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The Autobiography of a mitroll (Guillaume Bouzard)

D’abord, il y eut The Autobiography Of me too (« pourquoi pas moi aussi ? » se dit alors Bouzard devant la multitude des ouvrages autobiographiques étalés en librairie). Ensuite, vint The Autobiography of me too Two (tu remarqueras le subtil jeu de mot… Et oui, dans la vie de Bouzard il y a aussi un chien – « too two », « toutou », ahaha). Puis, arriva le troisième opus, The Autobiography of me too Free.

Et enfin, vint l’ère de The Autobiography of a Mitroll.
(sélection officielle du Festival d’Angoulême 2009 s’il te plait).

Mais oh stop, rembobine Sabine ! De quoi qu’on nous cause là !?!

Une autobiographie en bande-dessinée bien sûr ! Bon ok, pas très conventionnelle, comme bio. 

Ca part même un peu dans tous les sens. Surtout du côté des vieux albums de rock. Et des brocantes. Et des potes. Et du PMU du coin.
Du moins, c’était là la trame (enfin, trame est peut-être un bien grand mot, dans notre cas) des trois premiers opus.

Dans The Autobiography of a Mitroll, la donne change.
Oubliées, les petites tranches de vie quotidienne. Là, on a un vrai ressort dramatique. Là, on est dans l’intrigue. Une question qui reste en suspend. Primordiale, entêtante, viscérale. Parce que figurez-vous que dans ce tome, Guillaume Bouzard vient d’en apprendre une bien bonne : son père serait un troll.

Un troll. Oui. Un truc avec des poils partout et un long nez avec des verrues dessus. Du moins, c’est comme cela qu’il se l’imagine, Bouzard, parce que pour lui comme pour nous, les trolls, ça n’existe pas. Mais sa mère, agonisante dans son lit d’hôpital, est formelle : « ton père était un troll ». Elle persiste et signe. Et meurt.

Dès lors, cette histoire de papa troll commence à le travailler sévère, notre héros. Ca cogite, ça googlise, ça farfouille. De tests ADN en consultations d’archives, de recoupements en déductions foireuses, Guillaume Bouzard remonte le poil de sa généalogie et fini par prendre la seule décision qui s’impose : tenter de retrouver son père. Où ça ? bah, on va commencer par la Bretagne, c’est une bonne piste, la Bretagne ! Et plutôt que se la jouer héros solitaire face à son destin, il embarque dans son aventure Flopi, le chien cossard, rustique et râleur de la maison.

Allez, je ne t’en dis pas plus.
Soyons organisé, passons à la critique fine et sensible de l’ouvrage.

C’est d’la bombe bébé !

Le trait, jeté mais pas torché, l’humour, corrosif mais pas poussif, l’histoire, déjantée mais … déjantée, tout là-dedans est d’un jouissif sans bornes.

Des fois, tu crois que tu vas pleurer (la scène de l’hôpital, où sa mère pousse son dernier soupir, sent le vécu à plein nez… d’où : kleenex), et puis finalement, tu te retrouves à ricaner. Mais quand même, fine lectrice que tu es, tu remarques qu’on n’est pas dans l’humour pouet-pouet. On est sur le fil du rasoir. Et Bouzard nous y laisse mariner un petit moment, avant de donner l’ultime pichenette qui te poussera du côté de l’humour.

Dans une mise en page classique mais néanmoins efficace (en gaufrier : toutes les cases sont découpées de tailles égales), Bouzard met en scène ses personnages, et ancre son récit dans le dialogue plutôt que dans l’action. Mais quels dialogues ! Drôles, intelligents, finauds, et malgré le fond de l’intrigue : tellement vrais !.

Seule déception : The Autobiography of a mitroll – T1 : Mum is dead, n’est… qu’un tome 1. Un prologue de cette histoire qui s’annonce guillerette, bretonne et poilue.

Dès lors, on n’a plus qu’une envie : lire la suite !


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Les Commentaires

2
Avatar de Julie.
28 janvier 2009 à 11h01
Julie.
J'ai lu l'album cette semaine. Hâte de découvrir la suite (j'ai toujours eu un faible pour les chiens qui parlent).
0
Voir les 2 commentaires

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