelligence du film signé Jean-Pascal Zadi.

Le réalisateur et acteur ne pouvait pas deviner que la sortie de son film, repoussée par la pandémie de coronavirus, aurait lieu en même temps que les nouvelles manifs #BlackLivesMatter aux États-Unis, que les marches pour Adama Traoré en France.

Sans le prévoir, il s’inscrit dans l’actualité, offre à une société qui en a grandement besoin un moyen de réfléchir sur l’antiracisme, sur ses différentes facettes, sur le vivre-ensemble et les contradictions.

Bravo, Jean-Pascal Zadi et toute son équipe, pour ce tour de force. Je vais foncer revoir Tout simplement noir au ciné et je te conseille d’en faire autant : le film est sorti ce 8 juillet 2020 !

Dans notre podcast ciné-séries Sors le popcorn, on analyse Tout simplement noir avec Alix de madmoiZelle et Kévi Donat (Le TchipLe Paris noir).

L’épisode sera comme d’habitude séparé en « sans spoilers » puis « avec spoilers », et il sort ce 10 juillet : abonne-toi pour ne pas le rater !


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Les Commentaires

3
Avatar de mielou35
8 juillet 2020 à 13h07
mielou35
Cool ! J'écouterais
Merci de la rapidité de réponse !

EDIT : Dans le dernier épisode du podcast "Kiffe ta race", nommé "Mille et une manières d'être noir.e, tout simplement", il y a JP Zadi qui intervient (l'acteur principal du film) et c'est vraiment très intéressant ! Je conseille l'épisode, et tous les autres du podcast en fait.
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Voir les 3 commentaires

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